Les prévisions du mercredi 23 juillet    Iran-USA : Menace d'une nouvelle attaque des installations nucléaires iraniennes    Démission de la directrice d'un centre scientifique de la NASA    CAN Féminine 2024 : En images, le Maroc élimine le Ghana et se qualifie pour la finale    Etats-Unis : HRW dénonce des conditions «déshumanisantes» de détention de migrants    L'ONDA met en service un centre automatisé de tri des bagages à l'aéroport Mohammed V    BANK OF AFRICA et Mastercard lancent un programme pour soutenir les jeunes entrepreneurs marocains    E-dirham : au séminaire de l'ABCA, le wali de BAM fait le point...    Sahara marocain : Le Portugal affirme son plein soutien à l'initiative marocaine d'autonomie    Chambre des représentants : adoption à la majorité le PL portant réorganisation du CNP    Les députés adoptent en deuxième lecture le projet de Code de procédure pénale    Après la visite de Zuma au Maroc, l'Afrique du sud organise un forum de soutien au Polisario    Inflation. L'IPC grimpe de 0,4 % en juin, tiré par l'alimentaire    Ouazane réussi ses examens médicaux à Amsterdam    CDG Invest Growth annonce son entrée dans le capital de Dislog Dispositifs Médicaux    «We won't criticize him publicly», says Polisario after Zuma's Morocco visit and Sahara support    Canadian nationals arrested at Casablanca airport with 134 kg of marijuana    Sahel: Malí da por terminada la era de los acuerdos de Argel    Data & IA : Signature d'un protocole pour un centre d'excellence à Casablanca    Tourisme : La caravane GO SIYAHA DAYS fait escale à Dakhla    Capital-Investissement : Quel Impact sur les entreprises investies ?    1⁄2 Finale. CAN (f) Maroc 24 : Le Nigéria arrache son ticket pour la finale dans le temps additionnel    Région de Guelmim-Oued Noun : adoption de deux conventions en matière d'eau potable et de gestion des déchets ménagers    Langue amazighe: Signature de trois conventions entre le SGG, l'IRCAM et le département de la Transition numérique    Les propos de Cafu sur Hakimi    Bayern Munich : Everton s'active pour recruter Adam Aznou    Le Raja recrute le Français Sébastien Soumacal comme nouveau directeur sportif    Le politologue français Brice Soccol : Le Maroc brille diplomatiquement, tandis que l'Algérie s'enfonce dans l'isolement    Les BRICS bousculent l'ordre mondial et creusent l'écart avec les puissances avancées, écrit le Policy Center for the New South    En 50 ans de service humanitaire, l'équipe médicale chinoise a soigné 5,8 millions de Marocains et réalisé plus d'un demi-million d'opérations chirurgicales    Revue de presse de ce mardi 22 juillet 2025    Ministre et rumeurs : Ouahbi privilégie l'action à la justification    L'ONDA inaugure un centre de tri automatisé à Casablanca pour soutenir l'essor du trafic aérien    Carte complète du Maroc dans une institution gouvernementale chinoise : un signal diplomatique fort qui renforce le partenariat stratégique entre Rabat et Pékin    Et Meknès, la plus délaissée parmi ses consœurs impériales, de tirer vanité de son parc d'attraction, l'unique au Maroc et en Afrique    Le conseiller de Trump Massad Boulos en tournée au Maghreb    Sahel : Le Mali tourne définitivement la page des accords d'Alger    Infrastructures hospitalières : lancement d'un programme de réhabilitation de 83 établissements et 8.700 lits    Une famille espagnole sauve un jeune Marocain dans sa traversée du détroit de Gibraltar à la nage    Le Feyenoord de Rotterdam rejoint les clubs qui lorgnent l'attaquant marocain Hamza Igamane    «Calle Malaga», le film de Maryam Touzani sélectionné à la Mostra de Venise et à Toronto    Maroc – Espagne : Grenade accueille une conférence sur la diplomatie culturelle    Al Hoceima: le Festival des Plages s'ouvre en fanfare    Prix des médicaments: Un accord trouvé entre gouvernement et syndicats    L'Union européenne est déterminée à renforcer son "partenariat stratégique" avec le Maroc dans tous les domaines    Cinéma : "Eddington", une Amérique à la dérive dans le huis clos d'une petite ville    Fehd Benchemsi et Hasba Groove électrisent les Doukkala : Quand les rythmes Gnaouis rencontrent le jazz et le funk au Mazagan Concerts    El Akademia 2025 : Cultures en dialogue, musiques en fusion    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Éditorial : Il faut sauver Safi
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 05 - 2005

Ici, les habitants, tous âges confondus, ont développé, au jugé des symptômes, un certain nombre de maladies visiblement liées aux effets néfastes de cette unité industrielle.
