Le Conseil de la ville de Casablanca tiendra ce jeudi, sur fond de contestations, sa session ordinaire du mois de février, concernant notamment l'examen et l'approbation du compte administratif au titre de l'exercice 2010. La couleur a été annoncée lors des réunions des commissions où les élus ont fortement contesté la manière dont sont cédés des biens de la ville au privé dans le cadre des formules de gestion déléguée, en plus de l'exploitation de l'espace public. Dans ce registre, des cas qui interpellent à plus d'un titre ont été soulevés. L'espace Sqala, situé à la place Sidi Allal El Karouani à l'ancienne Médina, a été cédé en 2001 à une entreprise privée en contrepartie d'une redevance mensuelle de 750 dirhams. En plus, le contrat a été confectionné et régi par des textes flous sans clauses clairement précises et sans plans d'investissement transparents. De même, un autre café, une salle des fêtes et des espaces verts dans la préfecture des arrondissements de Moulay R'chid ont été concédés à un proche d'un membre du conseil de la ville. Le bénéficiaire, selon les clauses du contrat, verse annuellement à la commune urbaine une somme de 9.350.00 dirhams. Et personne n'ignore que seule la salle des fêtes rapporte plus de 10.000 dirhams par nuit, surtout durant la saison estivale !! A Sidi Othmane, un lot de terrain d'une superficie de 3000 m2 a été loué à une entreprise en contrepartie d'une redevance mensuelle de 20.000 dirhams pour y installer une station-service. Mais, l'entreprise a violé le cahier de charge comme l'atteste un procès verbal daté du 28 avril 2008 par la commission compétente relevant de la préfecture de Moulay R'chid. Cette entreprise y a bâti tout un complexe de loisirs, en plus de l'installation des panneaux publicitaires sans verser à la Commune les redevances requises. Dans le même lot des cessions des biens de la ville, les élus ont évoqué le cas du complexe «le Lido Paradises» à Aîn Diab. Ce complexe d'une superficie de 29.200 mètres carrés a été cédé à une entreprise privée qui s'était engagée, selon le contrat de concession, à investir sur le site une somme de 33 millions de dirhams et concrétiser le projet avant l'année 2011. Mais jusqu'à présent, l'entreprise gère le site sans aucun investissement. De même, la question de l'affichage publicitaire sur des panneaux de signalisation dans la ville a été fortement soulevée et critiquée par les élus. L'affaire des souks pilotes pour le recasement des marchands ambulants a été aussi pointée du doigt. Il faut dire que le constat est sans équivoque. Les opérations de mises en gestion déléguée des biens de la ville de Casablanca sont mal menées, mal suivies et demeurent sans contrôle. Ces cas cités ne sont pas isolés. Les dysfonctionnements ponctuent tous les autres secteurs gérés par le privé dans le cadre de cette gestion déléguée à Casablanca. Cela va de la concession d'un espace ou l'exploitation d'un bien de la commune jusqu'à la distribution de l'eau, l'électricité, l'assainissement liquide et l'éclairage public, le transport urbain en commun en passant par la collecte des ordures ménagères.