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Le Maroc des régions : Rabat - Salé - Zemmour - Zaïr : Monuments de Salé
Publié dans Albayane le 30 - 08 - 2010

La ville de Salé existe depuis mille ans. Située sur le flanc droit de l'oued Bouregreg, sa médina de 90 hectares est encerclée de très beaux remparts ocres s'étalant sur un peu moins de cinq kilomètres.
Salé a toujours été considérée comme la sœur rivale de Rabat, elle dispose d'une culture et d'une identité propres. La Médina de Salé a été fondée au début du XII ème siècle par les Almohades. Celle-ci s'enorgueillit de fontaines, de riads et de mosquées. Elle s'est développée au début par des principaux édifices religieux, mosquées et médersas. Outre les remparts, elle compte un chef-d'œuvre de l'art almohade : la grande mosquée bâtie par Yacoub el-Mansour en 1196 – la troisième en importance au Maroc après celles de Fès (Qaraouiyne) et de Casablanca (Grande Mosquée Hassan II).
Médersa mérinide : C'est une superbe médersa édifiée dans les années 1330 – 40 sous le règne du Sultan Abou el-Hassan Ali. En flânant dans la médina de Salé, impossible de manquer l'entrée de la médersa mérinide surmontée de son auvent en cèdre sculpté. Les sols sont recouverts de zelliges (pièces de céramique émaillée) et les murs, de stuc et de bois de cèdre sculptés avec une grande finesse. Aux étages, on accède aux chambres des étudiants. Elle a le privilège, pour ce genre d'institutions, de dévoiler toute une façade qui témoigne d'une composition architecturale et d'une intégration urbaine judicieuses. Le portail à degrés de ce monument compte assurément parmi les plus beaux ouvrages de ce genre. Il combine avec un rare bonheur un tympan de pierre et un auvent de bois tous deux finement sculptés. L'édifice est centré sur une cour intérieure qui, bien que de petite taille - 32 m² - réussit à faire oublier les faibles dimensions de sa surface au sol, grâce à la justesse de ses proportions et à la force de son élan vers le ciel.
La Medersa Bouanania : Elle fut élevé par Aboulhassan et achevée par son fils et successeur Abou Inan vers 1345. C'est un édifice très élégant, la salle de prière borde la cour du côté de l'orient. La porte d'entrée est ornée d'une splendide décoration de zelliges et de plâtres gravés. Le mihrab, dont l'ornementation est encore conservée est remarquable par le décor épigraphique. Les piliers sont ornés de zelliges, d'inscriptions et enrichis de tableaux de plâtre d'un travail très varié.
Bab El Mrissa : Magnifiquement décorée d'écritures coufiques et d'entrelacs sculptés et dotée de deux tourelles carrées, cette porte a été édifiée par le Sultan Abou Youssef Yacoub en 1260. Elle serait le plus vieux monument mérinide du pays. A l'origine, elle surplombait un canal reliant le Bouregreg au port de Salé.
Remparts de salé : Les remparts de Salé sont une muraille défensive qui est l'une des plus anciennes du pays. Elle est agrémentée de plusieurs tours et de portes monumentales (Bab Maalaq, Bab Jdid, Bab sidi Bou Haja, Bab Ferran, Bab Fès ou Bab Khmiss, Bab Sebta et Bab Chaafa). Elle sépare la médina du cimetière musulman situé au bord de l'océan.
Les borj à Salé : Les borj à Salé connurent un véritable essor sous le règne de la dynastie alaouite. Les souverains du Maroc à les restaurer maintes fois, en particulier les sultans Sidi Mohammed ben Abdellah, Moulay Abderrahmane ibn Hicham et Moulay Hassan 1er. Salé doit aussi à Moulay Ismail une stabilité due à la présence du «Jich Abid al-Boukhari», Le sultan sidi Mohammed ben Abdellah édifia en 1759 un bastion ou grande Skalla dans la fortification dite Borj Adoumoue qu'il truffa de canons en bronze et d'armements turcs. Elle est connue sous le nom de « Skalla al-Kadima «. Le sultan Moulay Hassan 1er aménagea sous cet édifice un borj au niveau du sol en 1884 dans les soubassements portant la Skalla. Le sultan Moullay Abderrahmane ibn Hicham construisit aussi en 1853 dans la partie juxtaposée à la muraille nord-est donnant sur la mer, une autre Skalla dite «Skalla al-Jadida» ainsi qu'un borj imposant connu sous le nom de «Borj al-Kabir» ou «Borj Roukni».
