C'est avec ces mots que Hakim Abdelmoumen, président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (AMICA), a décrit la nouvelle stratégie industrielle reposant sur la mise en place des écosystèmes automobiles. «Cependant, il ne s'agit pas de nous endormir sur nos lauriers, puisqu'une telle dynamique nécessite une perpétuelle remise en question pour être toujours au diapason d'un monde et d'une industrie qui ne cessent d'évoluer», ne manque pas de rappeler Hakim Abdelmoumen. Pour le président de l'Amica, la prudence reste de mise, surtout avec l'implantation prochaine de PSA dans nos contrées. Si le Maroc a déjà capitalisé sur l'expérience Renault en tirant tous les enseignements possibles depuis l'installation de la marque au losange en 2012, il s'agit pour lui d'assurer de façon permanente une offre encore plus diversifiée et encore mieux structurée pour PSA notamment et pour d'éventuels constructeurs qui voudraient s'implanter. L'enjeu est de taille, surtout que les objectifs fixés par le ministère de tutelle sont ambitieux. Il s'agit, à terme, de faire passer le taux de valeur ajoutée à 65% à l'horizon 2020 et de porter les chiffres à l'export à près de 120 milliards de DH entre 2020 et 2022 ! Pour y parvenir, le tissu industriel marocain se donne les moyens des ambitions fixées. Ainsi, un laboratoire d'homologation des équipements marocains pour l'automobile devra très prochainement voir le jour. Une liste de sourcings est déjà établie. De nouveaux métiers industriels dans l'automobile devraient prochainement voir le jour, en plus des traditionnelles activités de câblage, de batteries et d'emboutissage. Résultat à moyen terme : le Maroc devrait parvenir à diversifier davantage son tissu industriel en commençant à produire des pièces d'environnement moteur ou de moteur, des châssis, des essuie-glaces, des alternateurs, des démarreurs, des pièces de tableau de bord… «Ce qui supposera le développement et la réadaptation de toute l'ingénierie en amont et en aval», indique-t-on à l'Amica. L'industrie automobile, étant implicative, permettrait de dynamiser de nombreux métiers (textile, sidérurgie, plasturgie…) et de maîtriser de nouvelles technologies. Ce n'est qu'à ce prix et une fois que de tels efforts seront consentis que le Maroc pourra parvenir un jour au panthéon des pays capables de construire entièrement une voiture, s'octroyant de fait une place au soleil parmi les nations possédant leur propre marque automobile. En attendant, beaucoup d'efforts restent encore à faire.