Parlement : Noureddine Mediane déchu de la présidence du groupe Istiqlal    La Banque mondiale dévoile un plan pour étendre les services de santé à 1,5 milliard de personnes    Capacité future à épargner : perception pessimiste des ménages    Russie: Un bombardier stratégique s'écrase dans le sud    Alerte météo. De fortes averses orageuses et des rafales de vent prévues samedi    Fortes averses : les usagers des routes appelés à faire preuve de prudence    La Fondation BMCI, en partenariat avec la Galerie 38, lance l'exposition « Vogue »    Les autorités algériennes empêchent la RS Berkane de rentrer au Maroc    CAN Futsal : Une demie-finale pour les Lions de l'Atlas aux enjeux mondialistiques    Décès de l'acteur égyptien Salah El-Saadany    RAM et Safran renforcent leur partenariat dans la maintenance des moteurs d'avion    Cours des devises du vendredi 19 avril 2024    Cybercriminalité : le Maroc classé 48e mondial    Ciment : les livraisons dépassent 3,24 Mt à fin mars    Architectes marocains : l'heure du bilan et des nouveaux défis    Diplomatie : ouverture de la conférence ministérielle régionale    Un missile israélien frappe l'Iran, selon des responsables américains (Médias)    Tunisie: Deux terroristes arrêtés à la frontière avec l'Algérie    Marché britannique/ Conseilsau voyage : plus de peur que de mal    Burundi. Les inondations déplacement 100.000 personnes    Aviation civile : l'industrie des aéronefs se structure    L'Angola et la Côte d'Ivoire élargissent les champs de coopération    OM : Azzedine Ounahi se rapproche de l'Arabie Saoudite    Coupe du Trône / Mise à jour des 16es de la Coupe du Trône: La date du choc RSB-FAR dévoilée    Le Kenya s'attaque aux accidents de la route    Migration: la conférence régionale de l'Afrique du Nord salue l'engagement fort de Sa Majesté le Roi dans la mise en œuvre de l'Agenda Africain*    Lancement du Centre Targant, nouvelle vitrine de l'écosystème de l'arganier à Taghazout Bay (VIDEO)    Sahara marocain: les positions constantes et positives du Libéria consolident les relations bilatérales    Données personnelles : la CMR adhère au programme « Data Tika » de la CNDP    La Croisée des Chemins et l'héritage d'Abdelkader Retnani    Réguler la distribution pour surmonter la crise de l'édition    L'Ecriture et le Temps : Une réflexion au cœur du Salon Maghrébin du Livre    Météo: les températures en baisse ce vendredi 19 avril    Maroc : Le président indépendant du Conseil de la FAO plaide pour un écosystème agricole inclusif en Afrique    Harit et Ounahi rejoignent Adli en demi-finales de ligue Europa    Europa League/Quarts de finale : Trois Lions de l'Atlas demi-finalistes    Europa Conférence League / Quarts de finale : El Kaâbi et El Arabi également en demi-finale !    Le Sommet Corée-Afrique au cœur d'une réunion entre Nasser Bourita et la vice-ministre coréenne des AE    Hémophilie au Maroc : 3000 cas, 17 centres spécialisés, nouveaux partenariats...Zoom sur la riposte marocaine    UIR : un bilan d'excellence en recherche et innovation    La SNRT forme des étudiants aux métiers de la réalisation et la scénographie    Kenya: le chef des armées tué dans un crash d'hélicoptère    Le baron de la drogue, Taghi, fait fuir la princesse héritière néerlandaise    Vidéo. La Fondation BMCI et la Galerie 38 célèbrent l'art africain contemporain    Ouverture à Oujda du 4ème Salon maghrébin du livre "Lettres du Maghreb"    Le match face face à la Libye a été préparé avec « rigueur et discipline » (Hicham Dguig)    Nador : mise en échec d'une tentative de trafic de 116.605 comprimés psychotropes    Météo: le temps qu'il fera ce jeudi 18 avril au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Chagall, « maître des couleurs » au service de l'art sacré
Publié dans Albayane le 24 - 05 - 2021

Elia Biezunski, commissaire d'une exposition du Centre Pompidou-Metz
Marc Chagall, « maître des couleurs, a renouvelé l'art sacré » au mitan du XXe siècle, estime Elia Biezunski, commissaire d'une exposition du Centre Pompidou-Metz (dans l'est de la France), hommage au peintre à l'occasion des 800 ans de la cathédrale qu'il illumine avec ses vitraux.
