9e jour de l'opération de l'armée israélienne sur Gaza ce mercredi 16 juillet 2014. Au dernier bilan, 208 morts et plus de 1.500 blessés ont été enregistrés, en grande majorité des civils. Et ça continue devant l'immobilisme scandaleux de la communauté internationale. Alors que les organisations de défense de droits de l'Homme dénoncent les méthodes de guerre d'Israël, Human Rights Watch évoquant des «attaques illégales» et dénonçant des «crimes de guerre» contre les civils. Les réunions de conseil de sécurité de l'ONU, les entretiens diplomatiques et leurs appels au cessez-le-feu sont restés inaudibles. Aucune mesure pour arrêter l'effusion de sang. Alors qu'il est même fait état l'utilisation d'armes prohibées par les conventions internationales dans ses attaques dans la bande de Gaza. Dans ce sens le médecin norvégien Mads Gilbert de l'hôpital Shifa à Gaza est formel : «l'examen des corps des victimes palestiniennes montre l'utilisation par Israël d'armes prohibées». Mais ça ne semble pas déranger tous les alliés (déclarés ou non) d'Israël qui continuent à lui afficher une solidarité sans faille de par leur silence. Fière, sure de ses véritables motivations, Israël compte même intensifier son offensive. C'est ce que Tsahal a promis mercredi 16 juillet 2014, appelant 100.000 habitants du nord de la bande de Gaza à évacuer leur domicile. Pourquoi donc ? Dans les messages envoyés aux palestiniens pour évacuer leur domicile, l'armée explique qu' «en dépit du cessez-le-feu, le Hamas et d'autres organisations terroristes ont continué à tirer des roquettes ». Un appel qui, notons le au passage, n'a pas entraîné d'exode massif tant espérée : les Gazaouis n'ont pas où se réfugier. Si l'escalade continue du côté israélien, c'est qu'il y a un responsable : le Hamas. Depuis le début que c'est le Hamas qui est derrière cette spirale de violences. Pour Israël, le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, c'est le Hamas. Bien que ce dernier a nié cette accusation autant que les premières roquettes tirées sur Israël. Roquettes qui ont atteint aujourd'hui, selon Israël, un millier et ont fait un mort : un civil originaire d'une colonie de Cisjordanie touché alors qu'il distribuait de la nourriture aux soldats postés près Gaza. Si ça continue aujourd'hui, c'est que le Hamas, selon Israël, a rejeté une initiative de trêve proposée par l'Egypte alors qu'Israël a suspendu ses frappes pendant six heures. Si ce massacre a commencé et continue encore, c'est que dès le début le Hamas a accepté la réconciliation avec Fattah. C'est que ces deux fractions d'un même peuple ont voulu mettre fin à la scission en formant un gouvernement palestinien d'unité nationale applaudi par la communauté international. C'était sans compter sur la punition d'Israël. Gaza paye le prix.