L'Union africaine a fermement rejeté la reconnaissance par Israël de la "république du Somaliland", réaffirmant son engagement envers l'unité et la souveraineté de la Somalie. Ce positionnement met en lumière les incohérences de l'organisation panafricaine, qui avait auparavant accueilli la "république sahraouie" autoproclamée, malgré l'absence de reconnaissance onusienne. DR ‹ › L'Union africaine a fermement rejeté la reconnaissance par Israël de la soi-disant «république du Somaliland». Cette position a été clairement exprimée par le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, d'origine somalienne. Dans un communiqué officiel, il a réaffirmé «l'engagement indéfectible de l'Union africaine envers l'unité et la souveraineté de la Somalie». Le responsable somalien justifie ce rejet en invoquant «la position constante et historique de l'Union africaine, fondée sur les principes de l'Acte constitutif de l'Union africaine, notamment le respect des frontières héritées de l'indépendance, tel qu'établi par la décision de 1964 de l'Organisation de l'unité africaine». À l'époque, cette résolution avait été portée par l'Algérie et défendue publiquement par le président égyptien Gamal Abdel Nasser, dans le but de contrecarrer les revendications légitimes du Maroc concernant la rétrocession du Sahara oriental, occupé par la France au XXe siècle. Mahmoud Ali Youssouf souligne également que «le Somaliland reste une partie intégrante de la République fédérale de Somalie. Toute tentative de porter atteinte à l'unité, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Somalie va à l'encontre des principes fondamentaux de l'Union africaine et risque de créer un précédent dangereux aux conséquences considérables pour la paix et la stabilité sur le continent». Une gêne de l'organisation continentale qui rappelle un précédent : l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Deux poids, deux mesures Le communiqué du président de la Commission de l'UA met en exergue l'incohérence qui règne au sein de l'organisation panafricaine, depuis les années 1980, lorsqu'elle a accueilli en son sein la «république sahraouie» autoproclamée. Une adhésion en qu'Etat membre qui constitue pour le coup un précédent puisque la «RASD» n'a jamais eu de reconnaissance onusienne. Mais contrairement à l'adhésion du Polisario, celle du Soudan du Sud à l'Union africaine, actée le 15 août 2011, a été précédée par un accord, le 8 juillet 2011, par lequel le Soudan reconnaissait officiellement le Soudan du Sud. À ce jour, le Maroc n'a jamais franchi un tel pas. Cette incohérence est régulièrement mise en relief par des puissances mondiales comme la Chine et la Russie qui refusent la présence du Polisario lors des sommets et réunions ministérielles organisés avec l'Union africaine. En témoigne la déclaration du Caire publiée à l'issue du forum économique tenu les 20 et 21 décembre 2025. Cette précision est également exprimée dans le communiqué final du sommet de juillet 2023 entre les deux parties. «Nous, chefs d'Etat et de gouvernement de la Fédération de Russie et des Etats africains reconnus par l'Organisation des Nations Unies (ONU), réunis le 28 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg (Fédération de Russie) pour participer au Deuxième sommet Russie – Afrique, réaffirmant les principes et les objectifs établis dans la Déclaration du Premier sommet Russie – Afrique (Sotchi, le 24 octobre 2019) qui a jeté les fondements stratégiques de nos relations au 21e siècle», peut-on lire dans le document. Après la reconnaissance du Somaliland, Israël pourrait reconnaître la «république fédérale de Kabylie», proclamée le 14 décembre à Paris. L'Union Africaine devrait à nouveau exprimer son opposition à tout affaiblissement d'un de ses pays membres...