La récupération d'Oued Eddahab, une étape empreinte des plus nobles valeurs patriotiques    Brésil : Bolsonaro nie son rôle dans les événements du 8 janvier 2023 et demande son acquittement    Brésil : exportations de viande au plus haut malgré les tensions avec les Etats-Unis    Air Canada : vols annulés dès samedi faute d'accord avec le personnel navigant    Etats-Unis : 26 millions USD offerts pour capturer les chefs des "Cárteles Unidos"    Canada: la Chambre des communes cible d'une cyberattaque    Chefchaouen : l'incendie de forêt à Derdara maîtrisé    Plan de Netanyahou: l'Etat d'Israël contre le monde et contre lui-même    Les prévisions du vendredi 15 août 2025    Les températures attendues ce vendredi 15 août 2025    L'incendie de Derdara à Chefchaouen a été circonscrit    Afrique du sud : Ramaphosa mobilise les siens pour briser l'isolement du Polisario    CHAN 2024 (groupe A) : Le Maroc bat la Zambie    Sahara : John Bolton se prononce sur l'avenir de la MINURSO    Moroccan team triumphs over Zambia 3-1 in CHAN Group A clash    Rabat accueille la première édition d'«Africa Shield» consacrée à la lutte contre la prolifération d'armes de destruction massive    Le Maroc importe 61 700 tonnes de blé rouge dur d'hiver américain, selon des données actualisées    AS : Achraf Hakimi remporte la « première » bataille pour le Ballon d'Or    Après la rencontre de l'Alaska, un sommet trilatéral avec Zelensky sera « très important » pour un accord sur l'Ukraine    En Alaska, Trump et Poutine discuteront "en tête-à-tête" de l'Ukraine, selon Moscou    Pékin achève la première répétition générale des célébrations du 80e anniversaire de la victoire du peuple chinois pendant la Seconde Guerre mondiale    DST du Maroc... Héros de l'ombre et artisans de la sécurité dans le silence    Barça: l'absence longue durée de Ter Stegen validée par la Liga    Saisie record de cocaïne au large des Canaries grâce à la coopération du Maroc    Moussem Moulay Abdellah Amghar : La "tbourida féminine" séduit le public    La Tbourida au cœur du dialogue citoyen    Supercoupe d'Europe : Le PSG renverse Tottenham grâce à une remontada in extremis et aux tirs au but    CHAN 2024 : Angola–RDC, un match qui intéresse les Lions botolistes    France : les Marocains toujours en tête des étudiants étrangers, les ingénieurs indétrônables    El conductor que atropelló a la pequeña Ghita en la playa de Sidi Rahal recibe una condena de 10 meses de prisión    La canicule pourrait coûter 0,3 point de PIB à la France    Liberté d'expression au Maroc : Les observations des Etats-Unis    Soufisme au Maroc : Surprenant retournement à la tête de la tariqa Boutchichya    Spéculation immobilière : élus et fonctionnaires dans le viseur des autorités    Le Maroc reste la première nationalité étrangère affiliée à la sécurité sociale en Espagne malgré une légère décrue    Mohammed Ihattaren se relance au Fortuna Sittard    OM : Azzedine Ounahi refuse de retourner au Panathinaïkos    Le tribunal de Berrechid condamne à dix mois de prison ferme l'auteur de l'accident ayant grièvement blessé une fillette à Sidi Rahal    L'Afrique et le Japon : Co-créer un avenir grâce à la jeunesse, à l'innovation et au partenariat    À Rabat, le bureau africain spécialisé de l'ONU contre le terrorisme, un pôle d'excellence qui a fait ses preuves    Bitcoin : Nouveau record au-dessus de 124.000 dollars    Le Maroc classe la demeure historique Dar El Haj Thami El Mezouari El Glaoui au patrimoine national    Tourisme en images – EP3. Les immanquables de Marrakech-Safi    L'ambassade de Chine au Maroc félicite le Marocain Saïd Oubaïa pour sa médaille d'or en karaté aux Championnats du monde 2025 à Chengdu    Quand les mensonges se brisent sur le mur infranchissable du renseignement marocain    Festival Voix de Femmes à Tétouan : Du 14 au 16 août (concerts) et du 18 au 20 septembre (actions sociales)    Soufisme : Un appel à la paix depuis Fès pour déconstruire la radicalisation    Salon du livre de Panama : Inauguration du pavillon du Maroc, invité d'honneur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De l'espoir au bain de sang
Publié dans Albayane le 18 - 03 - 2021

Dernière révolution du XIXe siècle et symbole d'une histoire populaire tragique, la brève aventure de la Commune de Paris, 72 jours du 18 mars au 28 mai 1871, s'est achevée dans un bain de sang.
L'insurrection des Parisiens intervient il y a 150 ans, après la défaite française face à la Prusse à qui Napoléon III a imprudemment déclaré la guerre en 1870 avant d'être fait prisonnier et de céder l'Alsace et la Lorraine.
