Perturbé, il se tient devant le cadavre de sa femme, gisant dans une mare de sang. Que doit-il faire ? Il échange un regard avec son unique fils, âgé de dix-sept ans, qui reste figé sur place. En fait, il ne sait pas à quel saint se vouer. Puis, enfin, il prend une décision : alerter la police. Nous sommes à Ouled Taïma, une région qu'on appelle également «le 44» puisqu'elle se situe à une quarantaine de kilomètres de chacune des deux villes, Agadir et Taroudant. Les aiguilles des montres indiquent 7 h du matin ce lundi 25 novembre. Notre homme, un quadragénaire, se rend au commissariat de police. Il se plante devant le commissaire pour lui expliquer que sa femme a rendu l'âme. Etrange ! Le commissaire lui explique alors qu'il doit se rendre aussi vite que possible à l'arrondissement urbain afin d'entreprendre la procédure de rigueur pour l'enterrement de la défunte, mais en aucun cas à l'arrondissement de police. Seulement voilà, le mari lui répond que sa femme est décédée suite à un accident survenu chez lui. Il lui précise qu'elle est tombée par terre et a été gravement blessée à la tête. Rapidement, les limiers se rendent au domicile de la défunte pour effectuer le constat d'usage. Le médecin qui les rejoint examine le cadavre et s'attarde sur la blessure. Un doute s'empare de lui… Pas sûr que cette femme soit morte des suites d'une chute. Evacué vers la morgue, le cadavre subit une autopsie. Et la conclusion du rapport tombe le jour même entre les mains des limiers : la mort est survenue suite à un acte criminel. Car, selon le rapport, la blessure est le résultat du coup porté par un objet et que lui aurait asséné une personne. Laquelle ? C'est à cette question que le mari doit impérativement répondre le lendemain, mardi 26 novembre. Et il lâche le morceau : «C'est mon fils qui l'a tuée!». Pas moins d'une demi-heure plus tard, ce dernier a été arrêté chez son oncle maternel, lequel n'était au courant de rien. Soumis aux interrogatoires, le fils avoue son crime. Il explique qu'il a demandé à sa mère de lui donner une petite somme d'argent avant qu'elle ne se rende au champ pour y travailler. Mais elle a refusé, arguant qu'elle ne disposait que d'un billet de 20 DH. Hors de lui, il a saisi un objet en fer et lui a asséné un coup à la tête. Sa mère s'est effondrée. Mais avant de prendre la fuite, il a tout de même mis la main sur les 20 DH de sa mère. Découvrant le crime, son père lui a demandé d'aller se réfugier chez son oncle.