Migration: Nasser Bourita met en avant à New York les avancées du Maroc    Energie: Le Maroc peut fournir 50% de l'électricité consommée par l'UE    France: Affluence record à la mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne    «La migration est trop souvent politisée», a déploré Bourita à l'ONU    La presse italienne : Tanger Med, le port marocain qui a redessiné la carte du commerce mondial    France : La députée franco-marocaine Farida Amrani rejoint la plus grande flottille vers Gaza    Les Néerlandais d'origine marocaine boudent les urnes, une campagne veut inverser la tendance    Eliminatoires Mondial U20 : Le Maroc s'incline face à la Côte d'Ivoire    Le tennisman canadien Félix Auger-Aliassime a épousé l'équestre marocaine Nina Ghaibi à Marrakech    Morocco U20 Women's team falls 3-1 to Ivory Coast in World Cup qualifier    Sáhara: De Mistura ha presionado al Polisario    El tenista canadiense Félix Auger-Aliassime se casó con la jinete marroquí Nina Ghaibi en Marrakech    Bourita rencontre le Commissaire de l'Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité à New York    Grottes de Kizil : le joyau de la Route de la Soie renaît sous l'impulsion de la génération Z    «Sanctuary Kingdom», l'exposition de Rachid Bouhamidi à la Fondation Hassan II pour les MRE    Rachid Saihi : "L'enjeu est de permettre à chaque acteur de se différencier par des services additionnels"    Raja / Officiel : Fadlu Davids de retour !    Sahara : Face à De Mistura, le Polisario s'accroche à un référendum irréalisable    HPS se recentre sur les paiements et cède Acpqualife à Synanto    Les Nations Unies célèbrent leur 80è anniversaire    Règlement européen sur la déforestation : Le Maroc s'impose en partenaire fiable    Fès/Hub digital du Coran : la Fondation Mohammed VI connecte 117 candidats de 48 pays    Energie : sous la pression de Trump, l'UE veut accélérer son sevrage aux hydrocarbures russes    ZPMC et Marsa Maroc consolident leur alliance portuaire    Nouvelle consécration pour Mahi Binebine    À Asilah, Tanella Boni reçoit le Prix Tchicaya U Tam'si de la poésie africaine    La Liste célèbre la gastronomie Africaine au Maroc    Macron : la France reconnaît "l'Etat de Palestine", "pour la paix" entre Israéliens et Palestiniens    Un Français faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international interpellé à l'aéroport Mohammed V    Education, santé, leadership : des priorités pour l'avenir des jeunes filles au Maroc    Camions, triporteurs, charrettes : La NARSA veut généraliser l'usage des bandes réfléchissantes    OM – PSG : « Homme du match », Nayef Aguerd offre la victoire à Marseille    Hakim Ziyech de retour en Eredivisie ?    Mondial U20 : Les Lionceaux de l'Atlas entament leur préparation au Chili    Le 1er Rabii II 1447 correspondra au mercredi 24 septembre    Moulay Hicham poursuit en justice Reda Taoujni    TikTok aux États-Unis utilisera une copie de l'algorithme, gérée par Oracle    Un séisme de magnitude 3,2 frappe Targuist à 50 km au sud-ouest d'Al Hoceïma    Le ministre indien de la défense Rajnath Singh visite le mausolée Mohammed-V à Rabat avant de rencontrer son homologue marocain    Paris s'apprête à vivre la grande nuit du Ballon d'Or 2025 : qui sera sacré ce soir ?    TV5Monde célèbre la francophonie marocaine avec une soirée spéciale "Destination Francophonie au Maroc"    Fluoralpha obtient un financement d'un milliard de dirhams de Bank of Africa    L'Arabie Saoudite élue membre du Conseil des gouverneurs de l'AIEA    Tournoi FIFA de futsal à Buenos Aires : le Maroc s'incline face à l'Argentine sur fond de polémiques arbitrales    IPC en août: évolution par division de produits    Science et technologie nucléaires : le Maroc présidera l'AFRA en 2026    Mahmoud Abbas salue la reconnaissance de l'Etat palestinien par l'Australie, la Grande-Bretagne et le Canada    Hichem Aboud dévoile son ouvrage « L'Algérie des voyous »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une cinquantaine de féminicides en 2020
Publié dans Albayane le 23 - 02 - 2021


La société civile s'insurge en Algérie
Quelque 54 féminicides ont été enregistrés en Algérie en 2020, des chiffres qui ont soulevé l'indignation et la dénonciation d'organisations de défense des droits des femmes aussi bien nationales qu'internationales pour cette haine à l'égard des femmes.
Le phénomène des féminicides prend de plus en plus d'ampleur dans ce pays qui souffle la 2ème bougie d'un « Hirak » censé changer les mentalités, la liste macabre s'allongeant dramatiquement année après année.
