Un webinaire a été organisé jeudi par la Chambre de commerce britannique sous le thème « Transport et Logistique au Maroc: Impact de la pandémie ». Plusieurs acteurs publics et privés de premier plan ont livré leurs visions et témoignages. Malgré des pertes d'emplois et fermetures d'entreprises, la crise Covid-19 a mis en lumière les faiblesses du secteur du transport et de la logistique. La loi de finances 2021 et le plan de relance peuvent constituer un point d'appui important à un nouveau départ. La signature d'un nouveau programme et l'ouverture aux nouveaux défis sont un pré requis indispensable à l'émergence d'une nouvelle ère du transport et la logistique au Maroc. Alors que le secteur du transport pèse 6% du PIB et contribue pour 15% aux recettes fiscales de l'Etat. Noureddine DIB, Directeur des Transports Terrestres et de la Logistique au Ministère de l'équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau a rappelé le défi de la formalisation du secteur. Un défi essentiel "pour avancer". « Cette crise nous a permis de mieux saisir l'importance de l'informel », a déclaré le responsable ministériel. Ce dernier a relevé que les entreprises du secteur sont fragiles même avant la pandémie, puisqu'il s'agit des microentreprises dont 86% réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 3 millions de dirhams par an avec une part importante de l'informel. « Au vu de la non conformité de plusieurs employeurs à la règlementation sociale, il y a beaucoup d'employés non déclarés à la CNSS, qui ont été incapables de bénéficier des mesures de soutien instaurées par le gouvernement en faveur des secteurs touchés », a-t-il déploré. Un nouveau contrat-programme du secteur est en cours. « Il faut que tous les représentants du secteur se mettent autour de la table » a-t-il insisté . M. DIB a rappelé que ce contrat programme sera notamment axé sur la gouvernance du secteur. Le Directeur des Transports Terrestres et de la Logistique a insisté sur la nécessité de se doter d'un Observatoire qui permettra d'affiner les actions publiques à entreprendre pour le secteur. Pour sa part, Hicham MELLAKH, Président de la Commission de la Compétitivité Logistique et Energétique de la CGEM a dressé les pistes qui pourraient permettre, de sortir "plus fort" de cette crise. Parmi celles-ci figure une réforme de la TIC (Taxe Intérieur de Consommation) pour soulager les trésoreries des entreprises marocaines . L'idée d'un tarif dégressif aux péages autoroutiers pour les acteurs dits "formalisés" a aussi été évoquée. "Cela pourrait inciter les transporteurs de l'informel à nous rejoindre". Aussi, le digital et la formation aux multi-transports doivent être érigés en priorités au cours des prochaines années. De son côté, . Aissam ECH-CHABBI, Directeur de la Stratégie, des Etudes et de l'Information à l'Agence marocaine de développement de la logistique, a rappelé que certaines bases de la stratégie nationale de la logistique restent à consolider. « La logistique est vue aujourd'hui comme un secteur de soutien à l'économie nationale alors qu'elle peut être un vecteur de développement ». Innovation, formation et investissements doivent rythmer les années post-crise. Preuve en est : le e-commerce qui a connu une croissance exponentielle durant cette crise. "Son développement va nécessiter de nouvelles capacités de stockages multimodales". Enfin, Mohamed IFRAH, Directeur Général de DHL MAROC a fait savoir que « DHL a aidé des entreprises marocaines à se digitaliser durant cette crise ». Si au Royaume, l'entreprise a pu bénéficier d'une expertise internationale en amont avec des premières expériences de gestion de cette pandémie en Chine ou en Europe, cette crise a montré la nécessité « d' »innover » et « regarder de près les nouvelles technologies comme la robotique et l'IA » a-t-il affirmé. .