Tenue ce 4 décembre à Madrid, la XIIIe Réunion de Haut Niveau entre le Maroc et l'Espagne s'est soldée par la signature de quatorze accords couvrant des domaines aussi divers que l'agriculture, la jeunesse, la cybersécurité ou encore la mobilité durable. Une avancée concrète dans la consolidation d'un partenariat stratégique qui se veut exemplaire entre les deux rives de la Méditerranée. À l'occasion de la XIIIe Réunion de Haut Niveau entre le Maroc et l'Espagne, tenue jeudi 4 décembre au palais de la Moncloa, quatorze accords bilatéraux ont été signés sous les regards fiers du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez. Une moisson d'accords qui couvre un large éventail de secteurs, afin de consacrer une méthode nouvelle fondée sur des engagements concrets, un suivi renforcé et une vision stratégique commune. À travers ces quatorze accords, la 13e réunion de haut niveau ne se contente pas d'afficher une volonté politique. Elle met en place les outils pour transformer cette volonté en effets mesurables sur les territoires, dans les entreprises, les institutions et les sociétés civiles. Agriculture et Pêche : des piliers du partenariat Les deux premiers protocoles concernent des secteurs historiques de la coopération maroco-espagnole : l'agriculture et la pêche maritime. Le mémorandum d'entente agricole, signé entre Ahmed El Bouari et Luis Planas, prévoit des programmes conjoints de formation, l'échange d'expertise en matière de sécurité alimentaire, et le développement de l'agroécologie. Il met également l'accent sur l'innovation technologique dans les zones arides, un sujet de préoccupation pour les deux pays dans un contexte de stress hydrique croissant. Le protocole halieutique, quant à lui, vise à renforcer la coopération scientifique dans la gestion des ressources marines, tout en intensifiant la lutte contre la pêche illicite à travers la traçabilité numérique et le contrôle renforcé des flux commerciaux. Education, jeunesse, formation : un investissement dans l'avenir L'accord dans le domaine de l'éducation et de la formation professionnelle encourage les échanges d'étudiants, le développement de formations binationales, et l'harmonisation de standards entre établissements. Il s'articule avec un autre protocole qui porte sur l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine dans les écoles espagnoles, symbolisant l'importance accordée à l'intégration culturelle des diasporas. Dans le domaine de la jeunesse et du sport, un mémorandum entérine la mise en place de programmes de mobilité, de développement du sport pour tous, et de coopération autour de l'organisation de la Coupe du monde 2030. Transition numérique, innovation, modernisation L'un des accords-clés porte sur la transition numérique, avec un accent mis sur la cybersécurité, la connectivité, l'inclusion digitale et la transformation numérique des administrations. En parallèle, un protocole de coopération est dédié à la modernisation de l'administration publique et des institutions, via des partages de méthodologies, d'outils de e-gouvernement et de processus de simplification administrative. La modernisation de l'Imprimerie Officielle du Maroc bénéficie aussi d'un appui technique espagnol à travers un accord distinct, centré sur la digitalisation, la sécurisation des documents et la formation. Justice, sécurité, résilience Un protocole d'accord judiciaire vise à renforcer l'entraide juridique, notamment à travers la numérisation des procédures, l'automatisation des échanges d'informations et la protection des droits des personnes. Il est complété par un texte spécifique sur la coopération dans la prévention de la violence et de la radicalisation, avec des actions ciblées sur la prévention en milieu scolaire, la lutte contre les discours de haine, et le renforcement de la cohésion sociale. La gestion des risques et catastrophes naturelles fait également l'objet d'un protocole de coordination pour améliorer les systèmes d'alerte précoce, notamment en matière sismique, et renforcer les capacités de réponse des deux pays en cas de crise majeure. Inclusion sociale, égalité, diversité Un accord dédié à la promotion de l'égalité et de l'inclusion vise à développer des politiques publiques plus sensibles aux questions de genre, de diversité et d'accessibilité, avec une attention particulière aux femmes et aux jeunes dans les zones rurales. Infrastructure, logistique, mobilité durable Deux accords stratégiques portent sur les infrastructures et la logistique, d'une part, et sur la mobilité durable, d'autre part. Ils concernent la coopération dans le développement ferroviaire, les zones industrielles connectées, la modernisation des ports et aéroports, et la création de corridors logistiques verts. Le développement de modes de transport à faibles émissions, et l'intégration de technologies propres, y figurent comme axes prioritaires. Un chapeau juridique pour une architecture commune Enfin, un mémorandum global sur la coopération sectorielle vient chapeauter l'ensemble des accords. Il institue un comité de suivi bilatéral, chargé d'évaluer la mise en œuvre, de résoudre les obstacles, et de proposer de nouveaux axes de coopération. C'est le reflet d'une méthode de travail structurée, itérative, et orientée vers les résultats. La prochaine étape est désormais attendue, celle de l'opérationnalisation. Et les regards sont tournés vers 2026, pour juger sur pièces de la vitalité de cette relance stratégique.