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Les Marocains et les vacances : Tout dépend du revenu
Publié dans Albayane le 10 - 07 - 2011

Faute de moyens ou du temps, beaucoup de Marocains sont obligés de raccourcir leurs congés. Cette année, vacances d'été, ramadan et rentrée scolaire s'emboitent le pas. De quoi affaiblir sévèrement un budget déjà serré.
Rachid, célibataire et cadre dans une entreprise bancaire et célibataire : « D'habitude, je prends congé tout le mois d'Août. Cette année, j'ai été obligé de l'avancer et de le diminuer étant donné que la période estivale coïncide avec le mois sacré du ramadan. J'ai aussi choisi une ville proche comme Lwalidiya où je peux louer une maison avec des copains à 500 DH la journée. Déjà côté financier, les deux évènements exigent des moyens faramineux. C'est donc difficile de concilier les deux. Côté moral, le ramadan dans la perception musulmane rime avec famille.
Si être célibataire permet d'alléger les charges et de profiter vaille que vaille des vacances, les familles ayant des enfants se sentent, eux, dans un vrai dilemme. Ils se retrouvent plonger dans un océan de dépenses. D'un côté, leurs enfants revendiquent des vacances méritées après une année scolaire chargée. Ce qui est tout à fait légitime et compréhensible. D'un autre, le ramadan qui presse le pas et qui exige un rituel gastronomique spécial et fort coûteux sans parler de la fête qui suit et de la rentrée scolaire qui s'annonce financièrement toujours impitoyable. « J'ai fait le choix de rester à la maison et de ramener mes enfants à la piscine une ou deux fois par semaine. », exprime cette mère de famille. Pour elle, les charges financières pour les vacances et les autres dates qui s'annoncent, à savoir celles du carême et de la rentrée pèsent lourdement sur le budget. «Je ne peux joindre les deux bouts. Je suis obligée de passer les vacances à la maison».
Quoique les vacances soient onéreuses, certains parents refusent toute anticipation des évènements. Etant moyennement aisés, ils peuvent s'autoriser quelques folies : « C'est une ineptie de ne pas profiter des vacances. Je refuse de céder à ces calculs. Ma priorité est de faire jouir mon fils.», affirme Jalal, père d'un enfant. Bien Evidemment, il faut gérer son porte-monnaie, mais il ne faut pas se priver, se défend-t-il. Et de poursuivre : « Je choisis une ville balnéaire comme Agadir où je loge dans un hôtel avec ma petite famille. La journée, on la passe à la piscine et le soir, on sort pour visiter la ville et dîner dans les restaurants du coin. En plus, mon fils est pris en charge par l'hôtel qui propose un programme spécial enfants. C'est vrai que c'est coûteux, mais c'est relaxant. C'est le prix du bien-être. » D'autres préfèrent, quand à eux, élire domicile chez leurs proches, histoire de faire d'une pierre deux coups : réduire les dépenses et passer les vacances auprès de leurs familles. C'est le cas de Hossein, enseignant à Casablanca. « Je suis père de quatre enfants. Une fois les résultats connus, je prends la route de Marrakech où je passe les vacances avec ma mère. C'est l'occasion de la voir et aussi de se reposer. Je préfère dépenser dans la nourriture et les sorties que de louer un appartement. Mon revenu ne me permet pas certains frais surtout avec quatre enfants. D'aucuns plient bagages et jettent l'ancre à l'étranger. Leur argument : le tourisme national revient parfois plus cher que le coût d'un voyage organisé. Autant, donc, visiter d'autres cieux. Rihab, célibataire et informaticienne dans une entreprise privée, s'est inscrite cette année dans à un voyage organisé pour la Turquie. Ce n'est pas son premier congé en ce pays. Elle en a l'habitude. « Je dépense la même somme si je passe mes vacances au Maroc. Je préfère me dépayser et rencontrer d'autres gens et d'autres cultures. Je me fais la vidange ».
Un choix qui dépend du contexte social
Combien dépensent les Marocains pour leurs vacances ? Répondre à une telle question n'est pas aussi simple comme on le croit, surtout dans une société encore marquée par des structures mentales traditionnelles, où le fait de discuter de l'argent est considéré comme un sujet tabou. Reste à savoir que la décision de faire un plan de voyage est tributaire de la capacité d'épargne de chaque ménage.
La note d'information du HCP sur les résultats de l'enquête de conjoncture auprès des ménages relatifs au premier trimestre de l'année 2011 fait état des familles qui «restent globalement pessimistes quant à leur capacité à épargner dans les mois à venir». La même source indique que «le solde relatif à cet indicateur s'est établi à -61, 7, en baisse de 5 points depuis un an».
L'enquête sur la consommation et les dépenses des ménages, réalisée en 2001 a souligné aussi que les dépenses dans les loisirs, vacances entres autres, est «une variable dépendante du niveau de vie». En fait, selon l'enquête, la «part affectée par les familles atteint chez les 20% les plus aisés de la population 4,9 % au niveau national (5,3 % en milieu urbain et 2,1 % en milieu rural)». Par ailleurs, «les 20% les moins aisés réservent, quant à eux, près de 2,1% de leur budget total à cette catégorie de dépenses (3,0%dans les villes et 1,8% dans les campagnes).
Cela n'empêche que les mutations sociologiques, qu'a connues la société marocaine, ont contribué à un changement plus ou moins des comportements des chefs de ménages. Passer des vacances hors de la maison de résidence est devenu presque une obsession, commente le sociologue Abderrahim Aânbi. Pour ce dernier, les médias de masse, conjugués à une urbanisation galopante ont joué un grand rôle dans ce sens.
Le professeur de la sociologie à la faculté des lettres d'Agadir souligne en outre un autre facteur, celui de l'interaction des citoyens marocains avec les RME.
Toutefois, reste que le choix du chef de la famille pour effectuer un voyage demeure dans la plupart des cas soumis à la pression des enfants ou l'épouse voulant eux aussi faire comme leurs voisins et leurs amis.
Expliquant un tel constat, Abderrahim Aânbi souligne que la «Culture des vacances» au Maroc reste souvent tributaire de l'entourage ou du contexte social. «Il s'agit en fait d'un processus lié souvent à une sorte de communication sociale», note-t-il. Pour plus d'explication, le sociologue note, que faute d'un plan d'épargne, les chefs de familles se trouvent obligés de s'endetter afin de répondre aux besoins des autres membres de la famille. «C'est l'un des effets pervers d'un tel processus», indique-t-il. Abondant dans le même sens, notre interlocuteur indique que «le tourisme chez les familles marocaines ne répond pas à un plan bien défini, sauf quelques exceptions». «Les vacances se résument dans les plats de tajines ou le shopping…», ajoute-t-il. Et en dépit d'un bouleversement de l'échelle des valeurs, notre sociologue souligne qu'au Maroc du 21e siècle, «Le tourisme des moussems et zaouias occupe une place prépondérante sur la scène nationale». Et de conclure que «la tradition et les normes culturelles déterminent largement nos comportements».
Khalid Darfaf


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