Après les concertations de la semaine dernière, entre les partis politiques et le Ministère de l'Intérieur, la classe politique est dans l'attente des textes et projets électoraux, promis pour le week-end. Dimanche à la mi-journée, alors que nous mettions sous presse, quelques leaders nous ont affirmé qu'ils n'ont pas encore reçu ces documents et certains l'espéraient pour aujourd'hui. Mais, comme nous dira Mohand Laenser, dont le parti est «pour une accélération, sans sacrifier aux textes», «l'on n'est pas à 24 heures près». Aussi, au vu des points de vue des principaux partis politiques, les observateurs estiment que tous les acteurs sont d'accord sur la nécessité d'aller de l'avant mais tout en prenant le temps nécessaire à l'examen des textes, tant par les partis politiques qu'au niveau du Parlement. A ce niveau, les divergences sont palpables. Lahcen Daoudi, Secrétaire général-adjoint du Parti de la justice et du développement, estime qu'«il faudra un bon mois pour ce processus, dont 10 jours de va et vient entre les partis et le Ministère de l'Intérieur». Le secrétariat général du PJD est catégorique : «Nous ne voulons pas de précipitation et il faudra prendre tout le temps qu'il faudra pour adopter des textes en harmonie avec la nouvelle Constitution», déclare Lahcen Daoudi. Car, ajoute-t-il, «l'on ne peut plus permettre les massacres électoraux de 2009 et il faudra envisager le changement avec courage et fermeté». A ce sujet, il affirme «indispensable» que «des changements interviennent au niveau de l'Autorité territoriale qui comporte, aujourd'hui bien des gouverneurs et walis politiques…». Cela devrait constituer un «signal fort sur la transparence électorale», affirme-t-il. Pour lui, «la question essentielle aujourd'hui, est de discuter ces textes et la date du scrutin viendra après…». En tout cas, une session extraordinaire du Parlement sera convoquée en août prochain. Par ailleurs, plusieurs partis politiques réclament des signaux forts sur «l'harmonie et la symbiose des nouveaux textes électoraux avec l'esprit de la Constitution». Le Secrétaire général du Mouvement populaire, lui, estime que le consensus sur l'accélération existe. «Normalement, si la volonté politique suit, l'on devra aller plus vite. Surtout que le consensus existe sur le mode de scrutin, le découpage électoral et les listes mixtes, dont le principe est retenu». A cela, il faudra ajouter également le principe «d'une période d'inscription sur les listes électorales». Mohand Laenser estime qu'aujourd'hui, à part la loi organique de la Chambre des représentants, «tout le monde est apparemment pour l'accélération du rythme. Car l'on ne peut pas garder la nouvelle Constitution en dehors de l'action politique». Rappelons que Nabil Benabdallah a apporté la lumière nécessaire sur la question de l'agenda politique, des lois électorales et sur les Législatives anticipées. Lors du point de presse de vendredi dernier (cf notre édition du week-end), le secrétaire général du PPS a exposé les mesures à prendre afin que l'esprit de la nouvelle Constitution et la volonté démocratique du Maroc soient reflétés au niveau de la gestion des élections. «Nous n'irons pas les yeux fermés» vers des élections en octobre, avait-il affirmé, en réclamant l'interdiction et le combat de « l'argent sale » et des pratiques malsaines ainsi que «le changement de certains walis et gouverneurs qui ont été nommés avec le soutien du PAM».