Nasser Bourita reçoit son homologue bahreïni    Moulay El Hassan souffle sa 21è bougie    Chambre des conseillers: plénière jeudi pour examiner le bilan d'étape de l'action gouvernementale    Etat social : le DG de l'OIT salue l'expérience marocaine    Le rapport d'AI pour 2023, une preuve supplémentaire de son acharnement systématique contre le Maroc    Aswak Assalam, sous l'égide de Ynna Holding, s'illumine de l'énergie solaire pour un avenir plus vert    AMO Tadamon pour la continuité de l'hospitalisation gratuite des maladies chroniques    Maintenance du réseau routier : 64 % des routes en « bon », voire « excellent » état    Approvisionnement du monde rural en eau potable: 119 centres ruraux et 2.400 douars bénéficiaires entre 2022 et 2024    Ghana. Les exportations d'or augmentent    Le Nigeria adhère au Fonds de développement des exportations    USA: Le régulateur aérien ouvre une nouvelle enquête sur Boeing concernant ses avions 787 Dreamliner    Le personnel militaire britannique visé par une cyberattaque    Sénégal: le Premier ministre Ousmane Sonko démissionne de son poste de maire de Ziguinchor    Présidentielle au Mozambique. Daniel Chapo pour succéder à Filipe Nyusi    Criminalité en Afrique du Sud. Le fléau perdure    ONU : "Une attaque israélienne sur Rafah serait un massacre"    RS Berkane-Zamalek : L'USM Alger pousse auprès du TAS pour bloquer la finale    Rabat-Salé-Kénitra : Création de la Ligue régionale de sports électroniques    Botola Pro D1: la Renaissance Berkane accueille le Moghreb Tétouan    Alerte météo: Vague de chaleur de mardi à vendredi dans plusieurs régions    L'huile d'olive pourrait réduire le risque de décès dû à la démence    L'Espagne à la tête du classement mondial des plages Pavillon bleu    Vers la réouverture du principal poste frontalier entre la Tunisie et la Libye    La Fondation Banque Populaire rénove quatre écoles pour soutenir l'éducation locale    Le Festival Jazz au Chellah revient pour une 26ème édition    Le journaliste et écrivain, Bernard Pivot s'éteint à l'âge de 89 ans    Essaouira : La diversité culturelle en tant que « catalyseur de paix »    Mawazine 2024 : Ateez, Najwa Karam ... Les premiers noms dévoilés    Turquie : Hakim Ziyech s'illustre et rapproche Galatasaray du sacre    Noussair Mazraoui, arrière gauche convaincant selon Tuchel    Imprisoned ex-Minister Moubdii resigns from parliament    US startup Iozera's Moroccan AI project sparks questions    Polisario sets conditions for mending ties with Spain    Liga : Brahim Diaz, grand favori pour le trophée MVP    Emprisonné, l'ex-ministre Moubdiî démissionne du Parlement    Le Polisario pose ses conditions à une «normalisation» avec Pedro Sanchez    UM6P : L'avenir de l'Afrique en débat dans le Sommet Bridge Africa    Le Président Xi Jinping s'est entretenu avec le Président français Emmanuel Macron    Industrie automobile: Le Maroc devient le principal exportateur de voitures vers l'Union Européen    Séisme d'Al-Haouz : Un coût économique estimé à 3 milliards de dirhams    Basketball féminin/KACM-IRT (68-62) : Victoire synonyme de qualification à la finale de la Coupe du Trône    Info en images. Le cinéma marocain en vedette au festival du film africain Tarifa-Tanger    La FIFA lance un classement mondial de futsal, le Maroc pointe au 6è rang    Le Président Xi Jinping tient avec le Président français Emmanuel Macron et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen une réunion des dirigeants Chine-France-Union européenne    Azerbaïdjan : Exposition photographique consacrée au patrimoine architectural du Maroc    Jazz au Chellah 2024 : une symphonie transfrontalière s'invite à Rabat    La Fondation BMCI réitère son soutien au Festival « Moroccan Short Mobile Film Contest » pour sa deuxième édition    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les réseaux du mal
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 08 - 01 - 2003

Des réseaux bien organisés profitent de la misère des subsahariens pour leur vendre l'Eldorado. Finalement, c'est entre les mains des services de sécurité marocains qu'atterrissent bon nombre d'immigrés. Un constat affligeant.
Tous les moyens sont bons pour atteindre le vieux continent. La frontière sud et sud-est du Maroc étant poreuse, région saharienne qu'elle est, les immigrés subsahariens font la traversée pour atteindre des régions plus clémentes à l'intérieur du pays, en attendant l'occasion de faire le pas. Celui d'aller rejoindre l'autre rive de la Méditerranée pour la plupart.
