Une calamité qui perdure ! Inquiète sur le sort des femmes dans les camps de Tindouf, l'Organisation des Femmes Ittihadies a récemment remis à table cette affaire épineuse. Elle a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour l'ouverture d'une enquête indépendante et urgente. Elle réclame, dans le même élan, la levée des entraves empêchant les Nations Unies de procéder à un recensement des femmes détenues dans ces camps. Présente aux travaux du Congrès de l'Internationale Socialiste, tenu les 21 et 22 mai à Istanbul, l'organisation féminine a exhorté les partis progressistes et les institutions internationales à briser le silence complice autour de cette tragédie humanitaire. Elle plaide pour que la question des femmes sahraouies séquestrées figure en tête des priorités de l'agenda féministe global. Dans un communiqué récemment émis, l'Organisation des Femmes Ittihadies dénonce la situation dramatique et indigne que subissent les femmes dans les camps de Tindouf. Elles y vivent dans des conditions inhumaines, sous l'emprise de milices armées dépourvues de toute légitimité démocratique et opérant en dehors de toute supervision internationale. S'appuyant sur des rapports d'organisations indépendantes et sur les témoignages de survivantes, l'organisation alerte sur des violations graves et systématiques des droits humains : viols organisés, exploitation sexuelle, grossesses forcées, entrave à la liberté de circulation, à l'accès à l'éducation et à l'autodétermination. Ces actes s'inscrivent dans un climat d'impunité généralisée, en l'absence totale de mécanismes de protection ou de recours juridictionnels. « Fidèles à notre héritage de lutte pour l'émancipation des femmes marocaines, nous ne pouvons rester muettes face à ce crime continu, qui constitue une insulte à la conscience universelle », souligne le communiqué. L'organisation estime que "le mutisme de la communauté internationale équivaut à une complicité tacite, contribuant à institutionnaliser l'impunité pour des crimes assimilables à des crimes contre l'humanité, et à perpétuer la souffrance de milliers de femmes réduites à l'état d'otages dans un conflit instrumentalisé à des fins politiques". Par ailleurs, les Femmes Ittihadies rappellent que plusieurs participantes à ce congrès avaient déjà visité les provinces du Sud du Royaume, à l'occasion des précédentes sessions de l'Internationale Socialiste accueillies par leur formation politique. Elles ont pu constater, de visu, la participation active des femmes sahraouies à la vie politique, institutionnelle et au développement local, notamment à Laâyoune, Dakhla et Boujdour. Ces femmes siègent dans les conseils élus, participent aux travaux parlementaires et occupent des fonctions de responsabilité, à l'instar de leurs concitoyennes dans le reste du Royaume. L'organisation appelle ainsi les instances internationales, les partis politiques progressistes et les acteurs de la société civile à se rendre dans les provinces du Sud marocain, afin de constater par eux-mêmes la réalité du terrain, loin des manipulations propagandistes. Elle insiste sur le fait que la représentation légitime des femmes et des hommes du Sahara marocain s'exerce dans le cadre institutionnel national, et non dans des camps fermés sous le joug de milices arbitraires.