Alors que la scène nationale connaît une effervescence sans précédent de la jeunesse, portée par des revendications claires de la génération Z marocaine — génération numérique, consciente socialement, exigeante en matière de transparence et de lutte contre la corruption — le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a choisi une voie totalement différente de celle attendue à son poste. Plutôt que de s'engager dans un dialogue ouvert avec les jeunes du Maroc, issus de divers horizons intellectuels et sociaux, et d'écouter attentivement le pouls de la rue numérique et des manifestations, qu'elles soient virtuelles ou réelles, reflétant une crise de confiance croissante entre la jeunesse et les institutions, le ministre a préféré organiser une rencontre fermée avec la jeunesse de son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), donnant l'impression que la communication publique se limite à une extension de l'action partisane. Cette démarche a suscité une large moquerie sur les réseaux sociaux, beaucoup la qualifiant de « tentative formelle » de paraître engagé auprès des jeunes, sans réelle intention de comprendre la profondeur de leurs revendications ou de traiter le cœur de la crise entre la nouvelle génération et les institutions de l'Etat. La génération Z ne recherche pas des rencontres protocolaires ou des slogans partisans, mais un dialogue franc et direct qui reconnaît son intelligence et sa conscience, et qui lui offre un espace réel pour participer à la prise de décision. Mehdi Bensaid, qui est censé être le lien entre le gouvernement et la société, semble réduire le concept de « communication » à sa dimension strictement informative, ignorant que son rôle dépasse les relations publiques pour inclure la construction de la confiance et l'ouverture de canaux institutionnels avec une jeunesse devenue plus audacieuse dans son expression et plus précise dans le diagnostic de ses problèmes. La génération Z n'est pas un bloc silencieux, mais une force intellectuelle et culturelle montante qui redéfinit la citoyenneté et la participation selon ses propres moyens. L'erreur du ministre ne réside pas seulement dans une mauvaise appréciation de la situation, mais dans la répétition d'un schéma politique classique qui considère les jeunes comme un « décor communicationnel » plutôt que comme de véritables partenaires du changement. À l'ère de la conscience numérique et de l'espace ouvert, il ne suffit plus de réunions partisanes fermées ou de discours préparés ; ce qui est requis, c'est l'écoute, l'action, puis la reddition de comptes. Aujourd'hui, la génération Z marocaine ne veut pas être utilisée comme slogan électoral ou prétexte publicitaire, mais souhaite faire entendre sa voix au sein des institutions. La balle est maintenant dans le camp du ministre Bensaid : continuera-t-il à s'adresser uniquement à ses proches, ou s'adressera-t-il enfin à tous les Marocains, comme l'exige son poste et ses responsabilités ? Mehdi Bensaid comprend-il que la génération Z n'attend pas de lui un discours politique, mais un véritable acte de communication ? Ou son ministère continue-t-il à considérer cette génération comme un « sujet de débat » plutôt qu'un « partenaire de réforme » ?