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Bonnes feuilles : L'élite politique mise à l'écart dès l'indépendance (5)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 29 - 04 - 2005

Le dernier ouvrage d'Abdelatif Jebrou, journaliste et écrivain marocain, est intitulé "Discussion avec El Boukhari au sujet de son témoignage sur les années de plomb". Ce livre est le premier d'une série d'autres écrits que Jebrou compte produire sur "le Maroc du XXème siècle".
Laissons de côté les cas de torture, et prenons uniquement l'opération d'enlèvement et d'assassinat du martyr Mehdi Ben Barka. Boukhari en parle longuement. Ses propos peuvent être vrais comme ils peuvent être totalement sans aucun fondement.
Nous pouvons affirmer que Boukhari parle d'un événement qui a pris naissance sur le sol français. Admettons que la victime ne soit pas Mehdi Ben Barka, le leader national dans la lutte pour l'indépendance, et président de la première expérience représentative au Maroc. Et contentons-nous de considérer cette victime comme un simple citoyen enlevé dans de "sombres conditions" en France.
Les responsables ne voient-ils pas d'intérêt à connaître la vérité, à travers des enquêtes diligentées par des experts de la justice française qui connaissent bien le dossier et qui détiennent, par conséquent, un nombre considérable d'informations et de documents relatifs au crime du 29 octobre 1965? Auditionner Boukhari pourrait les aider à atteindre la vérité, car la justice française est capable de séparer le bon grain de l'ivraie dans les témoignages de l'ancien agent du Cab1, en comparant les déclarations de Boukhari avec celles déjà faites par d'autres personnes.
Alors, si les décideurs marocains veulent savoir la vérité sur l'enlèvement et l'assassinat du martyre Mehdi Ben Barka, ils doivent immédiatement procurer à Boukhari un passeport et lui permettre de se rendre à la capitale française, comme témoin vivant à disposition de la justice française. Cette dernière recherche toujours la vérité depuis près de quarante ans.
Boukhari est un "flic". Et au Maroc, beaucoup se rappellent à quel point les flics sont différents du reste de l'humanité.
Le "flic" marocain est un homme qui subit, lors de son entraînement, une opération de lavage de cerveau. Car sa mission consistera, par la suite, à laver les cerveaux de ceux dont il "règlera" les dossiers. Il devra les préparer psychiquement à avouer tout ce qu'on leur demandera au cours des séances d'enquêtes et d'interrogatoires, surtout quand il s'agit d'affaires politiques.
Les flics sont des marocains ordinaires qui subissent, soudainement, dès qu'ils rejoignent les services de sécurité, des changements dans leur vie et dans leur comportement. Ils commencent à poser un regard particulier sur tous ceux qui sont soupçonnés d'avoir une relation avec la politique et les politiciens.
Par conséquent, toute personne qui s'intéresse à la politique devait observer une certaine réserve dans ses rapports avec le flic, qu'il soit cousin, voisin ou quiconque.
Car ce qu'on exige d'un flic, dans un pays non-démocratique, c'est se dépouiller de ses sentiments humains et s'installer dans un état psychique pour le restant de ses jours. C'est pour cette raison que "le témoignage de Boukhari sur les années de plomb" est une opération très instructive, parce que c'est un homme qui reconnaît son appartenance au Cab1 et ne nie pas avoir participé aux "séances d'enquêtes et d'interrogatoires" dont se rappellent douloureusement ceux qui ont "séjourné" à Dar El Mokri et autres établissements maudits.
C'est pour cette raison que beaucoup manifestent leur scepticisme à l'égard des "témoignages" de Boukhari, essentiellement, ceux contenus dans le dernier épisode, où il informe les lecteurs que "les services de renseignement ont pris possession de propriétés privées converties en centres de tortures et de détention".
Boukhari pense que nous, les Marocains de manière générale et ceux qui ont côtoyé de près le Cher Si Abderrahim, sommes extrêmement naïfs et stupides pour croire que le "point fixe 1" était un lieu de rencontres secrètes "entre le général Oufkir et le leader de l'Ittihad Abderrahim Bouabid en 1971, à la suite de la tentative de coup d'Etat de Skhirat, puis en 1972 à la suite de l'attaque de l'avion royal".
Et en toute insolence, Boukhari prétend que ces rencontres secrètes ont été préparées par Mohamed El Achâchi, sur demande du leader du parti et en collaboration avec Mohamed El Mesnaoui et Hmida Ajediane et Boukhari.
Je ne sais pas si cette allégation est le fruit de l'imagination de Boukhari, ou est-ce un "témoignage" inspiré par les milieux qui se sont intéressés, via Le Journal et Assahifa, à la lettre que Fquih Basri affirme, avant sa mort et au moment où sa mémoire a commencé à lui faire défaut, avoir envoyé à Abderrahmane El Youssoufi, à l'extérieur, et Abderrahim Bouabid, à l'intérieur, au sujet d'une coopération avec Oufkir pour la préparation d'une attaque de l'avion royal en août 1972.
Boukhari ou ceux qui lui ont soufflé ce type "d'informations", soit ne savent absolument rien d'Abderrahim Bouabid, soit certains d'entre eux le connaissent parfaitement au point où son parcours de militantisme les ait complexés, même après sa mort. C'est pour cette raison qu'ils inventent n'importe quoi à son sujet, comme ces fameuses rencontres secrètes avec Oufkir dans un des centres de torture. Boukhari et les autres doivent savoir que Abderrahim Bouabid est peut-être le seul homme au Maroc qui refusera de traiter avec Oufkir, même si le projet de coup d'Etat, qui s'est d'ailleurs soldé par le "suicide" du général sanguinaire, avait réussi. Et cela pour une simple raison: Si Abderrahmane était entièrement convaincu que les officiers de l'Armée, de manière générale et particulièrement au Maroc, sont incapables d'œuvrer au développement du pays de manière démocratique. Encore plus, s'il s'agit d'individus comme le général Oufkir pour lesquels Feu Abderrahim avait beaucoup de réserves au moment de la création des Forces Armées Royales, en mai 1956.
Alors qu'il était, immédiatement après l'indépendance, ministre d'Etat chargé, en tant qu'ambassadeur du Maroc à Paris, de la poursuite des négociations au sujet de la liquidation du système colonial, Abderrahim Bouabid ne baisait pas ses positions sur des considérations personnelles. Ses avis étaient basés sur une vision du rôle des nouvelles institutions de l'Etat marocain fraîchement constitué.
Il estimait, que Dieu ait son âme, que le Maroc a recouvert sa souveraineté après un lutte acharnée. Une résistance à laquelle plusieurs officiers de l'armée n'avaient pas participé. Certains même se sont dressés contre elle, préférant défendre la colonisation et la présence étrangère au Maroc.
• Traduction:
Abdelmohsin El Hassouni


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