Au registre des villes mortes ou qui agonisent au Maroc, le cas de Safi est d'une extrême gravité. Située sur l'Atlantique, cette ville de près d'un million d'habitants est victime depuis plusieurs décennies d'une catastrophe écologique de grande ampleur, du fait de l'activité nocive du Complexe Maroc-Chimie installé dans la périphérie. Au mépris de tout, le massacre se poursuit dans l'indifférence des responsables. L'enquête menée sur place nous a permis de mesurer l'étendue des dégâts sur tous les plans : humain, environnemental, agricole et marin. Un vrai désastre.
Ici, les habitants, tous âges confondus, ont développé, au jugé des symptômes, un certain nombre de maladies visiblement liées aux effets néfastes de cette unité industrielle. Des maladies qui ont rejailli visiblement sur leur état de santé. Plus grave encore, les intéressés se morfondent dans une ambiance très malsaine. Sans le moindre soutien, ni moral ni matériel. Résignés, ils sont livrés à eux-mêmes et étant donné leur condition modeste, ils n'ont pas les moyens de se soigner. Pire, la terre qui les nourrissait a, elle aussi, été frappée d'aridité à cause de cette activité dangereuse. Le bétail et les arbres ne sont pas en reste. Ils dégagent un air maladif.
Les victimes de Maroc-Chimie n'ont personne vers qui se tourner pour trouver ne serait-ce qu'un petit réconfort. Leurs cas ne semblent émouvoir ni les dirigeants de ce complexe dangereux ni les autorités ou élus locaux. En plus, cette activité mortelle fauche régulièrement la vie des employés pour cause de leur contact direct et permanent avec des substances extrêmement nocives. On enterre les morts sans se poser trop de questions. Mourir à force d'inhaler des odeurs toxiques est devenu comme allant de soi. Cela fait partie du métier. Mais quel métier ! Le personnel, impuissant malgré les protestations du syndicat, en est réduit à attendre le tour de la prochaine victime. Le drame qui est en train de se nouer à Safi est une entreprise sans nom. Si ce n'est pas de l'irresponsabilité, cela y rassemble beaucoup.
Toute une ville avec sa population sacrifiée sur l'autel des bénéfices d'une seule unité, tuant au passage toute possibilité de vie dans la région. À commencer par le fond marin de Safi bétonné par des couches successives de déchets nocifs versés directement dans la mer. Résultat : le poisson n'est plus à cause de la destruction de la flore marine. C'est naturellement que les usines de transformation des produits de la mer mettent la clé sous le paillasson, se réduisant comme peau de chagrin. Naguère premier port sardinier du pays, Safi n'est plus rien. À peine si elle est l'ombre d'elle-même. Safi c'est un décor de désolation extrême. Le chômage s'ajoute à la précarité dans une atmosphère indescriptible. Comme hagards, les habitants n'ont pas d'interlocuteur. Ils ne comprennent pas qu'on puisse les livrer de cette façon à une lente déchéance physique et morale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.