La Haute Commission mixte Maroc-Mauritanie se tient les 25 et 26 mai à Rabat. Cette rencontre intervient à l'heure où les échanges économiques entre les deux pays sont en hausse. C'est aujourd'hui et demain que se tient la quatrième Haute commission mixte entre le Maroc et la Mauritanie. Conduite par son Premier ministre, la délégation mauritanienne est composée entre autres, du ministre de l'Intérieur et des Postes et Télécommunications, du ministre de l'Education nationale, du ministre de la Santé et des Affaires sociales et du Secrétaire d'Etat chargé de la UMA. Une réunion est prévue aujourd'hui entre Driss Jettou et son homologue mauritanien, Sagheir Ould . Les travaux de la commission sont programmés mercredi au ministère des Affaires étrangères. Plusieurs conventions dont les termes ont été abordés lors de la réunion des experts tenue lundi, seront signées, en particulier dans le domaine de la pêche, secteur représenté côté mauritanien par les PDG des entreprises Somacir, Sacop, Sipêche, CPAA… Cette rencontre se déroule à l'heure où le volume d'échange entre les deux pays est en hausse constante, et où la liaison par voie terrestre, financée essentiellement par le Royaume, est en phase de réalisation. Plusieurs entreprises marocaines participent à la construction du tronçon de 470 km reliant Nouakchott à Nouadhibou lequel constitue la partie centrale de cette transsaharienne devant relier le Maroc à plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest. Exemple de ces nouvelles relations liant le Maroc et la Mauritanie, la naissance de l'opérateur de téléphonie Mauritel, fruit d'un investissement entre Maroc Telecom et un consortium mauritanien et dont le président est du voyage. Les autres axes de coopération qui seront passés en revue lors de cette Haute comission mixte sont le secteur médical, pharmaceutique, les banques, le tourisme, la formation professionnelle et le secteur des BTP. La délégation mauritanienne sera reçue au Parlement par les deux Chambres, avant de regagner Nouakchott dans l'après midi du mercredi. Sur un autre plan, cette rencontre intervient alors que la Mauritanie, pays dont l'économie est basée jusque-là sur la pêche et l'exportation des minerais de fer de Zouerate au Nord, s'apprête à mettre ses premiers barils de pétrole sur le marché international. En effet dès décembre 2005, 75 000 barils par jours, soit environ 4 millions de tonnes par an, seront extraits du bassin offshore de Chinguetti. Durée de vie estimée de ce site: entre huit et quinze ans. L'Australien Woodside Petroleum, le groupe Italien Eni Agip, le Français Total, le Britannique Stuart Fysh ainsi que d'autres multinationales (l'Espagnol Repsol et le Malaisien Petronas notamment) sont, depuis cette première découverte, sur la trace d'autres gisements dans le centre-est, et au sud vers le fleuve Sénégal. Dans cette dernière zone, les premières estimations de réserves faites en décembre 2003, autour de deux sites (Tiof 1 et Tiof 2), tablent sur 300 à 400 millions de barils récupérables. Les quantités, toujours en évaluation (les résultats définitifs seront connus dans le deuxième semestre de 2004), seraient de quatre à cinq fois plus importantes qu'au niveau de Chinguetti. De son côté, British Gaz s'intéresse à la zone Banda (à moins de 20 km de Chiinguetti) et qui pourrait receler 85 milliards de m3 de gaz, l'équivalent de 550 millions de barils de pétrole. A terme, ce volet pétrole pourrait devenir un nouveau moteur de coopération entre le Maroc et la Mauritanie.