Rapport du Conseil supérieur de l'éducation sur les inégalités scolaires Les inégalités scolaires au niveau national ne cessent de se creuser. Dans son Atlas territorial des disparités en éducation 2017, le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique a examiné de très près ces inégalités aux niveaux régional, provincial et communal. C'est au niveau des communes que les écarts sont les plus frappants. De manière absolue, l'écart entre la commune où la durée moyenne de scolarisation des élèves est la plus longue et celle où la durée est la plus courte est de 11.66 années de scolarisation. Il est aussi important de souligner que seules 7 communes réalisent une moyenne d'années de scolarisation variant de 9.8 à 12.1. Il s'agit des communes d'Agdal (Fès), Assoukhour Assawda et El Maarif (Casablanca), Harhoura (Skhirate-Témara), Hassan, Souissi, et Agdal Riyad (Rabat). «Le niveau d'éducation de la commune d'Agdal Riyad se compare au niveau de pays développés comme l'Islande, la Géorgie ou l'Estonie», indique le Conseil dans son rapport. Notons que certaines communes ont une moyenne d'années de scolarisation qui ne dépasse pas une année. C'est notamment le cas de Tahelouante, Assais (Essaouira), Bouabout Amdlane (Chichaoua), Oulad Ali Mansour (Tétouan), Bouchaouene (Figuig) et Oulad M'hammed (Taourirt). «Ce qui montre à quel point le niveau d'éducation peut atteindre des niveaux très bas dans un très grand nombre de communes (225 ont une moyenne d'années de scolarisation inférieure à 2.28)», signale le Conseil dans son Atlas. Autre donnée importante à relever : 69% des communes urbaines (soit 176) ont une moyenne d'années de scolarisation qui dépasse 6. En revanche, dans 1.043 communes rurales, le niveau d'éducation ne dépasse pas 4.1 années de scolarisation. Une durée moyenne de scolarisation de 5 ans et demi Au niveau mondial, le Maroc se situe à la 136ème place par rapport à 175 pays du monde, enregistrant une moyenne d'années de scolarisation de 5.64 en 2014. Ainsi, la scolarisation de la population marocaine âgée de 15 ans et plus a duré en moyenne 5 années et 6 mois, c'est-à-dire moins que les six années d'études primaires. Signalons que plus des trois quarts des pays du monde dépassent largement ce seuil de 6 années. Deux principales raisons expliquent ce retard. «D'un côté, l'analphabétisme pèse lourdement sur le niveau moyen du capital humain malgré sa réduction relativement importante durant la dernière décennie. De l'autre, le Maroc n'a pas suffisamment étendu l'enseignement secondaire qualifiant et supérieur», explique le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique dans son rapport. Et par conséquent, la proportion de la population âgée de 15 ans et plus ayant atteint le niveau supérieur reste relativement faible.