Après le forfait commis par le Parlement européen à l'égard du Maroc, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a rencontré la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Taib Fassi Fihri a évoqué, lors de cette rencontre d'explications, les événements dramatiques de Laâyoune au cours desquels une dizaine d'agents de la force publique ont été assassinés par les sbires locaux à la solde d'Alger. Il a vigoureusement, mais avec diplomatie, critiqué la résolution du Parlement européen «qui a manifestement cédé à la campagne de désinformation», sa précipitation et son manque de discernement. Notant qu'«aucun civil n'a été tué », il a clarifié la démarche du Maroc, qui «ne demande pas la complaisance, et encore moins le soutien inconditionnel de l'Union européenne ». Il a réclamé, dans ce sens, «une lecture lucide et sereine, une analyse et des conclusions pertinentes des événements de Laâyoune de la part du Parlement européen, ce qui ne s'est malheureusement pas reflété dans la résolution partiale et injuste, adoptée précipitamment par cette institution», a-t-il dit. Le ministre a démontré les contradictions, lacunes et incohérences contenues dans la résolution du PE, et souhaité que «la vérité soit connue», surtout que le Maroc «a volontairement ouvert la porte aux ONGs internationales, notamment Human Right Watch, Amnesty international ou encore la Fédération internationale des droits de l'Homme, ainsi qu'aux Ongs indépendantes marocaines». Il a réclamé la vérité et rien que la vérité. « Le Maroc, non seulement revendique la vérité, mais l'exige, afin que le Parlement européen ne continue pas à aller à l'encontre de la dynamique des Nations Unies et à se faire piéger par des personnes politiquement intéressées et nationalement engagées». Cette campagne, a expliqué M. Fassi Fihri, fait partie d'un plan stratégique établi par l'Algérie et le ‘'polisario'' depuis 2007, et qui consiste à détourner l'attention de la Communauté internationale, tout en s'afférant à compromettre le processus des négociations sous l'égide des Nations Unies. Le ministre a rappelé que les Nations Unies n'ont jamais considéré le Maroc comme un occupant au Sahara, pas plus qu'elles n'ont considéré le ‘'polisario'' comme unique représentant des Sahraouis. De même, Fassi Fihri a rappelé que ce sont les Nations Unies qui, depuis 2004, ont constaté l'inapplicabilité du référendum, mettant au défi quiconque de trouver, dans les résolutions du Conseil de Sécurité, ne serait-ce qu'une référence au référendum, qui demeure un mécanisme minoritaire dans la pratique des Nations Unies. Par ailleurs, le ministre a ainsi démontré aux eurodéputés l'inexactitude et le caractère tendancieux de certaines formules qui ne doivent pas être prises à la légère et sans discernement, notamment en ce qui concerne la supposée exploitation par le Maroc des ressources naturelles au Sahara qui témoigne «du non-sens au regard de la réalité sur le terrain et des efforts de développement des provinces du Sud». L'exposé du ministre a, en outre, dénoncé la partialité et le tropisme de certains eurodéputés qui s'offusquent de pertes humaines imaginaires, mais n'éprouvent aucune émotion face aux victimes réelles du ‘'polisario'', y compris les dizaines de pêcheurs espagnols assassinés par le ‘'polisario'' durant les années 1970 et 1980.