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Risque de «pandémie» en Vitamine D : Une insuffisance qui préfigure un problème de santé publique
Publié dans Albayane le 07 - 01 - 2011

Depuis longtemps, les scientifiques savent que la vitamine D est essentielle à la force musculaire. Des études menées auprès de personnes âgées ont démontré que les patients alités, reprennent rapidement des forces suite à la prise de vitamine D.
Aujourd'hui, ces mêmes scientifiques sont inquiets. De récentes études, danoises et françaises, ont démontré qu'une proportion assez importante de personnes souffrirait de carences graves en Vitamine D. A moyen et à long terme, cette insuffisance causerait une augmentation du gras corporel, un affaiblissement musculaire ainsi qu'une série d'autres troubles. Sur un total de 1731 études, 6 ont contenu des données originales sur l'association entre la prise de la vitamine D et le risque de cancer du sein.
De nombreuses études d'observation ont montré que les sujets qui avaient les plus faibles apports en vitamine D avaient un risque relatif de cancers (surtout colorectaux, prostate, pancréas, poumon.) significativement plus forts (souvent environ de moitié) que les sujets qui, au contraire, avaient des forts apports de vitamine D. L'insuffisance en vitamine D induit également un risque conséquent d'attaques cardio-vasculaires. Pour les diabétiques, un déficit en vit D induit une insulino-résistance avec une diminution de la production de l'insuline. L'hypovitaminose D, quel que soit son degré, bien que facilement identifiable- par une simple prise de sang- et traitable, n'est pas un diagnostic facile à faire, car elle peut être asymptomatique ou alors responsable de syndromes cliniques peu spécifiques, tels qu'une asthénie et des douleurs musculo-squelettiques persistantes d'allure banale.
Les travaux s'accumulent donc sur le rôle de la vitamine D, à laquelle on attribue des vertus quasi-miraculeuses, allant, de la réduction du risque de fracture osseuse à la prévention de plusieurs types de cancers en passant par la prophylaxie. En plus de cela, la vitamine D participe au traitement de diverses infections virales et bactériennes, et d'autres affections auto-immunes, cardiovasculaires ou psychiatriques. Les chercheurs expliquent que lorsqu'un antigène (Ag) particulier, viral ou bactérien, est introduit dans l'organisme humain, il est phagocyté par les macrophages et présenté à des cellules T spécialisées qui vont se diviser. Avec cela, si les cellules T sont correctement activées, elles vont se transformer en deux types de cellules immunitaires : des killers, capables de détruire toute cellule porteuse de l'Ag étranger, et des cellules mémoires destinées à conserver une trace de l'agresseur.
L'équipe de Copenhague vient ainsi de montrer que la vitamine D est indispensable à la mise en route de tout ce mécanisme de protection. Autrement dit, la vitamine D possède des propriétés anti-infectieuses : elle stimule l'immunité innée et nous aide à fabriquer des antibiotiques naturels.
On sait clairement aujourd'hui que la vitamine D a des effets sur l'immunité innée. C'est ce qui nous permet de répondre rapidement aux agresseurs que sont les bactéries, les champignons et les virus.
Notre corps se défend contre ces agents infectieux en fabriquant une famille de substances antibiotiques. Plus il y a de vitamine D dans le corps, plus il fabrique de ces antibiotiques naturels. Lors d'une attaque virale, les cellules du corps transforment activement la vitamine D circulante en vitamine D active. C'est la vitamine D active qui va déclencher la production de ces substances antibiotiques, essentielles pour la défense immunitaire. En attendant, on commence enfin à comprendre pourquoi la vitamine D pourrait effectivement, en pratique, être un des «médicaments» à la fois les plus anciens et les plus révolutionnaires qui soient.
3 Questions à Docteur Ameziane Othmane*
1. Comment êtes-vous parvenu à diagnostiquer des cas d'hypovitaminose D sévère ? Et quels sont les risques, à long terme de son implication dans plusieurs pathologies ?
