Un rapport publié sur Townhall par l'analyste indépendant Emanuele Ottolenghi, le 5 septembre 2025, met en lumière une alliance stratégique surprenante entre le Front Polisario et l'Iran, intégrant le mouvement dans ce que l'on appelle « l'axe de résistance ». Qualifiée de « non naturelle » par l'auteur, cette coopération représente néanmoins un risque majeur pour la stabilité de la région. Cette alliance, qui réunit un front laïque, sunnite et marxiste à un acteur chiite régional, témoigne avant tout d'un calcul opportuniste. L'Iran y voit une occasion d'étendre son influence au Maghreb et au-delà, tandis que le Polisario recherche un soutien militaire et diplomatique immédiat, sans mesurer les conséquences de son engagement pour la région. Le rapport cite des preuves concrètes de cette coopération : des combattants du Polisario, formés par l'Iran, ont été interceptés en Syrie après avoir combattu aux côtés de milices pro-régime. Cette implication directe dans les opérations de l'axe iranien illustre la manière dont Téhéran instrumentalise des groupes armés pour servir ses ambitions expansionnistes. Ottolenghi attire également l'attention sur l'appui de certains mouvements occidentaux de gauche, qualifiés de naïfs, qui soutiennent le Polisario via une approche dite « intersectionnelle ». En amalgamant des causes environnementales, les droits des peuples autochtones, la question palestinienne et le droit à l'autodétermination du Sahara, ces courants renforcent, sans le savoir, l'agenda militaire et idéologique de l'Iran. Le rapport met en garde contre les dangers d'une telle alliance. S'abandonner à une vision romantique de la révolution pourrait reproduire les erreurs de la Guerre froide, lorsque certains pays occidentaux soutenaient des mouvements armés sous le prétexte de justice et de libération, pour se retrouver ensuite face à des conséquences imprévues. L'Iran exploite aujourd'hui des récits anti-impérialistes pour séduire des mouvements divers dans le monde, trouvant un écho auprès de militants occidentaux qui mélangent causes légitimes et agendas militaires cachés. Ottolenghi conclut que cette alliance n'est pas seulement un défi militaire pour le Maroc, mais également un enjeu diplomatique et idéologique. Elle révèle comment l'Iran sait tirer parti de la naïveté politique du front et de certaines faiblesses occidentales. La communauté internationale se voit donc appelée à une lecture critique rigoureuse de cette dynamique afin de prévenir le soutien à des mouvements armés qui servent des intérêts étrangers et menacent la stabilité régionale.