Adolphe Thiers dirige alors un gouvernement provisoire et l'Assemblée, élue en février 1871 et qui s'installera à Versailles, est très majoritairement monarchiste.
Soumis à 135 jours de siège, les Parisiens, au vote majoritairement Républicain, ne digèrent pas la capitulation annoncée. Ils sont 1,7 million enfermés dans la capitale qui a essuyé des bombardements, sans travail et affamés pour certains d'entre eux.
Le 18 mars, Thiers décide de reprendre sur la Butte Montmartre les canons, non armés, de la Garde nationale payés par souscription des Parisiens pour se défendre contre les Prussiens qui encerclent la capitale.
Au petit matin les blanchisseuses du quartier, premières à se lever, alertent de l'arrivée de troupes versaillaises. La foule afflue pour protéger les canons et parmi les soldats envoyés par Thiers, certains baissent la crosse, fraternisent avec les insurgés, c'est la débandade.
Deux généraux sont tués. Thiers ordonne le départ des troupes et des fonctionnaires de Paris et s'enfuit à Versailles.
Le Comité central de la Garde nationale, qui comptera près de 200.000 hommes, s'installe à l'Hôtel de Ville et l'élection d'un Conseil municipal, d'où naîtra la Commune, est fixée au 26 mars.
Cette assemblée communale républicaine élue avec 40% des électeurs parisiens inscrits sera aux affaires une cinquantaine de jours, en pleine guerre civile.
Elle remet en marche les administrations comme la Poste et soulage de trois termes les ouvriers qui ne peuvent payer leur loyer, elle restitue partiellement les objets déposés au Mont de piété, subventionne des boucheries municipales, interdit le travail de nuit des boulangers.
Elle ouvre aussi les ateliers fermés à leurs ouvriers, qui devront toutefois indemniser les propriétaires ayant fui Paris.
Elle proclame la séparation de l'Eglise et de l'Etat, abolit la conscription militaire, proclame la gratuité de l'enseignement laïc et obligatoire en primaire et des bourses d'Etat pour le secondaire, ouvre des écoles professionnelles aux filles.
L'anti-cléricalisme est puissant, mais la majorité des églises de Paris continuent leur office et les petites soeurs des pauvres leurs missions.
Le Conseil communal institue la révocabilité des élus et la consultation citoyenne. Mais ne s'attaque ni à la Banque de France, ni à la Bourse.
Le 16 mai la colonne impériale Vendôme, « symbole de force brute et de fausse gloire » aux yeux des communards, est abattue sous les applaudissements.
Tout n'est pas appliqué, pas le temps, et tout n'est pas rose sous les coups de boutoir conjugués des Versaillais, des Prussiens aux portes de Paris, sans compter les divisions et démissions au sein du Conseil, et la foule incontrôlable.
Des maires font la navette entre Versailles et Paris pour trouver une issue, les Parisiens y croient, en vain. A Versailles, on dénonce « une révolte des paresseux » et on exécute nombre de soldats dissidents et de prisonniers communards.
Le 5 avril, un décret de la Commune prévoit que « toute exécution d'un prisonnier de guerre ou d'un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivie de l'exécution d'un nombre triple d'otages (…) désignés par le sort ».
Des exécutions n'interviendront qu'après la dissolution, le 24 mai, du Conseil de la Commune, pas sous ses ordres.
Le 8 mai, Thiers, pressé de mater Paris, adresse un ultimatum aux Parisiens et bientôt les forts d'Issy et de Vanves, au sud de la capitale, tombent.
Le 21 mai, les troupes versaillaises entrent dans Paris, c'est le début de la « Semaine sanglante », ses combats de rue déséquilibrés et ses exécutions sommaires. Des femmes et enfants gisent aussi au sol. « Même des personnes opposées à la Commune ont été horrifiées par la répression », selon l'historienne Laure Godineau.
L'Hôtel de Ville et les Tuileries notamment sont incendiés en retour: « la démence féroce du désespoir », écrira Jules Vallès.
Le 24, des communards exécutent six otages, dont l'archevêque de Paris. Le 25, cinq dominicains d'Arcueil et neuf employés sont abattus. Le 26, la foule massacre 11 religieux, 35 gendarmes et quatre mouchards rue Haxo.
Un député républicain favorable à la Commune est fusillé à genoux sur les marches du Panthéon par les soldats Versaillais.
Le 28, 147 défenseurs de la Commune sont exécutés devant le mur des fédérés du cimetière du Père-Lachaise et jetés dans une fosse commune.
Le fort de Vincennes capitule le 29, c'est fini. Voici venu le temps des exécutions ou déportations des prisonniers communards.
Selon les historiens, la répression de la Commune a fait de 6.500 à 20.000 morts.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.