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Mohammed Benhammou, : directeur du Centre Marocain d'Etudes Stratégiques : «La diplomatie marocaine doit être une diplomatie militante»
Publié dans Albayane le 06 - 12 - 2010

Invité à apprécier la nature des relations qu'entretiennent Rabat et Madrid, le Pr Benhammou estime que «l'Espagne cherche à maintenir des relations de tensions avec le Maroc pour stopper, voire étouffer les revendications du Maroc sur ses territoires spoliés».
Il affirme par ailleurs «qu'on ne peut nullement préserver un avenir et un destin communs au détriment de notre propre existence et de notre propre unité et intégrité territoriale». Pour le directeur du Centre marocain d'études stratégiques : «la diplomatie marocaine doit aujourd'hui changer de méthode et de stratégie et être une diplomatie militante».
Al-Bayane : pourquoi les relations maroco-espagnoles sont-elles toujours marquées par des tensions ?
Mohammed Benhammou: Je pense que l'histoire contemporaine entre le Maroc et l'Espagne a été -depuis que notre pays a récupéré les provinces du Sud- faite d'une succession de tensions et de crises. Quelques rayons de soleil jaillissent de temps à autre et finissent par être rattrapés par un héritage très lourd et que l'Espagne a du mal à dépasser.
Le poids de l'histoire est très pesant. Les Espagnols ont toujours gardé un regard méfiant envers le Maroc. Il s'agit en fait d'une représentation purement psychologique. Celui de la crainte de voir un Maroc fort, un Maroc qui constitue une menace potentielle pour l'Espagne.
En fait, l'Espagne cherche à maintenir des relations de tensions avec le Maroc pour stopper, voire étouffer les revendications du Maroc sur ses territoires spoliés. En plus, Madrid veut jouer un rôle de leadership dans la zone d'Europe du sud, et particulièrement dans le sud méditerranéen. Une posture qui la pousse à minimiser et dévaloriser tout apport du Maroc dans cette zone.
Il est à souligner également que l'Espagne a trouvé un allié, qui pour d'autres raisons, visent les mêmes objectifs à savoir l'Algérie. Ainsi, nous assistons à ce couple algéro-espagnol, qui ne peut être qualifié que par le couple du «vice au bras du crime».
Quelles lectures faites -vous de la décision du gouvernement marocain appuyé par le Parlement, de vouloir procéder à une réévaluation de ses relations avec l'Espagne ?
Il s'agit d'une décision pertinente. Peut être qu'elle intervient tardivement. Il y a bien longtemps que l'Espagne avait des positions anti-marocaines. Sachant que le Maroc a toujours cherché à préserver l'avenir et dépasser les situations de crises en faisant des concessions, et ce pour la raison la plus simple : le Maroc a toujours cru et croit encore en un destin commun entre les deux peuples et à l'édification d'une relation qui dépasse les passions.
Malheureusement, ce n'est pas le cas au nord. Chez nos voisins espagnols, le Maroc a constitué toujours une carte politique intérieure, jouée de manière permanente que ce soit dans les périodes de crise ou en périodes électorales. Cela dit, le Maroc constitue une partie importante de la politique intérieure et extérieure de l'Espagne. Sur ce fait, elle se trouve dans la position de l'Algérie, pour laquelle la politique extérieure et intérieure algérienne s'articule principalement autour du Maroc. Il est aussi à préciser que certains politiques espagnols caressent encore le rêve d'avoir un pied sur le continent africain, via des entités fantoches interposées. Pour revenir à la question de la décision du gouvernement marocain, il n'est pas question de faire de cette réévaluation un slogan. Mais il faut la transformer en une réelle politique pour que les Espagnols comprennent que les temps ont changé aussi ici.
Nous sommes en droit, aujourd'hui, de défendre nos intérêts vitaux par tous les moyens. On ne peut nullement préserver un avenir et un destin communs au détriment de notre propre existence et de notre propre unité et intégrité territoriale.
Et la diplomatie marocaine, comment doit-elle gérer ce dossier ?
La diplomatie marocaine doit aujourd'hui changer de méthode et de stratégie et devenir une diplomatie militante.
Selon vous, au cas où il y aurait une rupture entre les deux pays, quel impact sur l'économie marocaine ?
Evidement, le grand perdant ce sera l'Espagne et pas le Maroc. En fait, c'est un pays qui se trouve en crise très profonde. C'est l'un des cinq pays d'Europe les plus touchés par les effets de la crise. En d'autres termes, c'est l'un des cinq pays aussi qui est au bord de la faillite. Le miracle économique espagnol a démontré ses limites, voire même son leurre. Les Espagnols trouveront dans le Marché marocain un poumon qui leur a procuré durant plusieurs années une grande présence, et une meilleure compétitivité sur le marché européen. En outre, par leurs relations économiques avec le Maroc, les Espagnols n'ont opéré ni transfert de technologie, ni aucun développement local, à l'instar de ce qu'ils ont vécu avec la France dans les années 80 et 90, quand les entreprises françaises investissaient, procédant ainsi à un transfert de la technologie et à un développement local très large. Notons que le Maroc est un grand partenaire économique de l'Espagne. Cette dernière a des intérêts économiques très importants au Maroc. Les perdre en période de crise, ne va pas aider l'Espagne à sortir la tête de l'eau.
En quoi le rôle du Maroc est-il crucial au point de vue géostratégique pour la région ?
Le Maroc assume une mission et un rôle très importants, notamment dans la lutte contre l'immigration clandestine et la guerre menée aussi contre les narcotrafiquants. Et on imagine si le Maroc ne remplissait pas ce rôle comme il le faut aujourd'hui, comment allait être la situation en Espagne. Certainement, son territoire serait submergé par des flux et des vagues d'immigrés clandestins provenant de l'Afrique sub-saharahienne. Quant à la lutte contre les narcotrafiquants, le changement de route vers l'Afrique de l'Ouest fait que 50 tonnes de cocaïne atterrissent dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest en destination de l'Europe. Notons que la drogue provenant de l'Amérique latine via l'Afrique de l'Ouest vers l'Europe est estimé à 28%. Si ce n'est l'aide et le soutien du Maroc, ce pourcentage serait largement dépassé, avec tous les risques que l'on imagine sur la sécurité sanitaire de la population. Et vu les relations historiques entre l'Espagne et les pays de l'Amérique latine, les narcotrafiquants la considèrent comme une destination importante. De même pour la lutte contre le terrorisme, et l'Activisme d'AQMI dans la région sahélo-saharienne. Grosso modo, l'heure aujourd'hui est à la réalisation d'une relation de confiance mutuelle, et une coopération profonde et étroite. En d'autres termes, contribuer à mettre en place un partenariat stratégique ayant pour objectifs le développement, la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région et non se plaire aux jeux dangereux auxquels l'Espagne s'adonne.


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