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Moulim El Aroussi: «Le Maroc est inscrit dans la modernité»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 31 - 01 - 2015

ALM : Comment est née l'idée de cette exposition à l'Institut du Monde arabe?
Moulim El Aroussi : C'est après la nomination de Jack Lang à la tête de l'Institut du Monde arabe (IMA) et après avoir rendu visite au président du Louvre que ce dernier lui a dit qu'il travaillait sur une exposition sur le Maroc médiéval. Jack Lang a alors pensé que c'était peut-être l'occasion d'organiser une manifestation marocaine contemporaine pour rendre compte des mouvances et courants artistiques qui font les arts marocains d'aujourd'hui.
Comment avez-vous mis sur pied une manifestation artistique et culturelle de cette envergure?
Vous savez, c'est très simple. Jack Lang en a parlé à Sa Majesté le Roi directement et là il a eu le soutien du Souverain pour mettre sur pied un événement de cette envergure.
A quels critères ont obéi les choix des artistes exposés?
La commande était claire, les autorités marocaines voulaient présenter l'aspect actuel et contemporain de la création du pays. Vous savez tout autant que moi que l'on parle beaucoup d'une effervescence de la scène artistique marocaine. Nous avons choisi d'aller le vérifier sur le terrain à la rencontre des œuvres sans apriori. Nous avons donc sillonné le Maroc du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Nous avons des œuvres et rencontré des artistes, des intellectuels, des acteurs artistiques partout où nous sommes passés. Au fur et à mesure que nous avancions sur le terrain, un semblant de scénario de l'exposition se dessinait dans nos rétines. Nous prenions des notes, échangions des idées… Une forme d'écriture s'élaborait et prenait place et avec elle des noms s'imposaient à notre grille de lecture.
Le corpus était important, quelque chose comme 400 dossiers… Après l'étude minutieuse de l'ensemble des œuvres, des thématiques se sont imposées à nous, elles ont émané de l'analyse de l'ensemble des œuvres.
Ce qui s'est imposé à nous c'est plutôt les propos socioculturels. Ainsi et comme le remarque le public, l'exposition donne une idée sur ce qui passe dans le Maroc d'aujourd'hui ou peut-être ce qui est à venir.
Quelle lecture faites-vous des arts contemporains marocains aujourd'hui ?
L'art contemporain marocain donne l'impression, surtout aux observateurs non avertis, d'une irruption. Mais ceux qui ont suivi le mouvement depuis les années 90, et toi le premier, savent que beaucoup de choses ont préparé cette effervescence. L'ouverture politique du régime aux débuts de la dernière décennie du 20ème siècle, l'attention particulière, même maladroite, pour la culture (des complexes culturels, des structures, l'ouverture de l'Ecole des beaux arts de Casablanca sur la faculté de Ben M'sik…), tout ceci préparait à un mouvement de jeunes que les aînés ne voyaient pas venir.
Aujourd'hui, quand on regarde cette exposition, les artistes viennent du Maroc, la majorité est formée au Maroc, ils sont des étudiants des artistes modernes. Mais l'ouverture politique, médiatique fait qu'ils se sont engagés dans le débat artistique international à partir de leur espace immédiat.
Quel accueil a été réservé à cette exposition?
C'est un accueil inespéré. D'abord le public, ensuite les médias et c'est le plus important. Les télés, toutes les chaînes françaises; les journaux, pratiquement tous les journaux : Le Monde, Le Point, Le Figaro, Le Nouvel Obs, Métro News, Mediapart… ensuite les critiques, les historiens de l'art, les commissaires des expositions, les conservateurs de musées, les directeurs des foires de l'art, les galeristes, tout le monde en parle. Tout le monde s'est déplacé. Nous sommes à la deuxième édition du Catalogue. C'est ce que nous cherchions : sensibiliser le monde de l'art à l'expérience marocaine unique au niveau de la Méditerranée. Nous voulions montrer à quel point le Maroc est inscrit dans la modernité.
N'est-ce pas un pari audacieux de monter une manifestation sur l'art contemporain marocain en France ?
Oui audacieux mais pas impossible. Audacieux lorsqu'on sait que nous avons ouvert la saison culturelle, des expositions partout à Paris et de grande qualité. Dans un climat pareil, la tendance serait plutôt à la modestie. Mais non nous avons voulu relever le défi et exposer les jeunes marocains majoritairement inconnus de la scène française. L'expo Maroc fait parler d'elle, c'est un événement parisien, voire européen.
Quand tu rencontres des personnes, du métier, qui te disent je suis venu de Bruxelles d'Amsterdam ou de Berlin pour voir l'expo, ce n'est pas uniquement la fierté, ni la joie mais l'assurance que tu sens traverser ton corps.
D'autres formes artistiques sont présentes dans cette exposition comme le cinéma, le théâtre, des débats…

Comme je vous l'ai dit, nous sommes devant une manifestation artistique et culturelle marocaine. Il y a bien entendu tout ce qui relève des arts visuels, qui prennent ici une grande place, mais l'exposition est ouverte sur d'autres expressions culturelles et artistiques, d'autres formes sont présentes avant, tout au long et après l'exposition. Ce qu'il faut retenir de cet événement, c'est que notre propos n'avait pas pour seul but de dénicher des artistes visuels ; nous avons rencontré des poètes, des écrivains, des intellectuels, des musiciens, des danseurs, des artisans… pour rendre compte des diversités artistiques du Maroc contemporain.
Pensez-vous faire voyager cette exposition en dehors de l'Institut du Monde arabe ?
C'est un souhait, nous y travaillons. J'aimerais que cette exposition voyage dans des capitales artistiques comme Londres, Berlin, Rome, dans le monde arabe ou outre Atlantique… Pour cela il faut un soutien moral et matériel comme c'était le cas ici.


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