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Avant la visite du ministre Rajnath Singh pour inaugurer l'usine de Tata, New Delhi dévoile un document qui retrace l'ensemble des relations entre le Maroc et l'Inde
À la veille du déplacement de Rajnath Singh, ministre indien de la défense, l'ambassade de l'Inde a rendu public un rapport détaillé qui rappelle que les deux pays ont conclu plus de quarante accords depuis 2015 et organisé plus de trente visites ministérielles. Le texte souligne que les échanges commerciaux ont atteint 2,55 milliards de dollars en 2024-25, après 3,6 milliards en 2022-23 et 1,75 milliard en 2019-20, avec une progression de 105 % des exportations indiennes vers le Maroc en deux ans. Le document recense aussi la présence d'une quinzaine de grandes sociétés indiennes installées dans le royaume, la formation de 675 étudiants marocains au centre d'excellence en technologies de l'information de Casablanca, la participation de plus de 45 start-up indiennes au salon GITEX Africa en 2024, et le succès des programmes ITEC qui ont accueilli plus de 900 stagiaires marocains dont 264 en 2022-23. Quelques heures avant la visite du ministre indien de la défense, Rajnath Singh, prévue à Rabat et à Berrechid les 22 et 23 septembre, l'ambassade de l'Inde a diffusé un rapport exhaustif retraçant la profondeur et la variété des liens unissant les deux pays. Le texte officiel rappelle que «les relations entre l'Inde et le Maroc remontent au XIVe siècle lorsque le célèbre voyageur tangérois Ibn Battuta s'était rendu en Inde» et précise qu'«en 1956, l'Inde avait reconnu immédiatement l'indépendance du Maroc avant d'établir des relations diplomatiques en 1957». Selon des sources officielles indiennes, «cette visite dépasse les protocoles diplomatiques habituels et revêt une portée stratégique majeure pour le Maroc». Elle souligne que «l'événement sera marqué par l'inauguration d'une nouvelle unité industrielle du groupe Tata à Berrechid, destinée à produire le véhicule blindé amphibie WhAP 8×8». Elles expliquent que «l'usine de Berrechid, située dans la région de Casablanca-Settat, emploiera plus de cent ingénieurs et techniciens marocains formés en Inde, contribuant ainsi au développement d'une expertise nationale dans l'assemblage et la maintenance de blindés». On considère que «ce projet représente un point de départ concret pour l'ambition du Maroc de bâtir une industrie de défense nationale capable de répondre aux besoins sécuritaires du royaume tout en ouvrant de nouveaux horizons à l'exportation». Il précise que «la visite de Rajnath Singh intervient à l'invitation d'Abdellatif Loudiyi, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l'administration de la défense nationale». Par ailleurs, «le programme inclura des rencontres bilatérales au niveau des délégations pour examiner les progrès de la coopération militaire et définir de nouveaux champs de collaboration, couvrant l'industrie de défense, le renforcement des capacités, la formation et la coopération technologique». On annonce aussi que «M. Singh rencontrera Ryad Mezzour, ministre de l'industrie et du commerce, afin de discuter des moyens de resserrer le partenariat industriel et commercial, en particulier dans les liaisons industrielles de défense, le transfert de technologie, les coentreprises et l'élargissement de l'accès aux marchés dans des secteurs stratégiques». Les mêmes sources insistent sur le fait que «le choix de développer en priorité des industries de défense communes permettra au Maroc de bénéficier de l'expertise indienne dans un domaine où l'Inde compte parmi les nations de premier rang, tout en édifiant une base industrielle locale solide». On estime aussi que «ce partenariat constitue une avancée majeure pour le Maroc vers l'autosuffisance en matière de défense et la réduction de sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers». Il note que «la production locale du WhAP 8×8 permettra de satisfaire plus efficacement une partie des besoins militaires nationaux, tout en offrant la possibilité d'exporter vers d'autres pays africains». Entretemps, «ce projet accroît les capacités de défense du royaume tout en positionnant le Maroc comme un pôle régional pour les industries militaires et en confortant son influence stratégique» puisque «l'établissement de l'usine de Berrechid s'inscrit dans une vision plus large de localisation de l'industrie de défense marocaine» et que «l'accord de partenariat stratégique avait été signé en 2024 entre l'administration marocaine de la défense nationale et le groupe Tata comme première étape de cette trajectoire». Rapport inédit et fouillé Le rapport revient ensuite sur les grandes étapes du dialogue bilatéral à partir de 1999. Il rappelle que «le Premier ministre Atal Bihari Vajpayee avait effectué en février 1999 la première visite officielle d'un chef de gouvernement indien au Maroc» et que «le Premier ministre Abderrahman Youssoufi s'était rendu en Inde en février 2000». Le document précise que «le roi Mohammed VI avait choisi l'Inde en 2001 pour sa première visite officielle en Asie» et que «sa rencontre avec le Premier ministre Narendra Modi, le 29 octobre 2015 à New Delhi, avait inauguré une phase nouvelle marquée par plus de trente visites ministérielles et la signature de quarante accords». Le document indique que «le Premier ministre Atal Bihari Vajpayee avait accompli en février 1999 la première visite officielle d'un chef de gouvernement indien au Maroc, suivie par la visite à New Delhi du Premier ministre Abderrahman Youssoufi en février 2000». Il ajoute que «le roi Mohammed VI avait choisi l'Inde en 2001 pour sa première visite officielle en Asie». Il rappelle enfin que «la rencontre du roi Mohammed VI avec le Premier ministre Narendra Modi, le 29 octobre 2015 à New Delhi, en marge du troisième sommet Inde-Afrique, avait marqué une intensification notable des échanges, donnant lieu à plus de trente visites ministérielles et à la signature de plus de quarante accords couvrant la lutte antiterroriste, la cybersécurité, l'espace, l'agriculture et la formation professionnelle». Coopération politique, militaire et institutionnelle Le rapport détaille les visites officielles. Il précise que «le vice-président Zakir Hussain avait visité le Maroc en 1967, KR Narayanan en 1993 et Hamid Ansari du 30 mai au 2 juin 2016». Il rappelle que «le Premier ministre Vajpayee avait accompli en 1999 une première visite historique à Rabat» et que «les ministres des Affaires étrangères Salman Khurshid en 2014 et Sushma Swaraj en février 2019 avaient également effectué des déplacements à Rabat». Le texte recense aussi des missions ministérielles sectorielles : «le ministre de l'agriculture Sanjeev Kumar Balyan en juillet 2015, Nirmala Sitharaman en mai 2017, Suresh Prabhu en octobre 2017 et P. P. Chaudhary en avril 2018». Il note encore que «le ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar avait tenu une réunion virtuelle avec Nasser Bourita en octobre 2020». Le document relève aussi des entretiens bilatéraux «lors du premier Forum arabo-indien de l'énergie, la conférence des Nations unies sur l'océan ou encore l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2022». Le rapport mentionne encore que «le Forum de l'Alliance des civilisations de l'ONU à Fès et les trois protocoles d'accord entre l'OCP et des sociétés indiennes sur 1,7 million de tonnes d'engrais». Concernant les visites marocaines, le rapport souligne que «le roi Mohammed VI avait visité l'Inde en 2001 et en 2015, et qu'en 1983, alors prince héritier, il avait participé à la conférence du Mouvement des non-alignés». Il précise que «les Premiers ministres Abderrahman Youssoufi en 2000 et Driss Jettou en 2004 s'étaient également rendus en Inde». Le texte recense «les déplacements de ministres marocains tels qu'Abdelkader Amara en 2016, Mohamed Najib Boulif en 2016, Noureddine Boutayeb en 2017, Mohamed Sajid en 2018, Abdeltif Loudyi en 2018, Mohamed Auajjar en 2018, Anass Doukkali en 2018, Rakiya Eddarhem en 2018 et 2019, Khalid Samadi en 2019, Moulay Hafid Elalamy en 2019 et Mohamed Rehrass en 2019». Le document mentionne aussi que «Khalid Ait Taleb avait participé virtuellement en 2021 à une conférence internationale sur le yoga», que «Ghita Mezzour s'était rendue en Inde en 2022 avec une délégation numérique» et que «Ryad Mezzour avait pris part au sommet Vibrant Gujarat en janvier 2024». Sur le plan institutionnel, il indique que «la sixième Commission mixte Inde-Maroc s'était tenue à New Delhi en mars 2019, la cinquième consultation diplomatique à Rabat en novembre 2022, et