Sous les ors du Cinéma Renaissance à Rabat, une soirée a été dédiée à Mary Robinson. À travers un documentaire poignant, l'Irish Film Festival a célébré la force, l'élégance et l'engagement de la première femme présidente d'Irlande, dans une atmosphère empreinte d'émotion, de mémoire et de diplomatie culturelle entre le Maroc et l'Irlande. Sous la douce lumière printanière de Rabat, le Cinéma Renaissance s'est transformé, le temps d'une soirée, en un écrin vibrant d'émotions et de mémoire. Ce 21 mai 2025 fut l'occasion de rendre un hommage cinématographique d'une rare intensité : Mrs. Robinson, le documentaire consacré à la première femme présidente d'Irlande, a illuminé les regards et réveillé les consciences. L'Irish Film Festival, organisé par l'ambassade d'Irlande, soufflait cette année des vents nouveaux de créativité et de diplomatie culturelle, célébrant aussi l'anniversaire d'une amitié, discrète et sincère, qui unit l'Irlande et le Maroc. Mais ce soir-là, toutes les attentions se cristallisèrent autour d'une femme devenue icône. Mary Robinson. Son nom résonne comme un refrain d'espérance. Le film la révèle dans toute sa complexité : une enfant née dans les silences d'une Irlande catholique et conservatrice, une jeune femme qui bouscule les normes, un esprit libre dont le regard transperce les conventions. Lire aussi : L'UM6P accueille une semaine dédiée à l'IA et aux infrastructures numériques À l'écran, les images dansent, les archives se mêlent aux confidences. On y découvre une femme dont la voix, calme mais intransigeante, a fait trembler les bastions du patriarcat. Celle qui, en plaidant pour le droit à la contraception, osait défier l'ordre établi. Celle qui, en accédant à la présidence en 1990, redonnait aux femmes irlandaises le droit de rêver en grand. Celle encore qui, face aux souffrances du monde – en Somalie, au Rwanda, ou dans les couloirs des Nations Unies –, offrait son épaule, sa compassion, son humanité. Il y a, dans ce film, la matière d'une épopée intérieure. L'amour – celui qu'elle partagea avec Nick, compagnon de vie et de lutte, dont la religion fit scandale – y est raconté avec pudeur. Le courage d'une mère, le doute d'une femme d'Etat, la passion d'une militante s'y tissent avec une poésie sobre et lumineuse. Et lorsque les dernières notes de la bande-son s'évanouirent dans l'obscurité, un silence enveloppa la salle. Pas un silence vide, mais un silence habité. Celui qui précède les conversations vraies, les regards qui se croisent, les cœurs qui battent un peu plus fort. La soirée se poursuivit au Café La Scène, dans le murmure des voix et les éclats de rires. Diplomates, artistes, étudiants, journalistes... tous partageaient une même émotion, un même émerveillement devant la puissance du récit, de l'élégance du récit et de la beauté d'un cinéma qui sait dire l'essentiel. L'Irish Film Festival a offert bien plus qu'un film : il a semé une graine d'inspiration. Et dans cette nuit de mai, à Rabat, c'est l'esprit de Mary Robinson qui planait, libre, audacieux, universel.