Le tribunal des affaires sociales de Las Palmas a condamné le consulat marocain à indemniser un employé administratif victime de harcèlement moral, révélant un environnement de travail dégradant sous la direction de la consule. Le tribunal des affaires sociales numéro 9 de Las Palmas de Gran Canaria a condamné le consulat marocain à verser 20 000 euros à un employé administratif, victime de harcèlement moral. Cette décision fait suite aux accusations par l'employé affirmant avoir subi un traitement dégradant et une pression psychologique incessante de la part de la consule en poste, qualifiés par le tribunal de «harcèlement au travail». L'employé, en poste au consulat depuis 2008, avait refusé une offre de 55 000 euros pour abandonner sa plainte, selon les médias espagnols. Il a préféré poursuivre la procédure judiciaire pour faire reconnaître le préjudice moral subi depuis l'arrivée de la consule en septembre 2022. Le jugement, rendu le 10 novembre, révèle que l'employé a été victime de changements arbitraires dans ses attributions. Il a été réaffecté comme chauffeur privé de la consule, avec une disponibilité requise à toute heure. Par la suite, il a été isolé dans un bureau sans tâches réelles, interdit de communiquer avec ses collègues, dans un climat d'intimidation et de pression psychologique. Le tribunal dénonce les tâches personnelles imposées en dehors du cadre professionnel Le tribunal a également relevé que la consule lui assignait des tâches personnelles, telles que récupérer de la nourriture ou transporter ses enfants, sans remboursement des frais engagés. Ces pratiques ont été jugées attentatoires à sa dignité et à ses droits fondamentaux. Un rapport psychologique joint au dossier a diagnostiqué chez l'employé un trouble de stress post-traumatique complexe, attribué à un «environnement hostile» au travail. Le lien entre son état de santé et le harcèlement subi a été établi, le contraignant à un long congé médical. Malgré une décision antérieure ordonnant sa réintégration à son poste d'origine, l'employé est resté, selon les documents soumis, isolé et sans fonctions réelles à son retour, ce que le tribunal a interprété comme une persistance du comportement abusif. Bien qu'il ait réclamé 30 000 euros de dédommagement, le tribunal a fixé l'indemnisation à 20 000 euros, estimant ce montant proportionné à la durée de son congé médical et au préjudice psychologique subi. Le jugement n'est pas définitif et peut être contesté devant la Cour suprême de justice des Îles Canaries. Dans un contexte similaire, une autre employée du consulat a été soumise à des mesures comparables. Transférée à un étage isolé, dépouillée de ses fonctions et installée dans un bureau vide, en dépit de décisions judiciaires antérieures ordonnant sa réintégration. Cette situation a conduit le pouvoir judiciaire à adresser un avertissement au consulat, assorti d'une menace de sanction financière.