Ou pour certains, minoritaires, celui de faire les dizaines de kilomètres séparant les côtes sud marocaines jusqu'aux Iles Canaries dans l'Atlantique. Des Iles qui brillent de mille feux par des nuits de beau temps.
Tout le monde ou presque est conscient de la situation. Celle du Maroc comme lieu de passage des immigrés clandestins vers l'Europe. L'Espagne agit en victime et exige du Maroc une plus grande fermeté à l'égard du phénomène. En même temps, elle exige plus de subventions de la part de l'Union européenne sous prétexte qu'elle fait face à des flux migratoires impressionnants, sans trop s'embarrasser d'abriter les têtes des réseaux qui profitent le plus de ce trafic et les nouveaux négriers qui fournissent les fermes de Murica et des environs en chair fraîche et robuste.
Et c'est dans ce contexte particulier que le Maroc a intensifié ses mesures contre les immigrés subsahariens d'une part et a multiplié les annonces des arrestations de groupes de clandestins. On a l'impression qu'il s'agit d'une véritable traque des clandestins. Chaque jour, un nouveau lot. Le dernier en date est ‘'la cargaison de Settat''.
Ainsi, cinquante-six Subsahariens de différentes nationalités, candidats à l'émigration aux Iles Canaries, ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche à Sidi El Aydi, dans la province de Settat. Les candidats (26 Maliens, 23 Sénégalais, 4 Ivoiriens, 2 Gambiens et 1 Guinéen) ont été surpris par la gendarmerie royale à bord d'un camion de transport de bétail, venant de Rabat et se dirigeant vers Tiznit où des passeurs les attendaient pour les acheminer à leur destination finale, les Iles Canaries.
Déjà, on peut dire qu'il s'agit du chemin en sens inverse. Ce n'est plus le voyage vers le Nord, mais vers le Sud. Ou plutôt vers le leurre.
En fait c'est pour des raisons de logistique que les subsahariens ont été contraints à ce chemin inverse. ils étaient logés chez des compatriotes qui poursuivaient leurs études dans différents instituts et facultés de Rabat. L'arrestation du conducteur du camion a permis à la gendarmerie royale de remonter la filière jusqu'au propriétaire du véhicule et organisateur de l'opération. Chacun y trouve son compte. Le conducteur a offert son service contre la somme de 2000 dirhams le voyage, le propriétaire 15.000 dirhams et le "cerveau" de l'opération 4000 dirhams pour chaque candidat.
Samedi, vingt-sept autres subsahariens, aussi candidats à l'immigration clandestine, et deux passeurs marocains ont été arrêtés, au niveau de l'oued Amlil (ouest de la ville de Taza), par les éléments du commandement régional de la gendarmerie royale de Taza. Les 27 subsahariens (tous des Maliens) et les 2 passeurs marocains, interpellés à bord d'un camion et de trois fourgons, ont été déférés, lundi, devant le tribunal de première instance de Taza.
Neuf subsahariens originaires de la Sierra-Leone ont été appréhendés dernièrement dans la région de Guercif, portant ainsi à 1175 le nombre des subsahariens candidats à l'immigration clandestine arrêtés en 2000 par les éléments de la gendarmerie royale de Taza, rappelle la même source.
Vingt-quatre heures auparavant, les éléments de la Gendarmerie Royale ont arrêté, dans la localité de Laouamra, au nord-ouest de Larache, neuf ressortissants subsahariens, dont six femmes, candidats à l'immigration clandestine. Infiltrés depuis quelques semaines au Maroc, dans l'intention de se rendre illégalement en Espagne, ces candidats à l'immigration clandestine, de nationalité Sierra-Léonaise, ont été arrêtés à bord d'un autocar en provenance de Rabat à destination de Tanger.
On est en droit de se demander : est-ce qu'il s'agit d'une plus grande vigilance de la part des services de sécurité marocaine, tous corps confondus ou s'agit-il d'une multiplication des annonces, en ce sens que les interpellations ne sont pas passées sous silence ? Il semble que les deux raisons sont réunies pour que l'on ait cette impression de traque contre les clandestins. D'une part, les réseaux d'immigration clandestine se font de plus en plus nombreux. La maîtrise du trajet, à force de le faire, la connaissance des issues et des refuges, en plus d'un savoir faire acquis au prix de dizaines de convois, tout cela a fait que l'on ait une multiplication des groupes voulant se rendre par n'importe quel moyen en Europe. Si l'on ajoute à cela des complicités de la part de certains Espagnols, de certains agents d'autorité au Maroc, on devine aisément comment ce commerce des immigrés clandestins a-t-il pu prospérer.
Maintenant, il ne s'agit pas uniquement de crier haro sur les passeurs. Il ne s'agit pas uniquement de déférer les coupables devant les tribunaux. Il s'agit, avant tout, de mettre en place des programmes à même de fixer les populations subsahariennes dans leurs territoires. Tout un défi. Mais tout un autre débat.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.