Le côté nord-ouest, donnant sur la mer fut laissé sans mur de protection, du fait que la côte escarpée constitue en elle même une barrière naturelle protégeant la ville. Il en fut ainsi jusqu'à ce que le Sultan Moulay Yazid ben Mohammed ben Abdellah eut construit en 1790 une sorte d'enceinte dite Achbar qui consiste en un mur peu élevé mais très épais reliant la Sakalla al-Kadima et la Skalla al-Jadida.
Borj Sidi Benâacher : Construit par le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah en 1785, Borj Sidi Benâacher est l'une des principales tours de fortification de la ville de Salé. Elle a été réhabilitée en 1887 par le Sultan Moulay El Hassan pour servir de base d'artillerie. Pourquoi on l'appelle la Tour des Larmes?. Selon certains, le Sultan Yacoub Ibn Abdelhaq y a versé des larmes après l'invasion de Salé. D'autres disent qu'elle s'appelle ainsi parce que les gens pleuraient à cet endroit, car ils y faisaient leurs adieux à leurs proches qui prenaient le large.
Situé sur la muraille Mérinide entre le mausolée Sidi Benaacher et le mausolée Ben Al Majrad, Borj Sidi Benâacher a été classé patrimoine national par dahir en 1914. Il tire sa force spirituelle de sa fonction djihadienne.
Portes et enceintes de Rabat
Rabat l'ancienne se compose de trois entités distinctes : la médina, la casbah des Oudaïa et la nécropole de Chella. L'accès à la médina se fait par une série des six portes monumentales exceptionnellement conservées, bâties par les Almohades au XIIème siècle. Les ouvertures sur les deux faces sont soignées : un grand arc brisé outrepassé, en pierre taillée, assorti d'une ornementation monochrome simple. La rigueur et l'harmonie des proportions de ces ouvrages les apparentent directement à l'architecture hispano-mauresque des grands empires.
La muraille qui entoure la médina fut élevée en grande partie sous le règne de Yakoub al-Mansour (1184-1199). Bâti solidement d'un mélange de chaux, de cailloux et de briques pilées, le rempart a admirablement résisté à l'usure du temps. Le rempart le plus regardé à Rabat est celui des Andalous, qui s'étire en ligne droite sur plus de 1400 mètres au sud de la ville. Haut de cinq mètres environ, le mur est percé de plusieurs portes almohades.
Les remparts et les portes monumentales de Rabat témoignent aujourd'hui encore de l'ampleur de la ville.
Ainsi fut enfermée une superficie de près de quatre cent vingt hectares, englobant le plateau supérieur qui domine aujourd'hui le Chella, pour assurer, en cas d'attaque, la sécurité des parties basses de la ville. Le rempart ouest était percé de quatre portes, à intervalles assez réguliers – Bab el Alou, Bab el Had, Bab er-Rouah, la quatrième étant incluse dans l'actuel Palais Royal. Le rempart sud n'en comportait qu'une seule, Bab Zaër. Comme la plupart des murailles édifiées par les Almohades, cette enceinte construite en béton d'une grande solidité, riche en chaux grasse, a admirablement résisté. Régulièrement flanquée de tours carrées, sa courtine est couronnée d'un chemin de ronde, bordé à l'extérieur d'un parapet aux merlons coiffés de pyramidions.
Bab Er-Rouah, chef-d'œuvre d'esthétique monumentale en pierre, déploie, tout comme la porte de la Kasbah, un décor d'entrelacs autour de l'ouverture en forme d'arc outrepassé inscrit dans un encadrement rectangulaire. Comme à Bab Agnaou à Marrakech, de grands arcs reprennent, en l'élargissant, le mouvement de l'arc même de la porte, l'entourant d'une auréole sinueuse aux pointes aiguës, surmontée d'une large frise à inscription coufique.
Au début du XVIIe siècle, les réfugiés musulmans chassés d' Andalousie s'installent dans la Kasbah, dans une partie d'une centaine d'hectares à l'intérieur de l'enceinte almohade, qu'ils délimitent par l'édification d'une nouvelle muraille.Partant à proximité de Bab el Had, cette dernière relie la courtine du XIIe siècleà la falaise dominant le Bouregreg, au Borj Sidi Makhlouf. Rectiligne et flanquée de tours barlongues, la muraille andalouse qui s'étendait sur plus de 1 400 mètres, était haute en moyenne de 5 mètres et large de plus d'1,5 mètre. Elle était percée de trois portes : Bab et-Then (qui est aujourd'hui abattue ; elle était située près de l'actuel marché municipal), Bab el Bouoiiiba et Bab Chella.
