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Du job au viol collectif
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 08 - 2002

Jamila vient de descendre de bus quand elle est interceptée par deux jeunes soûlards qui ne pensent qu'à leurs désirs sexuels. Ils l'attrapent et la violent à tour de rôle avant de l'abandonner…Un acte qui a valu 3 ans de prison ferme à chacun d'entre eux et le bris d'âme et du cœur à Jamila.
Berrechid, quartier Hay Hassani. Il est vingt et une heure trente minutes de ce jour de février 2002, un jour d'une pluie torrentielle. Juste à côté de la station du transport en commun, un bus de transport de personnel d'une société privée vient de freiner. Jamila en descend, ouvre son parapluie et marche comme une gazelle. Une jeune femme de vingt-six ans, de taille svelte, au visage rond et aux yeux noisette. Sa demeure est encore à quelques centaines de mètres.
Les yeux des jeunes, qui combattent les heures de l'oisiveté, dévorent son corps et leurs langues déferlent d'expressions courtisanes . Il est vraiment tard et elle tente d'allonger les pas pour arriver le plus tôt possible chez elle. Elle fait semblant de ne rien entendre, car obligée de ne pas protester et ne rien dire. La vie n'est pas facile ni pour elle ni pour ses collègues. Elle doit travailler, pour elle et pour ses quatre frères et sœurs. Elle poursuit son chemin et pense à son parcours, à son avenir, à ses projets. «De quel projet je parle?» s'interroge-t-elle. Certes, elle pense à un projet de mariage avec un jeune de son quartier qui s'est présenté chez sa famille, il y a quelques mois. Seulement, elle remarque que l'affaire prend du temps. Jamila ne supporte plus ce calvaire qui la martèle d'un jour à l'autre. Seul le mariage, croit-elle, pourrait la sauver. Et encore, ce n'est pas si sûr. Mais elle y pense beaucoup comme toute autre fille de son âge. Les quelques centaines de mètres de chemin étaient toujours une occasion pour elle de faire un flash-back de sa vie.
«Bon soir, gazelle…», entend-elle. Elle ne tourne pas la tête, continuant à marteler le sol. Ses pas passent à une vitesse qui dépasse celle des battements de son cœur. Elle est seule avec deux gaillards, Hamid et Rachid. Le premier a vingt-six ans et le second vingt-huit ans. Ils sont connus au quartier par leur cruauté. Ils sont, depuis belle lurette, rejetés par l'école, par leurs familles et par la société. Livrés à eux-mêmes, ils intégrèrent le monde de la drogue et du vagabondage. Ils ont purgé plusieurs peines d'emprisonnement pour vol, agression, coups et blessures, consommation de drogue…etc, au point qu'ils ne sortent de la prison que pour y retourner. Ce mardi du mois de février, Hamid et Rachid ont passé une journée en buvant de la «Mahia» (eau de vie) et en avalant de la drogue en comprimés. Le passage de Jamila a chauffé leur désir. Ils ne peuvent plus continuer à boire sans avoir leur dose en chair de Jamila. C'est ce qu'ils ont décidé avant de l'intercepter. «C'est une colombe qui passe devant nous Rachid, on ne doit pas la laisser passer sans qu'on y goûte…», propose l'un à l'autre.
Jamila presse encore plus ses pas. Mais les deux amis ont déjà décidé et la «Mahia» les a encouragés à aller jusqu'au bout. Tu ne veux pas t'arrêter ou quoi? on va te (…) ce soir…est-ce que les autres sont plus beaux et mieux que nous ou quoi ?», lui demande Hamid qui tend sa main droite pour l'attraper alors qu'un couteau se trouve dans sa main gauche. Il la saisit de sa djellaba. Jamila tente de se retirer en criant, mais Hamid est plus fort qu'elle, avec en plus la menace du couteau. «Si tu n'obtempères pas, je vais te tuer ou au moins te balafrer…», la menace-t-il, tandis que Rachid se tient debout près d'eux. Ils l'ont forcée à les suivre dans un coin de la rue, lui demandent de ne pas crier «ou bien c'est la mort».
Quand elle tente de résister, Hamid commence à la rouer de coups de poings et de pieds. Jamila recommence à crier de plus belle, jusqu'à s'écrouler.
Personne n'arrive à son secours comme si le quartier était désert. Les coups de poings continuent de pleuvoir. «Laissez-moi tranquille, s'il vous plaît, et je vous donnerai de l'argent» supplie-t-elle. En vain. Ils ne veulent rien entendre. Rachid lui enlève le foulard, lui ligote les mains et la dénude. Jamila est toute nue.
Alors ils la violent, la sodomisent à tour de rôle. Les larmes aux yeux, Jamila subit les sévices sans dire un mot. Elle se contente de pleurer. Il était minuit quand ils l'ont abandonnée et pris la poudre d'escampette. A pas lents, Jamila arrive chez elle, se jette entre les bras de sa mère. Le lendemain, son père l'accompagne au commissariat de la police et dépose plainte. Le duo est arrêté et mis entre les mains de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Settat. Hamid et Rachid ont été condamnés à trois ans de prison ferme chacun. Et Jamila ? comment recevra-t-elle le jeune qui viendrait demander sa main pour le mariage ?


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