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Asmâa Morine Azzouzi: «Intelligence économique : Le secteur privé souffre d'un manque de visibilité»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 06 - 2016

Entretien avec Asmâa Morine Azzouzi, vice-présidente du Club marocain de l'intelligence économique et présidente de l'AFEM
ALM : Quel état des lieux pouvez-vous dresser aujourd'hui de l'intelligence économique au Maroc?
Asmâa Morine Azzouzi: L'intelligence économique au Maroc se pratique depuis une bonne dizaine d'années. Elle se caractérise par l'émergence au fil des ans d'acteurs pratiquant de l'IE : IRES, CESE, CMC, le CNCE et plusieurs départements ministériels. Par ailleurs, nous ne disposons pas à ce jour de formation spécialisée au Maroc en Intelligence économique et surtout nous souffrons de l'absence de production de contenu récurrent ou de savoir dans le domaine à part quelques travaux de recherches universitaires ou doctorales. Nos atouts économiques, notre position géographique exceptionnelle, notre stabilité politique, notre volonté désormais clairement affichée pour nous ouvrir sur le monde et équilibrer nos alliances stratégiques, tout cela concourt à l'émergence véritable d'une IE qui pourrait faire autorité. Cela passe donc par la formation d'experts et de praticiens capables de surveiller des environnements hautement concurrentiels, de détecter des signaux faibles, capables d'avoir une vision d'ensemble, anticiper les évolutions pour agir plus rapidement afin d'avoir l'initiative sur les marchés. Cela passe par la formation tous azimuts mais aussi par la sensibilisation des décideurs sur l'opportunité de recourir à l'IE.
Concrètement, quel rôle peut jouer l'intelligence économique pour un pays comme le Maroc ?
Le secteur privé souffre d'un manque de visibilité par rapport aux différentes stratégies sectorielles qui se téléscopent parfois. Il a des difficultés à saisir les tenants et les aboutissants, ne possède pas d'éléments d'analyse probants et n'a pas une grille de lecture claire. C'est dommageable car quand le pays marche à plusieurs vitesses, on ne profite pas de l'effet multiplicateur que représenterait une stratégie nationale de l'IE claire et lisible pour tous les protagonistes et qui mettrait tous les acteurs en orbite qu'ils soient politiques, économiques ou issus de la société civile. Les PME ont besoin plus que quiconque d'intelligence économique car leur marge de manœuvre est extrêmement réduite en cas de mauvais choix. Chaque fausse route risque d'être fatale, chaque décision stratégique prise en l'absence d'informations pertinentes risque de coûter très cher. Nous sommes dans une guerre économique sans merci et comme dans toute guerre si vous n'êtes pas bien outillé pour vous défendre et attaquer pour préserver vos parts de marché et en gagner de nouvelles, pour comprendre et anticiper le monde de demain et surtout s'y préparer dès aujourd'hui, votre situation actuelle aussi solide soit-elle ne pourra pas résister aux défis de demain. L'avenir appartiendra clairement à ceux qui sauront prendre leur environnement de vitesse et surtout qui sauront s'installer dans une perspective dynamique et en vigilance permanente.
L'événement que vous venez d'organiser a traité de l'intelligence économique en Afrique. Est-ce que les pays africains sont conscients de son importance ?
Ces Assises africaines de l'IE ont été une réelle opportunité pour faire rencontrer des experts en intelligence economique provenant de 15 pays différents : France, Maghreb, pays d'Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale avec la participation exceptionnelle de Bernard Carayon, président de l'Institut de l'IE et célèbre auteur du rapport éponyme, Christian Harbulot, expert reconnu en IE et directeur de l'Ecole de guerre économique à Paris, Driss Guerraoui, SG du CESE et chercheur universitaire qui a à son actif des écrits sur l'IE au Maroc et plusieurs d'autres experts d'Europe et d'Afrique. Le but de ces Assises a été de faire le tour de la réalité de l'IE en Afrique qui se matérialisera par un livrable. Ces assises ont eu également pour objectif de créer des synergies qui faciliteraient l'émergence d'une communauté homogène œuvrant pour le développement économique Nord-Sud et Sud-Sud. Et puis c'est un signal fort donné aux opérateurs économiques et aux responsables politiques du continent pour leur rappeler qu'une démarche intelligence économique n'est pas un luxe mais une nécessité absolue dans le contexte mondial actuel.
Les experts africains qui ont fait le déplacement peuvent constituer d'excellents relais dans leurs pays respectifs pour que la pratique de l'IE soit pertinente et fiable car rien ne vaut de s'appuyer sur des ressources locales pour pénétrer un marché.
Comment le Maroc peut-il jouer un rôle plus important dans ce domaine au regard de son positionnement au niveau du continent ?
Le Maroc a réussi le tour de force, en un laps de temps très court, à s'installer durablement en Afrique subsaharienne avec l'implantation d'un réseau bancaire très dense et dynamique, de grands projets dans les assurances, les télécoms, le batiment et bien d'autres secteurs d'activités. En 2015, il s'est même positionné comme premier investisseur étranger en Côte d'Ivoire sans oublier son investissement dans des projets sociaux et de transfert de technologie. Avec ces atouts, le Maroc est amené à jouer un rôle de plus en plus important dans le développement et la croissance des pays subsahariens, en étant un lien naturel entre le nord et le sud et entre l'est et l'ouest. Notre présence doit aussi se placer dans une logique de partenariat win-win pour en assurer la pérennité.
Quelles sont les principales conclusions de vos Assises?
Pour comprendre la complexité du monde actuel, il faut avoir recours à des grilles de lecture pour une compréhension multidimensionnelle des rapports de force. C'est là toute la noblesse de l'IE car vous êtes d'abord tenu d'avoir une ouverture d'esprit, une méthodologie éprouvée et une éthique à toute épreuve pour analyser les implications politiques, économiques et sociales qui sous-tendent toute action et toute réaction dans un monde complètement globalisé. Ces premières Assises africaines de l'IE nous ont permis de créer un axe IE Europe-Afrique. Nous sommes en effet arrivés à la conclusion que le temps est venu pour que chaque pays adapte une stratégie et une approche IE propres à ses réalités, à ses atouts et faiblesses à ses potentialités et priorités. Il a été également question de l'importance de la formation là aussi adaptée aux besoins de chaque pays. Cela étant dit, a émergé l'idée de la création d'un réseau panafricain qui s'appuierait sur des compétences locales pour une meilleure efficacité de l'IE sur le continent.


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