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Le boulanger n'a pas marché
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 05 - 2002

Noureddine, un ex-conseiller communal, profite de la campagne de lutte contre l'occupation illégale des lieux publics à Casablanca. Il se fait passer pour un inspecteur de la Wilaya chargé du suivi… et piège les pauvres commerçants crédules. Un boulanger réussit à coincer l'escroc, recherché pour émission de chèques en bois.
Tous les Casablancais en parlent. La campagne de lutte contre l'occupation des lieux publics est une lame de fond qui est devenue l'un des sujets de conversation et une des causes des maux de tête dont souffrent certains commerçants et cafetiers… L'Hadj, un commerçant du quartier Essalam, est en règle. Il n'occupe aucune parcelle du trottoir. Et pourtant il craint d'être victime de cette campagne. «Bonjour !», lui dit un jeune, très élégant, un dossier à la main. «Bonjour», lui répond-il. L'homme exhibe une carte barrée en diagonale en rouge et vert, la remet dans sa poche, ouvre son dossier, prend un stylo, écrit quelque chose.
-«Je suis inspecteur à la wilaya du Grand Casablanca chargé du suivi des travaux de la commission de lutte contre l'occupation des lieux publics… Montrez-moi l'autorisation d'exploitation…», lui demande-t-il. L'Hadj écarquille les yeux, ne répond pas, ouvre un tiroir, saisit des documents, les délivre à l'homme. Ce dernier les feuillette un par un, dévisage de temps en temps L'Hadj.
-«Bizarre, vraiment bizarre… qui vous a délivré ces papiers ?» Lorsque L'Hadj tente de répondre, l'homme lui balance une nouvelle question, ne lui laissant pas le temps de répondre. Perturbé, L'Hadj ne sait quoi faire, ni quoi dire. Il craint que les autorités ne lui ferment son local. Il retourne derrière son comptoir.
-«Laissez-moi votre numéro de téléphone car votre situation doit être étudiée par monsieur le Wali…», assène-t-il.
-«S'agit-il d'une situation critique ou quoi?», lui demande L'Hadj d'un ton hésitant.
-«On doit voir le Wali dans votre cas, bien que vous ayez tous les documents nécessaires…Vous me fournirez les photocopies de ces documents et garderez les originaux. Et me laisserez votre numéro de téléphone pour vous appeler une fois votre dossier examiné…». L'hadj se contente de répondre «oui», photocopie les documents, retourne à son comptoir, ouvre son tiroir, en tire 1.000 dirhams et les glisse à l'homme : -«Tenez ce petit quelque chose et… ne compliquez pas les choses, que Dieu vous garde». Le jeune élégant empoche les billets, ferme son dossier et s'en va. Le lendemain, il s'adresse au propriétaire d'un supermarché du Maârif, le surlendemain à un cafetier du quartier Moulay Abdellah…Chacun d'eux lui a versée une somme d'au moins 1.000 dirhams Mardi 14 courant. Dix heures du matin. L'homme bien élégant se présente à un boulanger de Hay Hassani, lui décline la carte rayée en rouge et vert, regarde à droite et à gauche, tout est en règle. -«Mais je ne sais pas pourquoi ils m'ont envoyé chez vous. Vous êtes en règle», dit-il au boulanger. Le boulanger le scrute, ne répond pas. L'homme ouvre son dossier, en tire un fichier, regarde une fois encore à droite et à gauche, prend son téléphone portable, compose un numéro, commence à parler à haute voix: -«Mais il est en règle…Il n'occupe pas un seul centimètre du trottoir…Qu'est-ce qu'on doit faire ? Rien, chef…Non, non…Comment ?…Pourquoi?…Ah bon…Oui, oui»… Il rejoint le boulanger, lui chuchote : -«Je parlais avec mon chef à la wilaya et il veut que vous lui versiez, en tout état de cause une somme de 1.000 dirhams pour refermer votre dossier et ne plus jamais vous déranger». -«Pas de problème, je suis à la disposition de votre chef, mais revenez chez moi dans l'après-midi», lui demande le boulanger. L'homme revient l'après-midi. Le boulanger lui demande de l'accompagner à bord de sa voiture pour lui verser la somme. L'homme accepte, l'accompagne. Le boulanger conduit, ne s'arrête que devant le siège de la commune urbaine de Hay Hassani. Ils descendent.
L'homme ne veut pas entrer avec lui au siège. Le boulanger le saisit par les vêtements, lui demande d'entrer avec lui pour voir son chef de service.
Il l'introduit de force. Le chef de la commission chargée des lieux publics appelle la police. L'homme est arrêté ; c'est un escroc. L'homme est conduit au commissariat. Il finit par avouer : «…Je suis un escroc recherché par la police pour émission de chèques sans provision d'une somme de 190.500 dirhams…».
Il s'appelle Noureddine, ex-conseiller à la commune urbaine d'Aïn Chok. Il a profité de sa carte de conseiller communal et de l'actuelle campagne de lutte contre l'occupation illégale des lieux publics pour piéger des commerçants crédules. Mais le boulanger n'a pas marché…


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