Maroc : le gouvernement révise trois décrets, restructure la DIDH et examine un accord militaire avec le Cameroun    Dimiter Tzantchev prend ses fonctions à la tête de la délégation de l'UE au Maroc    Le Maroc condamne l'attaque israélienne contre le Qatar et dénonce la violation de la souveraineté d'un pays arabe    Plaques internationales : PV pour non-conformité au Code de la route    Es-Semara: Inauguration d'une école numérique dédiée à la formation aux métiers du digital    L'Etat du Qatar condamne fermement une attaque israélienne contre des membres du bureau politique du Hamas à Doha    Le Maroc figure parmi les exposants majeurs au Salon international de la construction de Benghazi    Musique : décès du maître gnaoua Mustapha Baqbou    Fintech : Thunes lance des paiements transfrontaliers en temps réel au Maroc    Maroc : Les anti-normalisation appellent à boycotter le Forum mondial des femmes pour la paix    Le prince Hicham Alaoui appelle à «rompre avec Netanyahu» mais pas avec «le peuple israélien»    Après avoir affronté les Lions de l'Atlas, Badou Zaki hospitalisé au Maroc    Un marroquí muere en un accidente de coche en el norte de Italia    Pays-Bas : Un témoin clé dans le procès de Ridouan Taghi bientôt libéré    Maroc : Averses orageuses, grêle et rafales de vent ce mardi    Maroc : Le président de la commune de Sidi Kacem poursuivi pour falsification    UIR: Rabat Business School fait une entrée dans le Top 20 mondial du classement Financial Times 2025    Bourita s'entretient avec le nouveau MAE sénégalais    L'UM6P inaugure à New York son nouveau Global Hub    Qualifs CDM 26 (CAF) : un mardi décisif pour les cadors africains    Prépa CDM féminine de futsal : Italie - Maroc ce mardi    L'ambassade de Chine à Rabat félicite l'étudiante marocaine Yasmine Mezouari pour son sacre international en Chine    Laâyoune : 6e Congrès de la Société Marocaine d'Anesthésie et de Réanimation (SMAAR), sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI    Sahara : Quand Staffan de Mistura met le Polisario et l'Algérie dans le même panier    Conservation des rapaces : Une stratégie nationale voit le jour    Le secteur manufacturier chinois..moteur de plus de 30 % de la croissance mondiale entre 2021 et 2025    Un élève rend hommage à son professeur après 22 ans : une Omra en guise de gratitude    Intégration dans la région euro-méditerranéenne : l'UpM et l'OCDE présentent le 2e rapport    L'éducation des réfugiés menacée par les coupes budgétaires, alerte le HCR    Industrie manufacturière : une entreprise suédoise s'implante au Maroc    Jamal Benomar, entre les grandes déconvenues diplomatiques et les propos qui outragent les institutions nationales marocaines    Le ministère du transport s'explique sur les procès-verbaux relatifs aux plaques d'immatriculation internationales et les infractions constatées    Algérie–Mozambique : une coopération bilatérale instrumentalisée par Alger autour du Sahara    Casablanca s'anime avant les 10KM : le village sportif donne le ton    Fado Festival revient à Rabat pour sa 8e édition marocaine    Le temps qu'il fera ce mardi 9 septembre 2025    Les températures attendues ce mardi 9 septembre 2025    Le Maroc figure sur la liste européenne des pays d'origine sûrs tandis que l'UE+ voit chuter ses demandes d'asile de 23 % au premier semestre 2025, un chiffre historique    Le Maâlem Mustapha Baqbou n'est plus    L'Alhambra de Grenade accueille un nouvel espace amazigh en l'honneur de la Dr Leila Mezian    Moroccan Gnaoua master Maalem Mustapha Bakbou passes away at 72    Zambie-Maroc: Les Lions en mode confirmation    Azemmour: Le melhoun, un patrimoine vivant au cœur de l'identité nationale    Bundesliga : le Danois Kasper Hjulmand prend les rênes du Bayer Leverkusen jusqu'en 2027    Eliminatoires Mondial 2026 : «Nous affronterons la Zambie avec l'objectif de gagner» (Walid Regragui)    Erick Baert, l'homme aux 100 voix, de retour au Maroc avec son spectacle "Illusions vocales"    Zakaria El Ouahdi réagit à son absence avec les Lions de l'Atlas    Marrakech : Deux morts dans un incendie au douar Moulay Azzouz Elmelk    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La stratégie du «leapfrog»
Publié dans Albayane le 30 - 06 - 2020

La stratégie du leapfrog, ou stratégie du saut de la grenouille, est celle qui a été retenue par l'Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) pour qualifier le nouveau modèle de développement tel qu'il a été soumis à la CNMD fin février dernier.