qu'une série de groupes de travail conjoints avaient été organisés entre 2021 et 2025 sur la santé, l'eau, l'énergie, la sécurité et les mines». Le volet militaire est détaillé : le rapport affirme que «les navires de guerre indiens effectuent régulièrement des escales à Casablanca, tels l'INS Tamal en août 2025, l'INS Tushil en décembre 2024, l'INS Tabar en juillet 2024, l'INS Sumedha en 2023 et l'INS Tarkash en 2022». Il ajoute que «des délégations du National Defence College s'étaient rendues au Maroc en 2024 et 2025 pour dialoguer avec les forces armées royales et visiter Tanger Med et les installations industrielles de Casablanca». Enfin, il rappelle que «un séminaire sur l'industrie de défense indo-marocaine s'était tenu à Rabat en décembre 2024». Relations économiques, technologiques, agricoles et culturelles Le rapport évalue les échanges commerciaux à «2,55 milliards USD en 2024-25 contre 2,4 milliards l'année précédente et 3,6 milliards en 2022-23». Il souligne que «les exportations indiennes vers le Maroc avaient progressé de plus de 105 % en deux ans, dominées par les téléphones portables, les produits pétroliers, le miel, les pièces automobiles, les textiles et les produits chimiques». Il ajoute que «les exportations marocaines vers l'Inde étaient composées principalement d'acide phosphorique, de phosphates et de minerais métalliques». Le texte cite «la présence de sociétés indiennes comme IMACID, Sun Pharma, Cipla, Tata Motors, Sterling & Wilson, Larsen & Toubro, HCL, TVS Motor Company et d'autres groupes industriels». Concernant les technologies, il rappelle que «un Centre d'excellence en technologies de l'information (CEIT) avait été ouvert à Casablanca dans le cadre du programme IAFS-II, formant 675 étudiants et professionnels avant d'être transféré au Maroc en 2020». Il ajoute que «plus de 45 start-up indiennes avaient participé au salon GITEX Africa de Marrakech en mai 2024». En agriculture, le document précise que «un plan de coopération avait été signé entre l'ICAR indien et le ministère marocain de l'agriculture pour la période 2018-2020». Il note aussi que «l'Inde avait participé en avril 2025 au Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM), inauguré par le prince héritier Moulay El Hassan». Le rapport met en relief que «la coopération énergétique s'était accrue avec un protocole signé en juillet 2022 entre NTPC et MASEN» et que «des formations ITEC avaient été offertes en 2024-25 aux responsables marocains sur l'hydrogène vert et le commerce énergétique transfrontalier». Sur le plan culturel, il souligne que «les films indiens jouissent d'une grande popularité au Maroc, où la télévision en diffuse chaque semaine». Il rappelle que «un programme d'échanges culturels avait été signé en 2016» et que «des artistes indiens participent régulièrement au festival de Fès et à d'autres événements». Le texte indique que «depuis 2016, l'ambassade organise chaque année des célébrations de Holi à Casablanca, de Diwali à Rabat et des Journées internationales du yoga dans plusieurs villes marocaines». Il ajoute que «les célébrations du 75e anniversaire de l'indépendance indienne avaient été marquées en 2022 par l'Inde comme pays invité du Yummy Food Festival de Marrakech et par la création d'un jardin d'herbes médicinales indiennes à Rabat». Le document précise que «l'ambassade avait organisé en février 2025 à Casablanca une présentation du World Audio Visual Entertainment Summit (WAVES)» et que «des spectacles de danse classique Odissi avaient été donnés à Rabat et Casablanca en mai 2025». Concernant la formation, il mentionne que «plus de 900 Marocains avaient bénéficié de cours ITEC, dont 264 en 2022-23» et que «le Maroc dispose de quatre bourses ICCR pour étudiants africains». Il rappelle que «plusieurs diplomates marocains avaient suivi des formations à New Delhi, notamment Chaimae Seddafi en mai 2025». Sur le plan sanitaire, le rapport affirme que «le Maroc avait été l'un des premiers pays à acquérir le vaccin Covishield de l'Institut Serum, avec sept millions de doses, et à recevoir d'importantes fournitures pharmaceutiques indiennes durant la pandémie de Covid-19». Enfin, il conclut que «la communauté indienne au Maroc s'élève à environ 1 350 personnes, principalement établies à Casablanca et actives dans le commerce».