Vivant en Suède, Meryem Elmzouak porte avec elle un riche parcours d'expériences dans le domaine psycho-social, ainsi qu'un engagement culturel et politique, faisant d'elle un relai entre le Maroc et ses concitoyens de l'étranger. À la direction de l'Union des femmes dans les pays scandinaves, elle soutient également l'intégration et défend les questions de la communauté. Meryem Elmzouak / DR ‹ › Au cœur de l'hiver scandinave, Meryem Elmzouak trouve la chaleur dans les mots qui coulent comme de la poésie et dans le travail communautaire qui relie des milliers de Marocains à leur patrie. Elle est en effet la femme qui a émigré avec un riche bagage académique de l'Université Mohammed V de Rabat, où elle a obtenu un diplôme en sociologie et psychologie en 1990 sous la supervision du défunt Mohamed Guessous. Depuis, elle a fait un pont culturel entre les deux rives de la Méditerranée. Meryem Elmzouak a grandi au cœur de Casablanca avant de déménager à Rabat pour ses études universitaires, sous l'aile de l'un des principaux professeurs de sociologie du Maroc. Ce parcours académique a affiné sa conscience sociale et son éveil, pour affronter les défis de la migration et travailler dans des environnements multiculturels. En 1991, Meryem a émigré en Suède, où elle a entrepris un nouveau parcours. Elle a étudié le suédois à l'Université de Stockholm, avant de passer trois ans à l'Institut suédois, se spécialisant en réhabilitation psychologique. Cette formation lui a fourni les outils nécessaires pour comprendre la dynamique des défis auxquels sont confrontés les migrants. Ainsi, elle a pu avoir les outils pour proposer un soutien psychologique et social efficace. Un engagement pour la migration et la patrie Meryem Elmzouak a commencé sa carrière professionnelle à la radio arabe de Stockholm, où elle a abordé les questions de migratoires en toute confiance. Elle a ensuite travaillé à la municipalité de Stockholm, se spécialisant dans l'aide aux femmes victimes de violences. Elle y a combiné expertise psychologique et travail social de terrain. Aujourd'hui, elle dirige l'Union des femmes dans les pays scandinaves, qui regroupe de nombreuses associations marocaines dans la région. Dans ses déclarations à Yabiladi, elle a expliqué que l'instance se concentrait sur «les questions d'intégration, d'égalité, d'égalité des chances, de défense de l'identité marocaine et de défense des questions nationales, tant au niveau régional qu'international». «Notre objectif est d'autonomiser la communauté marocaine ici, non seulement en termes de droits mais aussi en termes d'identité et de lien avec notre patrie. Nous nous efforçons d'être une voix claire expliquant la perspective du Maroc et préservant notre culture au sein de la diaspora.» Meryem Elmzouak Meryem, mère de trois enfants et grand-mère de deux petits-enfants, travaille à organiser des réunions et des séminaires avec des experts et spécialistes du Maroc pour mettre en lumière diverses discussions ouvertes dans la patrie, telles que le débat sur le Code de la famille et la proposition d'autonomie pour le Sahara, à la lumière de la récente résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Meryem déclare : «Nous contactons des personnalités marocaines connues dans divers domaines, puis organisons des séminaires auxquels participent des membres de la communauté marocaine des différents pays scandinaves, ainsi que des responsables suédois.» Elle ajoute : «Nous organisons également des rencontres pour les responsables marocains avec des parlementaires suédois pour expliquer la position et la perspective du Maroc sur diverses questions, notamment la question de notre intégrité territoriale. Dans ce contexte, nous faisons venir des personnalités de Laâyoune et de Dakhla pour expliquer leur perspective, afin de contrer la propagande activement promue par les ennemis de la nation ici dans les pays scandinaves.» Créativité poétique et écriture académique En plus des intérêts politiques de l'union, elle vise, selon Meryem Elmzouak, à «maintenir le lien avec la culture marocaine en faisant venir des artistes marocains lors d'événements et de fêtes et en renforçant l'identité nationale parmi les jeunes générations». Derrière l'activiste communautaire se cache aussi une femme aux multiples talents. Meryem Elmzouak se prépare à publier un recueil cette année, qui rassemble ses poèmes. Elle note qu'elle considère l'écriture «comme un compagnon dans la solitude». Elle travaille également à la publication d'un livre «qui est une étude psychologique dans le domaine de la famille et des enfants, à paraître en arabe et en anglais». Meryem Elmzouak publie également en continu des articles sur des sites suédois, où elle met en lumière sa perspective sur les questions de migration et d'immigrants, ainsi que sur les questions concernant le Maroc. En conclusion, elle nous confie qu'elle essaie de combler un écart significatif dans le travail communautaire parmi la communauté marocaine en Suède, compte tenu des modestes ressources disponibles, en soulignant que «dans les pays scandinaves, il reste encore beaucoup à faire».