Le document vient d'être rendu public sur le site officiel de l'Institut sous le titre «vers un nouveau modèle de développement, rapport stratégique 2019-2020». La référence au saut de la grenouille, sur laquelle on reviendra ci-dessous, se justifierait par le souci pour le Maroc de rattraper les pays développés. Ce qui nécessite de raccourcir le chemin quitte à brûler les étapes.
Le point de départ de cette réflexion stratégique, qui contribuera à coup sûr à alimenter en idées et en propositions la Commission chargée d'élaborer le nouveau modèle de développement, est la vision royale telle qu'elle se dégage dans les différents discoures et messages prononcés par le Souverain depuis notamment 1917. Bien sûr, le pays a enregistré des avancées sur plusieurs domaines: cohésion sociale, capital relationnel y compris sur le plan international, réconciliation des Marocains avec leur passé et leur mémoire collective, des stratégies sectorielles, développement des infrastructures, transition énergétique en cours... Mais il a connu aussi des insuffisances au niveau de la gouvernance, de la dégradation du capital naturel, de la qualité de son capital humain et des inégalités multiformes. Par conséquente, le NMD proposé vise à valoriser les premières et à corriger les secondes.
Pour ce faire, et en adoptant la définition du modèle de développement de l'ONU en tant que «schéma à suivre afin de promouvoir le progrès d'un peuple... et cadre de référence pour ceux à qui il appartient d'élaborer les politiques publiques» l'IRES, décline ses propositions sous forme de quatre piliers: la place de l'humain au cœur du développement; le rapport de l'homme à la nature; la planétarisation à savoir la convergence du local et du mondial dans une perspective nouvelle de «glocalisation»; «l'exponentialité» à travers une optimisation digitale. Chacun de ces piliers est traité en quatre temps: compréhension, anticipation, paradigme et vision, propositions. Le tout est présenté dans un format marketing rendant le texte facile à digérer, un texte aéré par des illustrations, des encadrés et des références aux «best practices». Intéressons-nous au côté propositions.
Ainsi au niveau du premier pilier, il est question d'une économie humaine avec notamment le développement des services de soins à domicile, l'entreprenariat social, d'une formation des jeunes pour les préparer au futur et en faire des citoyens responsables, mais aussi d'une formation des enseignants et des adultes. Il est question également de la réduction drastique des inégalités et de l'aménagement des espaces publics en rendant la ville plus humaine pour ses habitants et en éradiquant l'habitat non réglementé ou clandestin.
Au niveau du deuxième pilier, on retiendra la nécessité de régénérer les ressources fortement dégradées telles que les sols, les eaux, les forêts les richesses halieutiques, la promotion d'une agriculture dite climato intelligente, et la valorisation des ressources écosystémiques rendues par la nature.
Au niveau du troisième pilier, l'accent est mis sur la le renforcement du développement territorial (en accélérant la décentralisation et en mettant en place une politique foncière dynamique), l'internationalisation de la connaissance (disséminer la connaissance mondiale), le développement de l'intégration régionale en particulier avec l'Afrique.
Au niveau du quatrième et dernier pilier, il est préconisé d'assurer la transformation structurelle de l'économie marocaine par le biais d'une industrialisation et de réussir la transition vers les valeurs ajoutées du futur (digitalisation avancée, intelligence artificielle) tout en plaidant pour une agriculture durable moins prédatrice et plus intensive écologiquement.
Pour réussir ce projet, il faut miser sur l'humain et l'innovation en s'engageant résolument dans un développement endogène et mesuré qui mettrait fin à «l'économie de la prédation». Il faut également une nouvelle gouvernance basée sur le principe de l'honnêteté, l'agilité dans l'action, l'égalité de traitement, l'ouverture d'esprit...
Enfin, la contribution de l'Institut nous invite à réfléchir sur cette question centrale: faudrait-il absolument rattraper les pays développés et à quel horizon ou vaudrait-il mieux concevoir notre modèle de développement différemment sans être obnubilés par ce «complexe» de rattrapage? Par ailleurs, s'il fallait absolument employer un langage animal pour qualifier les sauts que le Maroc devrait accomplir, il vaudrait mieux, de notre point de vue prendre l'exemple de la gazelle. Celle-ci associe à la fois élégance et rapidité.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.