Par, ailleurs, au début du XIXe siècle un nouveau rempart extérieur, d'une longueur totale de 4 300 mètres fut édifié. Il prolongeait au sud l'enceinte almohade et la doublait à l'ouest jusqu'à l'océan atlantique, enfermant ainsi une superficie totale de plus de 840 hectares. Cette dernière fortification avait une hauteur moyenne de 4 mètres et une épaisseur légèrement inférieure à 1 mètre. Quatre portes au total y étaient percées : Bab el Qebibât, Bab Témara, Bab Marrakech et Bab el Msalla. Ce rempart alaouite a été détruit en grande partie pour faciliter l'aménagement de la ville européenne durant le Protectorat.
Histoire et perspectives
Salé une ville dortoir, cité des corsaires ! Cette ville a une histoire, elle a enfanté des intellectuels, des artistes, des hommes politiques et des religieux. Ses premiers habitants étaient des berbères “Gzoula” qui vivaient surtout du commerce. De nombreuses familles andalouses refoulées par le Roi Philippe III, au début du XIIe siècle débarquèrent à Salé. Recelant des gens de métiers expérimentés, elles vont enrichir davantage le patrimoine culturel et économique de la cité.
Du temps des Almohades, on construisit même des bateaux civils et militaires dans le bassin de Bab Lamrissa. Sous le règne du Sultan Moulay Ismaïl, on a dénombré 350 fabriques de cuir à Rabat-Salé. Le textile a connu son épopée du XIVe aux XVIIIe siècles, avec 600 fabriques ! Il en est de même pour la poterie qui date de l'époque romaine.
La richesse de la nappe phréatique et la douceur du climat océanique, en plus de la proximité de la grande forêt de la Maâmora sont autant d'atouts qui ont permis à Salé de produire et de commercer en dehors des remparts et également de s'adonner à la valorisation des produits de la campagne.
L'abondance du coton et son industrialisation étaient destinées à l'export au XIIIe siècle, opposant une farouche concurrence aux produits anglais pourtant de notoriété. Elle atteint l'apogée au XIIIe siècle sous le règne de Moulay Ismaïl après la crise provoquée par l'attaque castillane. Mais l'économie locale n'arrivera jamais à retrouver son niveau d'antan en raison de la faiblesse du trafic sur le Bouregreg, affaibli par la construction du port d'Essaouira.
Salé a conservé jalousement ses traditions et s'évertue à restaurer les vestiges du passé. Mais la cité est restée longtemps enfermée sur elle. Et c'est justement, SM feu Hassan II qui avait lancé au début de la décennie précédente, depuis la place Bab Lakhmiss, un appel aux Slaouis leur demandant de mettre un terme à leur autarcie.
Un programme quadriennal d'urgence a été adopté, définissant les priorités en matière d'équipement, auquel a eté alloué un budget de 500 MDH. Il devait mettre à niveau les différents secteurs socioéconomiques. Il est relayé par un second plan pour la période 2000–2007.
Aujourd'hui Salé représente :
- le 2e pôle industriel à l'échelle nationale ;
- L'industrie des textiles et habillement occupe la 2e position sur le marché marocain après le Grand Casablanca ;
- Salé se positionne (par préfectures) en tête en matière de disponibilité de main-d'œuvre ;
- Un projet d'envergure destiné à changer complètement la configuration des rives ;
- Un mémorandum d'entente a été signé le 17 mai 2005 entre les partenaires (CDG - SABR Aménagement – Dubaï Internationale Propertie, filiale de Dubaï Holding). Il concerne l'aménagement de la vallée du Bouregreg, sur une superficie de 110 ha, pour une enveloppe de 2 milliards de dollars ;
Site du Chellah, la plus ancienne
agglomération du Bouregreg
La région des environs de l'embouchure du Bouregreg a été la cité d'une ancienne civilisation. Des établissements humains dans la zone du Bouregreg existaient probablement avant les périodes paléolithique et néolithique. Des restes de squelettes trouvés en cet endroit sont parmi les plus anciens. Des traces de culture et de cailloux depuis l'ancienne période paléolithique y ont été trouvées. Mais le fragment le plus ancien d'une lampe à huile est l'évidence même qu'une civilisation matérielle fut trouvée à Chellah datant du 15ème siècle avant J.C.
