L'emploi reste incontestablement la base de la réussite d'une politique économique. La CGEM en fait un signal fort du développement économique. Lorsqu'une organisation patronale prône l'élasticité des textes législatifs en matière de licenciement, elle opte de facto pour une procédure de recrutement assouplie également. Les entreprises qui vivent au rythme d'activités saisonnières sont celles demanderesses d'un mode d'embauche sur la base de contrat de travail à durée déterminée. Ces structures constituent une large frange du tissu économique nationale. Ces petites entreprises représentent la majorité des membres de cette organisation. Et longtemps, elles ont revendiqué la généralisation de cette forme de recrutement. Aussi, dans le document de la CGEM, il est annoncé qu' «il convient de se garder des politiques se laissant aller à la création d'emplois artificiels surtout dans les secteurs public et semi-public, subventionnés par l'alourdissement des prélèvements obligatoires sur les citoyens actifs. Par création d'emplois, il convient d'entendre, des emplois durables, parce que générant une valeur ajoutée économique additionnelle». Il faut dire également que ce ne sont les entreprises étatiques ou semi-étatiques qui ne garantissent pas la stabilité en matière d'emplois. C'est bien au contraire les industriels et entrepreneurs du secteur privé, qui une fois que les difficultés financières apparaissent, déposent les bilans et profitent de la législation sur le redressement des entreprises en difficultés. Les patrons marocains reprochent également aux gouvernements passés d'avoir opté pour «une méthode de pilotage de notre économie» en matière de création d'emplois. Ils omettent que c'est sur la base de cette intervention de «pilotage» de l'Etat que les entrepreneurs ont pu bénéficier d'un certain nombre de mesures : amnisties fiscales, pour le textile une exonération partielle à 50% des charges patronales, une ristourne de 17% en matière d'énergie, ne serait-ce que dernièrement.