Nous avons lors de notre pratique, diagnostiqué ce déficit chez des patients se plaignant de plusieurs symptômes, sans pour autant avoir obtenu un diagnostic précis à ces plaintes. Ces dernières pouvaient intéresser toutes les spécialités médicales de la psychiatrie à la rhumatologie. On a réussi à mettre la main sur une carence «pandémique» en vitamine D, non seulement chez la personne âgée et l'enfant, mais aussi chez l'adulte jeune habituellement en bonne santé, notamment la femme en âge de procréer, ne concernant donc pas que les groupes à risques.
Cette insuffisance en vitamine D est donc très répandue à tous les âges et sous toutes les latitudes. Malheureusement, ce thème est très peu abordé pendant le cursus des études médicales. Les médecins généralistes ne connaissent donc pas toujours cette carence en vitamine D, qui est pourtant présente sous nos latitudes et peut induire des défauts de minéralisation osseuse, rachitisme chez l'enfant, ostéomalacie chez l'adulte.
Un déficit en vitamine D pourrait également être associé à un risque accru de certains cancers, pathologies auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde) et infectieuses, hypertension artérielle, diabète sucré, sclérose en plaques, psoriasis…
2. Y'a-t-il un manque d'apport de la vitamine D et/ou d'exposition au soleil ou bien y a-t-il une forme de chélation (sorte de compétition dans son absorption) provenant d'un produit de consommation partagé par toutes ces patientes ?
Une hypovitaminose D due à une carence d'apport est rare. Seuls les végétaliens, qui ne consomment ni viandes, ni œufs, ni poissons et ni produits laitiers, ont plus de risque d'être en déficit alimentaire. La carence en vitamine D est essentiellement causée par un manque d'exposition au soleil. Ainsi, elle se manifeste plus souvent durant la période hivernale, dans certaines parties du monde où l'ensoleillement est moindre, ou bien chez des personnes qui voient peu le soleil (les malades, les personnes âgées, les invalides….).
Elle peut également être due à un défaut d'absorption intestinale (héréditaire ou consécutif à la prise de certains médicaments), à une maladie telle que la mucoviscidose ou à une pathologie hépatique. Cependant notre pays ne manque pas de soleil et les produits riches en vitamine D sont à la portée de toutes les bourses.
3. N'est-il pas préférable d'élargir l'enquête épidémiologique pour prévenir à l'échelle nationale, ce déficit dont les conséquences sont mal connues, d'autant plus que les chercheurs du monde entier l'incriminent comme co-facteur assez inquiétant dans la genèse du cancer dans l'organisme et aussi dans différentes pathologies impliquant le système immunitaire !?
Après avoir diagnostiqué, au cours de notre pratique ambulatoire, plusieurs cas d'hypovitaminose D sévère, la réalisation d'une enquête de prévalence de la carence en vitamine D nous est apparue nécessaire. Une recherche médicale sur la cause de cette défaillance d'apport ou d'absorption est souhaitable afin d'identifier ce facteur environnemental responsable dans un pays qui ne manque ni de soleil ni de poissons.
Il est maintenant évident que corriger les carences en vitamine D par la seule promotion d'un ensoleillement suffisant semble utopique.On se heurte à plusieurs obstacles dont l'ensoleillement hivernal insuffisant et la contradiction avec les recommandations des dermatologues conseillant d'éviter le soleil.
Pourtant 10 à 15 minutes d'exposition solaire journalière au niveau des mains et des bras suffiraient pour satisfaire les besoins quotidiens de l'organisme en vitamine D.
Les apports alimentaires enrichis en vitamine D (lait par exemple) pourraient constituer une solution.
Une autre solution pourrait consister en la promotion d'aliments riches en vitamine D, tels le saumon, les harengs, les sardines et anchois, mais sur le plan pratique cette solution reste difficilement envisageable.
Accroître la teneur en vitamine D de tous les aliments pouvant être enrichis semblerait être une pratique efficace et saine. Au total, la meilleure solution semble les apports médicamenteux, la vitamine D bénéficiant d'un excellent rapport coût efficacité.
L'intérêt du traitement d'une carence en vitamine D réside non seulement dans sa simplicité de prise, notamment en doses de charges par voie orale, mais aussi dans son très faible coût : selon le dictionnaire Vidal®, une ampoule de Sterogyl 15H ne coûte que : 13 DHS ! La méconnaissance de la carence en vitamine D entraîne donc un coût non négligeable pour le système de soins.
*médecin généraliste et de famille


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