Les travaux de la 2è conférence philatélique africaine, placés sous le signe « Philatélie: pérennité du secteur à l'ère du numérique », se sont ouverts, mardi à Rabat, avec la participation d'une pléiade d'experts et de responsables représentant près de 40 pays africains. Organisée par l'Union panafricaine des postes (UPAP) et le Groupe Barid Al-Maghrib, cette rencontre se tient dans un contexte où la redéfinition de l'environnement de la e-philatélie et de la digitalisation des timbres devient nécessaire pour ouvrir la voie à la réussite de la numérisation de l'activité philatélique et pour relever les innombrables défis en Afrique. L'objectif principal de cet événement est d'offrir aux participants l'occasion d'échanger leurs expériences et de découvrir les innovations techniques et commerciales d'autres acteurs de la philatélie et des collectionneurs afin qu'ils puissent développer le secteur à travers leurs activités. S'exprimant à cette occasion, le ministre de l'Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a appelé à développer et faire évoluer le marché de la philatélie à travers les nouvelles opérations commerciales, soulignant que « les timbres sont le reflet de notre histoire et du développement artistique de nos pays ». « Les timbres célèbrent l'histoire, la souveraineté et l'art », a-t-il poursuivi, soulignant dans ce sens qu' « il est de notre devoir de préserver cette histoire et de l'entretenir ». Le ministre a, en outre, relevé que les activités postales ont inventé presque toutes les technologies que « nous utilisons aujourd'hui, notamment les technologies de la communication », ajoutant que les timbres sont l'invention d'activités et de services prépayés. « Ils sont développés pour faire partie du commerce électronique », a-t-il soutenu. Pour le Secrétaire général de l'UPAP, Sifundo Chief Moyo, le thème de cette édition vient à point nommé à l'heure où le monde avance dans l'ère du numérique. « Améliorer l'environnement de l'e-Philatélie et numériser les timbres est donc indispensable pour ouvrir la voie à une digitalisation réussie du secteur de la philatélie, en surmontant ainsi la myriade de défis qui tourmentent l'activité sur notre continent bien-aimé », a-t-il expliqué. Dans une allocution lue en son nom, M. Moyo a souligné que « l'ère numérique offre la possibilité de numériser et de cataloguer de vastes collections à des fins de recherche, d'éducation et de patrimoine », notant que « ces efforts garantiront que les histoires derrière chaque timbre soient transmises aux générations futures ». « Les timbres ne sont pas de simples morceaux de papier. Ce sont des fenêtres sur le passé, des symboles des nations et des expressions artistiques de la créativité humaine », a-t-il indiqué, relevant que l'importance de préserver le contexte culturel et historique des timbres ne peut donc être surestimée. De son côté, le directeur général du Groupe Barid Al-Maghrib, Amin Benjelloun Touimi, a estimé que « les diverses avancées technologiques de ces dernières années, ont changé de manière remarquable les habitudes des personnes et les activités des entreprises ». Il a signalé que le timbre-poste et son industrie n'ont pas été épargnés et doivent tirer profit des opportunités que les innovations en matière de digitalisation offrent aux opérateurs postaux pour développer de nouvelles perspectives commerciales. Le timbre-poste est le reflet d'une époque et d'une culture du fait qu'il permet d'immortaliser les moments forts de l'histoire, a-t-il poursuivi, mettant l'accent sur l'importance d'accorder, dans un monde en plein développement technologique et numérique, davantage d'attention à la sécurité et à l'innovation dans l'impression pour permettre la pérennité des timbres-poste. M. Benjelloun Touimi a également annoncé que le Groupe Barid Al-Maghrib a émis, à l'occasion de la 2è conférence philatélique africaine, un timbre-poste spécial selon le procédé de la réalité augmentée, faisant savoir que « le visuel du timbre illustre dans les couleurs chaleureuses de l'Afrique, plusieurs monuments de la ville de Rabat, ville lumière ». Au programme de cette conférence, qui se poursuit jusqu'au 22 novembre, figurent plusieurs panels autour de thématiques comme « la stratégie marketing pour relancer la passion des timbres-poste », « les moyens de lutte contre les émissions illicites et la falsification des timbres-poste », « les normes et perspectives de digitalisation de la philatélie en Afrique », ou encore « l'innovation et le renforcement des partenariats dans ce domaine ». Une exposition philatélique est organisée, en marge des travaux de la conférence, par des pays participants pour présenter leurs produits philatéliques.