Le Raja de Casablanca aurait préféré arracher une petite victoire au lieu du nul face au club camerounais du Coton Sport de Garoua. Une victoire qu'elle quelle soit, vaut trois précieux points que le nul d'un point à domicile en match d'ouverture de la phase des groupes de la Ligue des Champions d'Afrique. C'était prévisible, le Raja n'a pas fait grande chose, contrairement au Moghreb de Fès qui s'est imposé dans son premier match, même difficilement (1 - 0) dans son fief face à la Jeunesse Sportive Kabylie d'Algérie en coupe de la CAF pour le compte de la même phase des groupes. L'unique but de la rencontre a été l'œuvre de Chameseddine Chtaibi dans les cinq dernières minutes. Dans l'autre match de ce groupe, le club nigérian de Sunshine a battu les Congolais de Daring Club Motema Pembe par (2-0). Lors de la deuxième journée, prévue le 29 et le 31 courant, le club fassi fera le déplacement au Congo pour défier le DCMP, alors que la JSK recevra les Nigérians de Sunshine. Cette victoire du MAS est de nature à donner grande confiance au club fassi. La victoire au détriment d'une formation kabyle de la JSK qui, certes ne tourne pas bien cette saison après avoir terminé en 12e place du championnat national dans son pays mais qui reste en contre-partie, un club rodé en compétitions africaines. La JSK a dans son palmarès plusieurs trophées continentaux dont 3 titres en coupe de la CAF en 2000, 2001 et 2002 et deux en Ligue des champions en 1981 et 1990. Des sacres réalisés grâce à des joueurs internationaux qui faisaient également les beaux jours de la sélection des Fennecs comme Moussa Saïb qui est toujours là, à la tête du staff technique de son équipe préférée de la JSK. Le MAS, un des anciens et grands clubs marocains ayant également ses joueurs internationaux qui ont brillé au sein de l'équipe des Lions de l'Atlas, et qui ont joué les premiers rôles du championnat national à travers l'histoire, semble revenir aujourd'hui avec grande force. Finaliste de la Coupe du Trône et vice-champion du Maroc de la saison écoulée, position qui lui permet de jouer la Champion's league de la prochaine édition pour la première fois dans son histoire, le MAS pense aujourd'hui à un parcours sans faute dans l'espoir d'aller jusqu'au bout en Coupe de la CAF. Le MAS aujourd'hui est mené par un groupe de joueurs solides et homogènes dont Tarek Skitioui, le jeune joueur qui avait contribué au premier sacre des juniors de la sélection du Maroc en Coupe d'Afrique des Nations en 1997, sous la houlette de l'entraîneur national, Rachid Taoussi. Le destin a voulu que les deux hommes soient encore là pour un autre combat au service de leur équipe. Le MAS a bien fait de maintenir son entraîneur Taoussi avec lequel il a réussi une bonne performance en championnat national et il est tout simplement en train de retracer son chemin en Coupe d'Afrique. Par contre, le Raja a raté son premier match de cette phase décisive menant au sacre final de la Ligue des champions. Trois principales causes sont derrière ce premier «semi-échec» des Verts : le changement imprévu de l'entraîneur, la mauvaise préparation et la force de l'adversaire. Le départ inattendu de M'Hamed Fakhir en pleine concentration du groupe à Agadir et à une semaine du match prévu contre les Camerounais a déstabilisé et le moral et la préparation technique de l'équipe. Le Raja a mal commencé la préparation non seulement pour ce match africain mais aussi pour la reprise du championnat national. Plusieurs joueurs titulaires ont été absents, pratiquement tout au long du stage d'Agadir. Les autres présents n'ont pas effectué le stage dans les bonnes conditions qu'il faut au vu du climat tendu entre certains joueurs et Fakhir qui se préparait à abandonner son équipe sans préavis. D'autant plus que les joueurs présents dont ceux recrutés n'ont pas bien testé leur fraîcheur physique, leur niveau technique, leur compétitivité… Dans