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Dossier : Horaire continu : la controverse
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 07 - 2004

Entamé le premier juillet, l'horaire continu prendra fin début septembre. La question d'en faire une règle, généralisée sur toute l'année, semble être abandonnée. Présentant plusieurs avantages, ce vieux projet est envisagé selon le principe du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Cela fait plus de trois semaines que la plupart des administrations et la quasi-totalité des entreprises sont passées à l'horaire continu. Entamé le premier juillet, ce système prendra fin dès le premier septembre.
L'idée d'en faire une règle, généralisée sur toute l'année, semble être abandonnée. Du moins, pour le moment. Le vieux et éternel débat sur cet horaire n'en est pas moins, et de nouveau, installé. Plusieurs fois approuvée par le gouvernement, l'application de ce principe a été systématiquement reportée. La dernière tentative sérieuse en date remonte à 2001, date où un projet de décret, initié par le ministre de la Fonction publique de l'époque avec à sa tête Moulay M'hamed El Khalifa, a été présenté.
Annoncé en grandes pompes comme un grand projet de modernisation de l'administration, et doté d'un arsenal de mesures d'accompagnement établi par une commission interministérielle, il avait de quoi séduire. Une étude avait même été élaborée à partir d'un sondage effectué auprès de toutes les parties concernées dont la société civile, la CGEM, les syndicats et les fonctionnaires. Elle a montré que près de 84% des fonctionnaires étaient prêts à appliquer l'horaire continu. Seuls 14% des couples fonctionnaires ont des enfants en bas âge, selon cette étude qui précise que 2,5% des fonctionnaires auraient un problème avec l'école. La majorité des fonctionnaires sondés désirent voir ce système se pérenniser tout au long de l'année, contre une minorité qui préfère limiter le système à la période estivale. Mais le projet a vite été oublié.
Le chef du gouvernement de l'époque, Abderrahmane Youssoufi, avait motivé le report de l'horaire continu par des considérations de logistique, notamment le coût de la restauration pour les fonctionnaires. Celle-ci remonterait à 20 DH par repas. Ce qui représenterait une lourde dépense qu'il faut programmer d'avance dans le budget de l'État.
Des reports qui ont tout d'une particularité bien marocaine quand on sait que d'autres pays, et pas que les plus développés, ont déjà adopté ce système. A cet égard, ce sont les exemples de l'Egypte et de la Turquie qui reviennent à chaque fois. Ce report, qui ressemble à un enterrement de première classe, a donné lieu à une passe d'armes entre l'USFP et l'Istiqlal. Le premier étant farouchement opposé à ce principe, le deuxième y étant attaché. Dans son programme électoral, le parti de l'Istiqlal avait été jusqu'à faire de l'horaire continu une priorité.
Il était soutenu en cela par les trois grandes centrales syndicales (CDT, UMT et UGTM) qui ne cessent d'appeler à l'application immédiate de ce régime. Pour les défenseurs de ce système, l'application de l'horaire continu serait une mesure idéale. D'abord, sur le plan professionnel, vu que la rentabilité des fonctionnaires et des employés sera plus importante.
Ce procédé permet également la réduction des frais de fonctionnement de l'administration. Sur le plan de la protection de l'environnement, cette initiative permettra d'économiser dans la consommation du carburant, de l'éclairage et de contribuer à l'amélioration de l'environnement. Elle réglera le problème de concentration dans les grandes villes comme Casablanca et Rabat, qui engendre 4 points noirs par jour.
Plus qu'une mesure à part, l'horaire continu est à envisager sous l'angle d'une réforme globale de l'administration marocaine. Sous l'emprise de maux aussi ravageurs que la corruption, l'abus de pouvoir et la lenteur des procédures, l'administration marocaine a besoin d'une mise à niveau claire et rigoureuse. Un argument peut être interprété en faveur comme en défaveur de l'application de l'horaire continu.
Un tel système, comme l'avait sous-entendu Ahmed Lahlimi, ministre chargé des Affaires générales du gouvernement à l'époque, est une affaire trop sérieuse pour être mise en œuvre rapidement.
L'autre appréhension n'est autre que d'ordre sécuritaire. Le ministère de l'Intérieur, du temps de Driss Basri, s'opposait bec et angles à une telle mesure. Le souci sécuritaire est justifié par les considérations sociologiques du pays : si un fonctionnaire quitte son bureau à 15 heures, où va-t-il ensuite passer son temps libre, et avec quels moyens quand on dispose d'un pouvoir d'achat aussi faible au Maroc ?
Cette réforme n'arrange pas non plus le ministère des Finances, qui doit prévoir d'autres budgets, histoire de financer les mesures d'accompagnement, et le ministère de l'Enseignement supérieur.
Le problème de la scolarité est à ce titre posé avec acuité. Le temps administratif ne correspondant pas au temps scolaire. Environ 6 à 7 millions d'élèves seront touchés en cas de généralisation de l'horaire continu, ce qui suppose un grand investissement surtout au niveau de la restauration. Autre problème, celui de l'absentéisme.
La journée continue se transforme souvent en une demi-journée normale. Pour y remédier, il était question d'utiliser les grands moyens. Les absences non justifiées auraient été synonymes de déductions sur salaire. Mais, a-t-on les moyens de mettre en place un dispositif de contrôle, au risque, dans un cas comme dans l'autre, de faire capoter tout le système ?
Même si le rendement d'un fonctionnaire ou d'un salarié n'est pas forcément quantifiable en fonction des heures passées au bureau.


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