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Selon le prestigieux institut américain WINEP, «Alger pourrait contribuer à persuader le Polisario d'accepter un modèle négocié d'autonomie, la proposition marocaine servant de canevas»
Dans une analyse de trente pages récemment publiée, le Washington Institute for Near East Policy (WINEP) avance l'hypothèse, encore improbable mais politiquement structurante, d'une contribution algérienne à un règlement du différend portant sur le Sahara fondé sur le plan d'autonomie marocain. Cette lecture s'inscrit dans une conjoncture diplomatique marquée par un ralliement du front occidental autour de la position de Rabat au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. Un alignement inédit en faveur de Rabat Le document du Washington Institute (Policy Note n°159, juillet 2025) note l'émergence d'un consensus inédit parmi les puissances occidentales, désormais disposées à soutenir de manière explicite la proposition marocaine comme socle d'un règlement du conflit. Le rapport précise que «le soutien occidental, sans précédent, à la proposition marocaine de règlement au Conseil de sécurité des Nations unies, conjugué à ce qui s'apparente désormais à une position irréversible des Etats-Unis en faveur de la souveraineté marocaine sur le territoire» modifie les équilibres préalables. Cette évolution résulte notamment de la reconnaissance, en décembre 2020, par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, en marge de la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv. Depuis lors, plusieurs capitales européennes, dont Madrid et Paris, ont infléchi leur doctrine, provoquant de vives tensions bilatérales avec Alger. Un rôle algérien envisagé Le très influent institut américain ne formule aucune attente officielle mais envisage la possibilité, encore théorique, d'un engagement algérien dans un cadre de négociation élargi. Il avance que «si elle s'en trouvait convaincue, Alger pourrait même, en théorie, contribuer à persuader le Polisario d'accepter un modèle négocié d'autonomie, la proposition marocaine servant alors de canevas initial». L'hypothèse d'un repositionnement algérien, même partiel, se heurte à plusieurs obstacles. L'Algérie continue, malgré ses défaites diplomatiques, d'inscrire la question sahraouie, selon le rapport, dans une lecture postcoloniale très éculée, fondée sur la défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souvent exprimée en parallèle avec son soutien à la cause palestinienne, une posture déjà critiquée sur le plan international. La prudence américaine face à un pays jugé hermétique Toutefois, le rapport du Washington Institute suggère que la marginalisation croissante d'Alger sur ce dossier pourrait infléchir ses choix à moyen terme. L'exclusion de facto des paramètres de négociation et l'alignement renforcé de ses partenaires européens sur les thèses marocaines fragilisent sa position générale. En ce sens, un canal discret mais crédible avec Washington pourrait constituer, selon certains observateurs, un levier de repositionnement pragmatique. Si l'administration américaine maintient publiquement sa ligne favorable au plan marocain, elle reste soucieuse de surveiller l'Algérie, considérée comme un acteur très impliqué en matière de sécurité régionale, notamment au Sahel. Le même rapport souligne que «le fait de conforter l'Algérie dans son rôle de partenaire respecté sera décisif, compte tenu de l'alignement sans précédent des puissances occidentales derrière le plan marocain de règlement du conflit au Conseil de sécurité de l'ONU».