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Souvenirs de "Al-Tahrir" (62)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 21 - 10 - 2004

Mohammed Abed al-Jabri, l'un des philosophes fondateurs de la pensée arabe moderne, s'intéresse dans ses «Positions : témoignages et mises en lumière» à l'histoire contemporaine du Maroc. Il nous la présente avec cette acuité et cette pertinence qui ont fait sa renommée de penseur perspicace.
Le discours soulignera, entre autres, l'intention de maintenir le principe de non-dépendance en matière de politique extérieure, d'œuvrer pour le retrait des forces étrangères et la libération des territoires encore occupés sur le sol national, de poursuivre l'application de la politique de libération économique, et de lutter contre le chômage en procédant à la réforme agraire et industrielle et en promouvant la formation des cadres.
Survenu dans ces conditions, le renvoi du gouvernement Ibrahim suscitera de nombreux commentaires de la part de la presse internationale, commentaires dont al-Raï al-Am reproduira quelques- uns. La presse française, toutes tendances confondues, évoquera la crise ayant précédé et préparé cette révocation, et fera ressortir les véritables raisons qui y avaient conduit, dont essentiellement le désir des éléments conservateurs et autres seigneurs féodaux de conserver leurs privilèges, et les craintes que leur inspiraient les victoires éclatantes réalisées par le gouvernement Ibrahim. Le quotidien français ”Libération” ira même jusqu'à parler de chantages exercés par la France au sujet des soldats français cantonnés sur le sol marocain.
4- Le gouvernement du Prince héritier
Lors des consultations qu'il entreprit pour la formation du nouveau gouvernement, le Roi convoqua feu Abderrahim Bouabid, puis Abdallah Ibrahim, qui, l'un et l'autre, se firent dispenser.
Quand viendra le tour d'Abdelhadi Boutaleb, membre du secrétariat général de l'UNFP, il déclarera à la presse, à l'issue de l'audience royale : ”M'ayant convoqué, Sa Majesté le Roi m'a proposé de participer au gouvernement que Sa Majesté compte former.
J'ai répondu à Sa Majesté -Dieu la glorifie- que je suis fier de la confiance dont elle m'honore, lui assurant que je me mets à la disposition de Sa Majesté pour apporter, tout en restant hors du gouvernement, mon soutien aux programmes annoncés par Sa Majesté dans l'appel qu'elle avait adressé au peuple marocain.”
La déclaration sera applaudie dans les milieux populaires autant que par les militants du parti.
Le Prince héritier entreprit donc de former le nouveau cabinet, où allaient figurer les leaders de la fameuse Troisième force -ennemis jurés du gouvernement Ibrahim- flanqués de personnalités connues pour leurs liens avec le Palais, et devenues, bon gré mal gré, alliées des premiers.
Voici la composition de ce gouvernement :
Le Prince Moulay Hassan : Chef du gouvernement par intérim; Driss M'hammedi aux Affaires étrangères; M'barek Bekkay à l'Intérieur; Abdelkerim Benjelloun à l'Education nationale; Mohamed Cherkaoui aux PTT; Youssef Belabbas à la Santé; Driss Slaoui au Commerce, à l'Industrie et aux Mines; M'hammed Douiri aux Finances et aux Affaires économiques; Abdelkerim Khatib au Travail et aux Affaires sociales; Hassan Zemmouri à l'Agriculture; M'hammed Boucetta à la Fonction publique et à la Réforme administrative; Abderrahmane Benabdelali aux Travaux publics; Ahmed Alaoui à l'information et au Tourisme; enfin, M'hammed Bahnini à la Justice.
A en croire la rumeur qui circulait, c'est ce dernier, très proche des milieux du Palais, qui aurait pris l'initiative -lorsqu'il se fut avéré difficile de convaincre Mohammed V de renvoyer le cabinet Ibrahim- de conseiller au Prince héritier de recourir à un ancien stratagème, consistant à s'agenouiller devant son père, à lui baiser le pied en le suppliant de révoquer le gouvernement. Attendri, le défunt Roi aurait, dit-on, consenti.
5- Quel genre de monarchie désire-t-on ?
Ces moyens pour le moins saugrenus que l'on mit en œuvre pour faire pression sur le Roi n'allèrent pas manquer de susciter des interrogations parmi la presse internationale, qui s'employa à recueillir la vérité auprès de la personnalité la plus concernée par la politique économique du Royaume : feu Abderrahim Bouabid. Le quotidien américain ”The New York Times” publiera à ce propos un article signé Thomas Bradey, dont al-Raï al-Am reproduira, dans son édition du 3 avril 1960, un résumé où l'on pouvait lire : ”Après avoir passé en revue les différents courants composant la scène politique marocaine, l'auteur de l'article décrète, en s'appuyant aux déclarations d'Abderrahim Bouabid, que le Maroc se trouve devant trois choix éventuels :
- Une monarchie absolue, à caractère archaïque, solution prônée par ceux qui sont encore empreints de l'esprit féodal, comme elle l'est -pour des raisons économiques- par une partie de la bourgeoisie locale;
- Une monarchie démocratique, conforme à la pensée comme aux déclarations de Sa Majesté le Roi, et répondant aux aspirations du peuple marocain, quitte à déplaire à ceux qui prétendent que ” le peuple n'est pas encore prêt”;
- Ou bien, une monarchie absolue, maquillée en gouvernement de conservateurs classiques, ayant pour mission principale de détruire les forces vives que nous représentons, de procéder, sous le couvert de l'Islam, à l'éradication de tous les mouvements progressistes -accusés de communisme- et de maintenir inconditionnellement la monarchie absolue.”
• Par Mohammed Abed al-Jabri


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