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Bonnes feuilles : L'élite politique mise à l'écart dès l'indépendance (3)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 15 - 04 - 2005

Le dernier ouvrage d'Abdelatif Jebrou, journaliste et écrivain marocain, est intitulé "Discussion avec El Boukhari au sujet de son témoignage sur les années de plomb". Ce livre est le premier d'une série d'autres écrits que Jebrou compte produire sur "le Maroc du XXème siècle".
"Le Prince héritier Moulay El Hassan s'est rapidement aperçu du danger que représentait le courant de gauche. C'est pour cette raison qu'il a constitué un groupe solide composé de personnalités partisanes et non partisanes, dans le but d'organiser une véritable opposition qui a finalement conduit à la chute du gouvernement d'Abdellah Ibrahim". Voici donc l'essentiel de la lutte politique, telle qu'elle est apparue dans l'analyse faite par Reda Guedira au sujet des évènements survenus lors de la période qualifiée par la presse française de première "épreuve de force" dans le Maroc indépendant: une vague d'arrestation a touché les Forces Populaires (le nouveau parti de gauche évoqué par Guedira dans son article paru dans "Le Maroc de Hassan II"). Un groupe de résistants et des membres de l'Armée de Libération ont donc été arrêtés, car ils faisaient partie prenante dans la création de cette formation, fruit d'une scission du parti de l'Istiqlal. Dans cette période, Guedira était un farouche opposant au gouvernement d'Abdellah Ibrahim et pour exprimer cette position, il a créé le journal "Les Phares", un hebdomadaire francophone paru en octobre 1959, et qui a disparu en mai 1960, après la chute du gouvernement. Concernant la vague d'arrestations qui a touché les Résistants, Guedira a écrit un éditorial dans le journal "Les Phares", daté du 20 février 1960. Ses propos se sont avérés, quelques mois plus tard, dénués de tout fondement: "Le samedi (17 février), à une heure tardive de la nuit, un important membre du mouvement de la Résistance et de l'Armée de Libération s'est présenté à l'état-major de la Gendarmerie royale, où il aurait fait des révélations fracassantes au sujet d'un complot visant à mettre fin à la vie du Prince Moulay El Hassan, prince héritier. La même nuit, El Hadj Mhamed Bahnini (ministre de la Justice) et Ahmed Bahnini (président de la Cour suprême) ont également auditionné le membre du mouvement de la Résistance et de l'Armée de Libération". Guedira a ajouté qu'une série d'arrestations ont eu lieu immédiatement après et que "l'appartenance politique des détenus ne surprendra personne". Bien évidemment, Guedira veut nous laisser croire que les personnes appréhendées pour avoir tenté à la vie du Prince héritier ne sont autres que les membres fondateurs du parti des Forces Populaires. Guedira poursuit: "Qui dit complot, dit têtes pensantes qui ont tout planifié". Le directeur du journal "Les Phares" a exigé, le 20 février 1960, que l'enquête sur le "complot" aille jusqu'au bout. Car aux yeux de celui qui deviendra par la suite directeur général du Cabinet royal, "il ne suffit pas de couper la queue du serpent".
Finalement, le Père de la Nation le Roi Mohammed V, que Dieu ait son âme, a eu la conviction qu'aucun complot n'existait contre le Prince héritier. Et c'est pour cette raison que le 3 juin 1960, les membres du mouvement de la Résistance et de l'Armée de Libération ont été relâchés, après avoir été torturées, sous l'ère de l'indépendance, dans les mêmes commissariats où ils ont subi les pires sévices lors de la lutte contre l'occupation.
Il est apparu que l'objectif de cette campagne de répression était d'accélérer la chute du gouvernement d'Abdellah Ibrahim, de retarder la transition démocratique et de monopoliser le pouvoir de décision politique au Maroc.
L'hebdomadaire "Les Phares" a disparu sans faire connaître aux lecteurs la véritable identité de la personne imaginaire ayant soi-disant révélé l'existence d'un complot contre la personne du Prince héritier.
C'est là "l'épreuve de force" qui était le point de départ des années de plomb comme l'a raconté feu Reda Guedira, avant qu'il ne devienne progressivement le deuxième homme de l'Etat au début des années 60. Pour inscrire les propos de Guedira dans leur contexte historique, il est nécessaire de revenir à la dernière déclaration de Feu Hassan II, deux semaine environ avant son décès. Le Souverain, que Dieu ait son âme, était en visite à Paris pour assister, aux côtés de Jacques Chirac, aux cérémonies de la fête nationale française. Cette visite fut l'occasion pour qu'il accorde un entretien au journaliste Jean Daniel, paru dans l'édition du 8 juillet 1999 du «Nouvel Observateur».
Question de Jean-Daniel: "Question personnelle, en conclusion. Vous arrive-t-il d'avoir des regrets en regardant votre vie?"
Réponse de Feu Hassan II: "Oui. Mon grand regret est d'avoir été enclin à transposer sur les autres ma spontanéité et à accorder trop vite ma confiance, sans soumettre les gens à un minimum d'examen critique. C'est ce qui m'a fait faire, pardonnez-moi le terme, toutes mes gaffes, de quelque importance qu'elles aient été. C'est la clé de mes erreurs, de mes fautes".
Les propos de Bouabid en juillet 1960, les écrits de Guedira en février 1960 et ses analyses faites au milieu des années 80 au sujet des évènements de la fin des années 50, jusqu'au déclarations de Hassan II juste avant sa mort… c'est en résumé le film des évènements de la deuxième moitié du "Maroc du XXème siècle".
L'enlèvement et l'assassinat du martyre Mehdi Ben Barka font partie des plus grands crimes planifiés par Oufkir. Cet ancien officier de l'armée française est l'un des hommes auquel le Roi a accordé sa confiance sans les soumettre à un minimum d'examen critique. Oufkir est resté ministre dans plusieurs gouvernements marocains en dépit du jugement rendu contre lui en France à cause de son rôle dans ce crime.
Oufkir et d'autres ont disparu, plusieurs vérités ont apparu et Hassan II a décidé de baptiser l'une des plus grandes avenues de la capitale du nom de Mehdi Ben Barka. C'est une reconnaissance de la part de Hassan II de la place qu'occupait le martyr dans l'histoire de la lutte pour l'indépendance et la dignité du Maroc.
Nous sommes, aujourd'hui, au commencement de l'histoire du Maroc du XXIème siècle, et nous découvrons ce qui s'est passé dans les années de plomb. Il est de notre droit d'espérer une rupture avec les anciennes méthodes qui ont réduit l'élite politique en une minorité isolée du reste de la société. Nous espérons également une réhabilitation de la vie politique, à travers une révision de la relation entre l'Etat et la société. Nous devons disposer de suffisamment d'hommes et de femmes d'Etat, capables de gérer le pays avec une sagesse politique.
• Traduction : Abdelmohsin El Hassouni


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