Ainsi Chellah a pu être un comptoir phénicien dès le 7ème siècle avant J.C, comme les sites de Lixus et de Mogador. Des fouilles encore en cours montrent d'importants établissements des temps néo-puniques, au moins aussi anciens et bien avant le 3ème siècle avant J.C.
Au dessus de ce site se trouvent les ruines de Sala Colonia, une cité frontière importante dans la province romaine de la Mauritanie Tingitane. Le site de Sala Colonia est riche en monuments et en inscriptions qu'on a commencé à peine à étudier.
Le site de Chella a connu successivement des périodes d'abandon et d'attention soutenue. Bâtie sur les ruines de l'ancienne cité Romaine de Sala Colonia, Chellah est une nécropole Mérinide du XIIIème siècle. A l'écart de la Ville ou plutôt hors de l'enceinte Almohade, situés au sud le long des marais et du Bouregreg, les vestiges de cette nécropole furent pendant longtemps, comme la Tour Hassan, laissés à l'abandon. Ce site est désormais classé et protégé.
Après avoir franchi, par la célèbre porte octogonale très bien restaurée, les murailles érigées par Le sultan mérinide Abou Al-Hassan, dit le Sultan Noir, se trouve un long et agréable chemin dallé bordé d'arbres d'essences variées et de fleurs odorantes. Au printemps, le site en pleine floraison est tout simplement féérique. A la tombée de la nuit, le décor est spectaculaire voire impressionnant, et l'on comprend mieux pourquoi cet endroit suscite mystères et légendes. L'étrangeté de ce site tient sans doute au fait que la nécropole fut érigée à proximité immédiate des vestiges de l'ancienne cité romaine. C'est le premier sultan Mérinide Abu Youssef Yakoub qui choisit très précisément ce lieu et qui décida de construire une mosquée au milieu des ruines de Sala. Il y fut enterré en 1286 ainsi que sa femme et après lui quatre de ses successeurs.
Le sultan Abou Al-Hassan érigea, sur les fondations des enceintes romaines, les impressionnantes murailles qui ceinturent la cité des morts. Après s'être emparé de toute l'Afrique du Nord, il décida en 1339 de construire un véritable complexe funéraire et perça ces murailles de la fameuse porte octogonale par laquelle on pénètre. L'entrée principale, monumentale et riche en décors sculptés, se trouve à l'ouest. Elle revêt la forme d'une baie impressionnante, flanquée de deux tours octogonales.
Une partie du domaine est occupée par les ruines de la ville romaine et l'autre est dédiée aux sanctuaires mérinides. Au point le plus bas de l'enclos se trouve le complexe funéraire d'Abou al-Hassan contenant encore aujourd'hui les ruines de la mosquée d'Abou Youssef. Le minaret, fort endommagé, était certainement l'un des plus beaux de cette période. Aujourd'hui c'est le refuge préféré des cigognes.
Chellah, nécropole Mérinide
Dans l'espace resté libre le sultan Abou al-Hassan avait fait aménager un jardin très élégant, planté d'orangers et de citronniers. C'est là qu'il fit construire son propre mausolée, un joyau de pierre sculptée et de faïence, coiffé jadis d'une coupole aujourd'hui complètement effondrée. La nécropole fut définitivement abandonnée à la fin de la dynastie mérinide et subit au cours des siècles plusieurs pillages. En 1755 un tremblement de terre précipita sa destruction. La nature sauvage envahit la pierre, des centaines de cigognes et d'autres échassiers s'approprièrent le site, installant leurs nids sur les arbres et le minaret. Le lieu a repris son caractère de retraite sacrée. Ainsi la source des Canons où glissent des anguilles, est vénérée : on prête à ces animaux le pouvoir de guérir la stérilité.
Au centre de cette nécropole, il ne reste que quelques pans de mur de la Zouïa. Cet établissement religieux était tout à la fois une mosquée, une école coranique et un centre d'hébergement pour les pèlerins et les étudiants. Selon certains auteurs, cette Zouïa était encore plus luxueuse que les medersas de Fès dont elle avait les mêmes principes de construction.
On peut voir encore quasiment intacte la stèle d'Abou Al-Hassan ainsi que celle de sa femme, Chams Al-Doha, «Soleil du Matin», chrétienne convertie à l'Islam qui reposent tous deux ici.


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