La dernière victime en date est une journaliste de la chaîne publique algérienne TV4 Tamazight, qui a été poignardé à mort par son mari, un féminicide qui reflète la banalité des violences faites aux femmes en Algérie.Analysant cette montée inquiétante de féminicides, « Algérie Féminicides », un compte Facebook qui pallie l'absence de statistiques officielles en faisant un travail de veille, fait état de 54 cas de meurtre de femmes pour la seule année 2020.
« Un chiffre qui fait froid dans le dos et bien en dessous de la réalité », selon les administratrices de ce site.
Face à ce phénomène des plus inquiétants, d'autres militantes des droits des femmes, qui déplorent une « absence de volonté politique », pointent du doigt l'absence d'une réelle volonté pour lutter contre un phénomène qui en dit long sur les maux de la société algérienne.
« La loi existe pour protéger les femmes. Elle dissuade, condamne et emprisonne pour tous les actes cités par le code pénal, particulièrement le meurtre. Ce qui nous manque, ce sont les mécanismes étatiques de prise en charge », déplore Me Nadia Ait Zaï, avocate et militante pour les droits des femmes.
Elle juge qu'il est « urgent (..) qu'on revienne rapidement vers l'élaboration de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, parce que c'est cette stratégie qui va supporter les mécanismes d'éloignement du mari du domicile conjugal lorsqu'il est signalé ».
La militante des droits des femmes, tout en déplorant le blocage au niveau du gouvernement d'un projet de lutte contre les violences faites aux femmes, exhorte l'Etat à consentir davantage d'efforts en vue d'un changement de mentalités et de comportements sociétaux au sujet des violences faites aux femmes.
Pour Fadila Boumendjel-Chitour, présidente du réseau Wassila, qui a dénoncé vivement le meurtre de la journaliste de la Télévision algérienne, la flambée des cas de violences faites aux femmes en Algérie tire son origine dans la non-application de la loi criminalisant les violences faites aux femmes.
« Il y a un fossé entre les textes de loi et leur application sur le terrain », regrette-t-elle.
« Hélas, il n'y pas eu de textes d'application concernant les sanctions. Il n'y a pas de stratégie de protection des femmes, qui leur permettrait d'avoir accès facilement aux commissariats pour déposer leurs plaintes. Il n'y a pas aussi d'accueil spécifique dans les services de santé. Elles n'ont pas eu l'accueil espéré au niveau des tribunaux, où il devrait aussi y avoir un guichet pour traiter ces cas de violences », a-t-elle fustigé.
Elle déplore aussi l'absence de la culture d'alerte ou de signalement des violences dans l'entourage professionnel et familial des victimes.
« Il faut une politique publique, qui revoit cette loi et supprime la clause du pardon, qui prenne en charge tous les aspects des violences faites aux femmes et donne les moyens à tous les intervenants qui accompagnent ces femmes afin de véritablement pouvoir les protéger », suggère-t-elle.
La présidente du réseau Wassila estime, à ce propos, que cela commence au niveau des commissariats de police avec des gens formés et des tribunaux avec des juges spécialisés dans la victimologie. « Lorsque l'on mettra cela en place, ce jour-là, on parlera de volonté politique sur le terrain visant à protéger les femmes », a plaidé la responsable.
Suite aux meurtres fréquents perpétrés contre les femmes, des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes d'Algérie pour demander que des mesures soient prises afin de mettre fin à la violence contre les femmes.
Mi-octobre, des actrices algériennes avaient également lancé une campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, en appelant à la prise de conscience et à la mobilisation générale pour que cesse cette violence.
Pour plusieurs observateurs, la montée en flèche de féminicides reflète la situation dégradée des droits de l'Homme dans son ensemble dans le pays.
« Si au double plan social et économique, la situation de l'Algérie n'est pas enviable, la situation des femmes n'est pas plus reluisante », dénonce la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH).
« Ces deux dernières années, les violences faites aux femmes se sont multipliées dangereusement, surtout dans le contexte du confinement lié à la Covid-19, avec, notamment, une augmentation des cas de féminicides ».
Tout en faisant état d'une augmentation sensible des violences faites aux femmes, elle relève que les causes de cette violence sont directement liées au statut de la femme et à sa condition politico-juridique.
« Tant que le code de la famille continuera de régir le fonctionnement de la famille en consacrant la discrimination, l'inégalité entre l'homme et la femme, la suprématie et la domination masculine, en totale contradiction avec les textes de la Constitution, (…) les femmes continueront de subir la violence sous toutes ses formes », estime la LAADH.
Cette donne est confirmée par une étude onusienne qui fait état d'une exacerbation des violences à l'égard des femmes en prenant plusieurs formes (agressions physiques, sexuelles, psychologiques, socio-économiques..).
Analysant des données récoltées par des associations durant les 10 premiers mois de 2020, l'étude relève la gravité de la situation en faisant état de près de 10.000 cas de violences contre les femmes, avec près de 1.000 cas d'atteintes à caractère sexuel, 2.548 violences socioéconomiques et 3.263 brutalités psychologiques.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.