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Le vrai visage politique d'Arafat
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 16 - 06 - 2004

Le Général Amos Malka, originaire de Meknès, a été chargé de responsabilités considérables à la veille de l'Intifada en qualité de chef des services de renseignements militaires d'Aman.
Il a fait des déclarations d'une importance considérable donnant une autre image du « vrai visage d'Arafat », comme l'a écrit Akiva Eldar dans Haaretz du 11 juin 2004. Mais la « bombe » a été l'annonce le 10 juin d'une mise en cause, par le général Malka de son ancien subordonné, le général Amos Guilad qui aurait faussé les analyses de son département de la Recherche d'Aman, accusant le président Arafat d'être « pour le terrorisme, la violence et la destruction d'Israël »… D'où l'échec de Camp David, par un général en exercice lié à la droite.
Dès le jeudi dernier, le quotidien israélien « Haaretz » a lancé une véritable bombe en annonçant que le général Amos Malka, ancien chef des services de renseignements militaires, - Aman -, avait accusé son ancien chef du département de la Recherche, le général Amos Guilad d'avoir falsifié les analyses, pour faire croire, avant Camp David (juillet 2000), que le président Arafat ne cherchait pas de solution politique au conflit. Il se préparait, selon les conclusions du général Guillad, dans tous les cas, à la reprise des actions terroristes en 2000 « n'ayant jamais renoncé à sa stratégie de destruction d'Israël, par le terrorisme et la démographie ».
Selon le journal, l'ancrage de cette conception dans la classe politique et l'opinion publique représentait la conviction qu'il n'y avait pas de partenaire palestinien pour la paix. Les Israéliens croyant que les Palestiniens ne veulent pas de deux Etats en paix, mais seulement la destruction d'Israël, serait à l'origine de la défaite d'Ehud Barak et l'arrivée d'Ariel Sharon au pouvoir, en 2001. L'ancien chef des renseignements militaires, le général Amos Malka, dément aujourd'hui avoir évoqué de tels soupçons. Il faisait confiance à son subordonné dans la Recherche, toutefois, cite le journal, « Il souhaite plus de nuance dans les analyses des services de renseignements et plus d'attention, dit-il, des politiciens à ces analyses, qui ne doivent pas être adoptées sans discussion approfondie ». Le général Guilad est, aujourd'hui encore, conseiller du ministre de la Défense, très lié au Likoud...
En réalité, le grand reporter Akiva Eldar a écrit : « Le général Amos Guilad, ancien chef du département de Recherche d' Aman (1996-2001) et ancien coordinateur des opérations dans les territoires (2001-2003), est un des principaux inspirateurs du plan de désengagement de la bande de Gaza d'Ariel Sharon. Il avait donné, à Barak, le soutien professionnel à la théorie de l'absence de partenaire palestinien selon laquelle, le rejet par le président Arafat, des propositions d'Israël, à Camp David, avait dévoilé, selon le général Guilad, son visage de terrorisme qui n'aspire qu'à la destruction d'Israël ».
Cette théorie, était devenue, dans les services de renseignements d'Aman, comme la « conception » de la politique d'Arafat. Elle a été adoptée, sans difficulté, constate le journaliste Akiva Eldar, par la majorité des Israéliens.
Le général Amos Malka, chef d'Aman de 1998 à 2001, - supérieur hiérarchique direct du général Guilad-, avait une « conception » divergente. A l'époque, il avait présenté une évaluation précise : « Arafat préfère le processus politique et fera tout pour le mener à son terme. C'est seulement s'il arrivait à une impasse qu'il se tournerait vers la violence. Une violence, ajoutait le général Malka, dans le but de le sortir de l'impasse en suscitant une pression internationale pour recevoir davantage. C'est l'évaluation que j'ai trouvée – affirmait le général Malka -, en prenant mes fonctions et que j'ai transmise au niveau politique. Si on analyse ce qui s'est passé après chaque recours à la violence de la part d'Arafat, ont voit qu'il a obtenu quelque chose de plus.