Intitulée « Marc Chagall, passeur de lumière », cette exposition se concentre jusqu'au 30 août sur cette période « du peintre qui aimait le vitrail », souligne Mme Biezunski.
Chagall avait débuté dans cet art avec la décoration du baptistère de la nouvelle église de Notre-Dame-de-Toute-Grâce (Haute-Savoie/1950-57).
Mais c'est à Metz (1959), où il avait été préféré à Jean Cocteau pour cet édifice classé en pleine rénovation après-guerre, qu'il a pu exercer ses talents de coloriste à l'échelle d'un bâtiment et a déployé son inventivité. Il poursuivra à Reims, Jérusalem, Zurich, à l'ONU, Chicago ou Mayence.
« Chagall dialoguait avec les maîtres verriers qui interprétaient ses maquettes comme des musiciens des partitions musicales. Ensuite il passait derrière mettre son empreinte », explique Mme Biezunski.
Quelque 250 oeuvres, dessins, tableaux, sculptures, travaux de gravures, vitraux, collages (les maquettes)… sont exposés et démontrent que Chagall (1887-1985) natif de Vitebsk (Bélarus), arrivé vers 1911 à Paris, a traversé tous les courants (fauvisme, cubisme, suprématisme…) sans adhérer à aucun.
« Il a été parfois considéré comme un marginal », observe la commissaire, car il s'est « nourri autant des couleurs du fauvisme que des couleurs des gravures populaires russes de son enfance qui juxtaposent des couleurs très contrastées », les Loubki.
Chagall avait un rapport particulier avec la religion. Il se disait « non religieux » mais « mystique ». « Il considérait les prophètes comme une source importante. Tout comme Mozart, l'art, l'amour », explicite Mme Biezunski. « Dans ses oeuvres, il y avait aussi l'apport affectif de son enfance quand il s'enivrait des chants assis à côté de son grand-père à la synagogue ».
La religion est revenue très rapidement dans son travail. D'abord en 1930, lorsqu'on lui commande une illustration de la Bible, dont une des gravures est exposée.
Pour Chagall, « la bible hébraïque, c'est le point de départ », relève la commissaire. Plus tard, dans ses tableaux, le Christ va représenter la tragédie dont sont victimes les Juifs face aux nazis, et au-delà, les souffrances de l'humanité.
« Pour exprimer la souffrance, il emprunte le Christ comme un symbole car l'humanité en est imprégnée depuis des siècles », analyse Mme Biezunski, précisant que pour Chagall, « l'ensemble de l'oeuvre fait figure de symbole »: « Il empruntait, transformait, combinait et s'appropriait des symboles de différentes cultures ou traditions très reconnaissables ».
Les vitraux de Chagall n'ont pas été réalisés sans difficulté à Metz, malgré la volonté de l'architecte en chef des monuments historiques, Robert Renard. Le ministre de la culture de l'époque, André Malraux, a dû insister pour que le projet aboutisse.
« Confier des décors d'églises à un artiste d'une autre religion ou à un agnostique, c'était une révolution », observe la commissaire, détaillant les principaux griefs formulés à l'époque : « voir mêler de l'ancien à l'art moderne » et la crainte d'un « conflit de vocabulaire et de couleurs avec l'existant ».
« C'est cet art et ce nouveau vocabulaire qui ont contribué au renouveau de l'art sacré en France et à l'international. Chagall a déployé une inventivité iconographique libre, contraire de la tradition où les symboles étaient liés au texte », poursuit-elle.
Aujourd'hui, cette modernité permet encore à l'édifice messin de figurer parmi les plus visités de France. Quant aux dessins de Chagall, notamment une rosace bleue, elle suscite toujours des questions.
Ainsi, son Christ, auréolé en jaune, porte un carré sur le front, comme si Chagall avait voulu rappeler la judéité de Jésus avec ce tephillin, un objet religieux juif. Son Saint-Jean, en-dessous, avec l'aigle, conforme à l'iconographie du moment, ressemble aussi beaucoup à un autoportrait.
« Chacun se fera son idée », répond Mme Biezunski: « Chagall n'était pas enclin à décrire ses oeuvres. Il privilégiait la pluralité des interprétations. Il voulait que chacun, avec sa culture, ses connaissances puisse proposer sa lecture. Il souhaitait laisser courir l'imagination du regardeur ».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.