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Le marasme des marchés de l'argent
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 04 - 06 - 2002

Les banques croulent sous les sur-liquidités dont le niveau est arrivé à saturation. De l'autre côté, les établissements financiers rechignent à prendre le moindre risque en s'engageant dans des initiatives et projets de développement. Un cercle vicieux qui participe au blocage et à la morosité générale de l'activité économique marocaine.
Plusieurs y ont pensé, rares sont les intervenants qui ont pu saisir la réalité complexe des marchés nationaux de l'argent. La situation actuelle leur fait craindre désormais le pire. La bourse des valeurs de Casablanca s'enlise chaque jour un peu plus dans le rouge. Les moins-valus constatées par les banques et les compagnies d'assurances sur les participations détenues dans des entreprises côtées sont énormes.
Les taux sur les marchés monétaire, obligataire et interbancaire, sont à leur plus bas niveaux. L'argent se négocie en effet à 0%. Les banquiers et les gestionnaires de la place ne savent plus où placer les liquidités importantes dont ils disposent. Autant le manque d'opportunité d'arbitrage entre le peu de produits offerts est flagrant. Le marché des titres de créances négociables est, quant à lui, quasi-inopérant, n'arrivant toujours pas à décoller. Des entreprises peinent encore à placer les emprunts qu'elles émettent sur le marché. Elles préfèrent s'orienter vers les banques.
Plusieurs questions s'imposent d'elles mêmes: quelles sont les causes de la situation actuelle qualifiée par certains de crise ? Est-elle conjoncturelle ou structurelle ? Quelles sont ces conséquences sur d'une part, les entités financières bancaires et non bancaires et d'autre part, sur l'économie ? Comment redynamiser les marchés des capitaux ? L'actuel cadre juridique réglementant les activités financières pourra-t-il favoriser la relance des marchés ou faut-il le rénover ? Faut-il que les autorités de tutelle s'impliquent davantage ou qu'ils laissent «la main invisible» réguler les marchés ?
Des questions que plusieurs intervenants se posent sans pour autant qu'ils arrivent à s'accorder sur des solutions pratiques ou même des réflexions pouvant donner une visibilité sur les maux dont souffre réellement ces marchés. À y voir de plus près et à en croire les propos de quelques observateurs de la place, il paraît qu'il n'y a pas de crise. Les intervenants ne veulent pas s'assumer pour permettre cette «transition». Leurs pratiques sont toujours les mêmes et résistent toujours à en adopter de nouvelles. Ils perpétuent «le train de vie» auquel ils se sont habitués.
La stratégie adoptée par les pouvoirs publics, depuis 1998, s'est articulée autour de trois principaux axes : la mobilisation de l'épargne et l'assouplissement des conditions de financement des entreprises ainsi que la diversification de leurs sources de financement. Dans ce dessein, les autorités monétaires nationales ont initié plusieurs projets de réformes des secteurs bancaire et financier et se sont attelées à les concrétiser. Il y a eu de mauvais choix qui ont été opérés, mais les principaux objectifs sont atteints. La bourse des valeurs a été modernisé, mais les excès commis au tout début par les entités qui ont été créés pour permettre sa dynamisation l'ont mise à genoux. Elles ont failli à leurs missions. La bourse ne remplie plus son rôle de financement de l'économie.
Parallèlement, le marché monétaire a été réformé, mais les intervenants restent certes à la «merci» du trésor. Est-ce voulu ou navigue-t-on à vue ? Ce qui est apparent c'est que les autorités de tutelle ont engagé progressivement des réformes pour influencer soit directement, soit indirectement les variables qui déterminent le coût de l'argent des banques. L'objectif est que ces dernières baissent les taux débiteurs qu'elles pratiquent afin d'octroyer beaucoup plus de crédits à l'économie. Les banques ont mobilisé une épargne colossale, mais leurs engagements vis-à-vis de l'économie n'ont pas suivis, quoiqu'elles soient en autofinancement depuis plus de deux années. Cette pseudo-prudence, les banquiers la justifient par les risques auxquelles elles sont confrontées dans l'exercice de leurs activités. Les risques de liquidité, de taux et de contrepartie sont autant d'opportunités de gain et de perte pour les établissements bancaires, s'ils arrivent à en maîtriser les différents aspects.
Aujourd'hui, ils se battent sur tous les fronts avec une organisation et des outils de gestion qui n'ont pas été conçus pour cela. Les banques ont lancé des projets d'entreprise – refonte des systèmes d'information, réorganisation des activités et mise en place de nouvelles méthodes de gestion des risques - mais n'arrivent toujours pas à les concrétiser. La tache effraie plus d'un. Les chantiers sont énormes.
Au-delà de ces contraintes d'ordre technique, surmontables, l'essentiel des ressources des banques marocaines est constitué de dépôts à vue (50 à 60%). Elles préfèrent ainsi, « par prudence», orienter leurs engagements beaucoup plus vers le court terme que sur le moyen et le long terme. Ils avancent que la marge d'intermédiation ne peut être compressé au risque de rendre des activités déficitaires.
S'il faut tirer une conclusion de cette situation, ça serait que les banques doivent s'impliquer davantage dans le financement de l'économie. La porte de sortie est celle de favoriser les projets d'investissements par la baisse des taux débiteurs pratiqués et l'assouplissement des conditions d'octroie des crédits.


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