« La meilleure preuve, a ajouté le général Malka, qu'Arafat était partisan du processus politique, nous a été donnée en 1999, à l'arrivée de la date fatidique de la fin de la période des négociations et la menace d'une proclamation unilatérale de l'indépendance de la Palestine. Notre évaluation, précise le général Malka, était qu'Arafat ne fera rien en mai 1999. Il attendra le résultat des élections en Israël et la formation du nouveau gouvernement. Ainsi, dans la mesure où il arriverait en 2000, à la conclusion qu'il n'atteindra pas son objectif (la création de l'Etat palestinien), il pourrait prendre des mesures unilatérales, allant jusqu'à la reprise de la lutte armée. En conclusion, a déclaré le général Malka, sans une avancée politique véritable, le recours à la violence devenait une plus grande probabilité.
Quelle est cette « avancée véritable» pour éviter la confrontation ? Pour le général Guilad, Arafat n'a jamais renoncé au retour des réfugiés palestiniens pour achever sa victoire contre Israël par la démographie. D'ailleurs, le chef actuel d'Aman, le général Farkach et l'ancien chef du Mossad, Ephraïm Halévy, sont du même avis, à savoir « Arafat n'accepte pas l'existence de l'Etat d'Israël et il n'a pas renoncé à la lutte pour sa destruction ». C'est la théorie de l'extrême droite israélienne.
Le 15 juin 2000, le Premier ministre Ehud Barak, en vue de son départ à Camp David, avait réuni un groupe de militaires et de conseillers. Parmi eux, le général Amos Guilad qui a dit avoir mis en garde Barak qu' « Arafat ne renoncerait pas à sa vision du droit au retour des réfugiés palestiniens. Bien plus, s'il n'obtenait pas ce qu'il veut, Arafat aura recours à une violence, même limitée ».
Pour le général Malka, cette théorie n'a aucune base concrète, et écrite dans la Recherche. « Nous évaluation était, a-t-il dit, qu'il est possible d'arriver à un accord avec Arafat aux conditions suivantes, précise-t-il : un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale ; 97% de la Rive occidentale et un échange de territoire ; une quelconque formule de reconnaissance, par Israël, de sa responsabilité dans la question des réfugiés et son acceptation d'intégrer 20 à 30.000 réfugiés… »
Quelques semaines avant Camp David, le général Malka avait, donc, dit au Conseil des ministres : « Arafat n'accepterait pas un compromis sur 90%, ni même sur 93% des territoires ». Ehud Barak, rappelle Akiva Eldar, a rejeté cet avis expert, s'estimant mieux informé que les services de renseignements. D'ailleurs, après son échec, Barak devait s'expliquer en déformant la réalité.
Ce qui est reproché par certains adversaires à Amos Malka, ce n'est pas ce qu'il avait déjà dit sur sa position personnelle en qualité de chef d'Aman, mais ce qu'il a dit concernant le général Amos Guilad, un officier dévolu et soutenu par la droite…
D'ailleurs, le général Amos Malka reste convaincu aujourd'hui encore, que si Israël proposait à Arafat un Etat sur 97% des territoires, Jérusalem comme capitale, un échange de territoires et l'intégration de quelques milliers de réfugiés, il accepterait de cesser la lutte et de signer un accord de paix.
En fait le général Amos Malka n'a jamais changé d'avis. Il regrette seulement, à présent, que certains aient pu réécrire les analyses après coup, c'est-à-dire après l'échec de Camp David. Le général Amos Malka a tenu à redire la « vérité politique », car, Ehud Barak aurait dû l'écouter: le président Arafat était prêt à accepter un accord « réaliste, équitable et viable ».
Le « véritable visage d'Arafat » était, donc, celui du président de l'Autorité palestinienne acceptant la réalisation des Accords d'Oslo, y compris dans leurs dispositions finales prévoyant un Etat palestinien dans la plénitude de ses territoires et des droits de ses citoyens. Car, comme l'a répété le général Amos Malka, natif du Maroc (Meknès), « on ne peut cesser une lutte nationale qu'après avoir acquis ses droits ».


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