ces mauvaises conditions, l'équipe du Raja a préféré jouer des matches amicaux contre de modestes équipes du championnat amateur qu'elle a dominées sur des scores fleuves comme les 6-1 et 9-1 respectivement devant Adrar Dcheira et Aït Melloul. Ce qui a donné une mauvaise image du groupe qui allait trouver devant lui de grands gabarits comme ces Camerounais qui viennent tout juste d'être sacrés champions de leur pays pour la 11e fois dans leur histoire. Les Rajaouis qui ont remporté cette saison leur 10e titre national ont été loin de leur niveau technique et combatif avec lequel ils ont achevé la saison en apothéose, voici maintenant deux mois. Ils ont surtout affiché une faiblesse physique. Ils ont certes dominé mais sans arriver à faire le nécessaire même quand ils étaient numériquement supérieurs après l'expulsion d'un joueur camerounais pour antijeu dans les trente dernières minutes. Les Rajaouis peuvent également s'estimer heureux d'être passés à côté d'une « défaite » dans leur fief. Les Camerounais qui ont joué la défensive basée sur le système d'hors jeu avec un renfort remarquable au niveau du milieu, ont réagi par des contres rapides dangereux qui auraient pu faire mouche, sans les interventions in-extrémis du gardien El Had à plus d'une reprise tout comme les défenseurs rajaouis pris en défaut pas mal de fois. En somme, les Rajaouis qui ont manqué d'imagination sont appelés à se racheter lors des matches à venir. Ce n'est qu'un début qu'il faut oublier pour espérer récupérer les points perdus dans un groupe qui ne semble pas facile avec d'autres adversaires de taille comme Les Nigérians d'Enyimba et les Soudanais d'Al Hilal, qui devaient se rencontrer hier dimanche. Le Raja qui, lors de la deuxième journée prévue le 29 ou le 30 juillet, se déplacera au Soudan pour affronter Al Hilal alors que le Coton Sport recevra Enyimba, devra bien se remettre et se préparer. Le Raja n'a rien à perdre, il aura encore à gagner. S'il a raté son premier match à Casablanca après avoir raté son stage à Agadir, il peut encore se ressaisir en allant effectuer dès aujourd'hui un autre stage à l'étranger plus précisément en Egypte pour s'acclimater avec l'environnement soudanais et préparer le match d'Al Khartoum dans de bonnes conditions. Le Raja peut encore rebondir même avec les moyens de bord dont les espoirs sur lesquels il faut compter. Le nouvel entraîneur, le Roumain Ilie Balaci qui n'a pu prendre sa place sur le banc de touche contre Coton Sport, pour cause d'arrivée tardive (2 jours avant le match) sera bien là prochainement pour une aventure avec un tel effectif. Il a bien déclaré qu'il y est prêt, qu'il est un entraîneur des titres, et qui a dans sa tête plusieurs stratégies pour s'adapter avec l'effectif qu'il a entre les mains, quelques soient ses options techniques et tactiques… aura-t-il bien l'occasion de confirmer… Le Raja, le club marocain le plus titré en compétitions africaines, peut y croire… Ils ont dit : Abdelatif Jrindou (entraineur adjoint du Raja) : “Gagner un point dans la conjoncture par laquelle est passé le Raja, marquée par le départ de Mhamed Fakhir, est un résultat positif. Nos joueurs ont fait un bon match et ont produit un bon football. Nous étions plus entreprenants et avons créée énormément d'opportunité. Avec l'avènement de l'entraineur Roumain Ile Balaci beaucoup de choses vont changer”. Denis Lavagne (entraineur de Coton sport) : “” C'était un match intéressant avec beaucoup de rythme et du jeu des deux côtés. Les deux équipes ont essayé d'aller de l'avant. Nous avons fait une bonne première mi-temps. L'expulsion de l'attaquant Moumi Hilaire était scandaleuse. Je dénonce les erreurs d'arbitrage dont on a été victime. C'est toujours important de gagner un point à l'extérieur lors des qualifications. Si on arrive à gagner nos trois matches à domicile, ce qui n'est pas facile, on pourra espérer la qualification.
