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«Anciens prisonniers et laissés-pour-compte»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 10 - 03 - 2004

Zakaria Semlali, président du groupe parlementaire Union Constitutionnelle (UC), attire l'attention sur la situation des soldats marocains qui ont été prisonniers dans les camps de Tindouf. Il estime que ces hommes ne sont pas accueillis comme ils le méritent. Il en déduit qu'un danger menace le patriotisme des générations futures au Maroc.
ALM : Les militaires marocains qui ont été prisonniers dans les camps de Tindouf regagnent leur pays après des années de réclusion. Pourquoi vous intéressez-vous à leur situation ?
Zakaria Semlali : Ecoutez, ce sujet est d'une extrême importance pour la culture du patriotisme dans notre pays. Voici l'exemple de jeunes marocains qui intègrent les FAR, dans le but de défendre les valeurs et les frontières de leur pays. Ils ont choisi la voie des armes pour protéger notre façon de vivre, pour défendre nos maisons et nos enfants. Ces jeunes ont été faits prisonniers les armes à la main. Il n'y a aucune honte à goûter aux prisons de l'ennemi lorsqu'on est soldat ! Cela arrive aux mieux aguerris, aux meilleurs. Et l'Histoire est pleine d'enseignements sur le sujet. Mais alors que dans toutes les nations, un soldat est reçu en héros lorsqu'il regagne son pays, ici, il est malheureusement très peu valorisé. Et j'insiste là-dessus : l'on ne se rend même pas compte de l'importance que revêt l'héroïsation de ces anciens prisonniers pour les différentes composantes de la société marocaine.
Pouvez-vous développer ce que vous voulez dire par là ?
Un enfant a besoin d'une représentation valorisante des hommes qui défendent son pays pour s'y assimiler. Pour rêver à revêtir lui-même un jour l'uniforme, l'enfant a besoin d'entendre résonner la fibre héroïque que produisent des modèles. Comment voulez-vous qu'il entende quoi que ce soit en regardant l'accueil qui est fait aux anciens prisonniers? Si l'on continue à donner le mauvais rôle aux prisonniers marocains, nos enfants n'auront même plus le cœur à jouer aux soldats ! Ces anciens prisonniers ont un rôle vital à jouer dans la diffusion des valeurs de patriotisme. Comment voulez-vous que les futures générations aiment leur pays, s'il ne reçoit pas en héros les hommes qui se sont battus pour lui ?
Qu'entendez-vous par recevoir en héros ? Avez-vous déjà parlé à d'anciens prisonniers du polisario qui vous ont fait part de leurs doléances ?
J'ai déjà parlé avec certains anciens prisonniers. Ils cherchent moins une indemnisation matérielle qu'une reconnaissance de leur statut de soldats qui ont combattu bravement pour leur pays. J'ai également été très touché par les témoignages d'un ancien détenu aux camps de Tindouf, publiés à “Aujourd'hui Le Maroc“. Je comprends l'amertume d'Abdellah Lamani lorsqu'il constate que des citoyens marocains, qui étaient égarés par les thèses du polisario, sont mieux accueillis dans leur pays que les militaires. C'est d'ailleurs bien d'aider les familles marocaines, qui étaient installées à Tindouf, à retrouver une vie digne dans leur pays. Mais il ne faut pas pour autant oublier ceux qui ont risqué leur vie et ont été séquestrés dans des conditions inhumaines, en faisant leur devoir pour ce même pays.
Ces anciens détenus dépendent des Forces Armées Royales, et à ce titre n'appartient-il pas à l'armée de les prendre en charge?
Les FAR indemnisent les anciens prisonniers en fonction de leur budget, limité par les contraintes de la gestion de l'Etat. L'armée est la grande muette ! Ce n'est pas à elle de redorer le blason des anciens détenus. C'est au gouvernement et à la société civile d'accorder davantage d'attention aux anciens prisonniers. C'est à eux d'initier des actions en vue de les indemniser correctement, de leur faire sentir qu'ils ne sont pas les laissés-pour-compte de l'Histoire, que le pays est fier d'eux, qu'il ne les abandonne pas, qu'ils peuvent s'adosser en toute tranquillité sur la nation qu'ils ont loyalement servie.
Concrètement, que proposez-vous pour aider ces hommes ?
Il est indispensable de leur faire sentir qu'ils ont perdu des années de leur vie pour une cause juste ! Dans de nombreux pays, lorsqu'une personne intègre l'armée, elle sait que sa famille sera prise en charge. Ce même sentiment d'assurance doit accompagner les hommes qui se battent pour notre drapeau. Pour ma part, je propose de créer un compte pour indemniser les anciens détenus.
L'armée est trop fière pour solliciter l'aide du gouvernement et de la société civile. Cette dernière a un rôle très important à jouer dans ce sens. Parce que tout laisse à croire que le gouvernement ne saisit pas encore l'importance des anciens prisonniers de Tindouf. Quel mal y'a-t-il à ce que le Premier ministre se déplace pour accueillir ces soldats ? Quel plus grand sacrifice peut faire un homme pour son pays que celui consenti par les anciens détenus du polisario pour le Maroc ?


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