Amnesty international (AI) a dénoncé les retards accusés par le gouvernement sud-africain dans la généralisation de l'accès aux soins pour la lutte contre le sida qui décime la population de ce pays, l'un des plus touchés au monde par cette épidémie. "Le gouvernement (sud-africain) traîne le pas pour rendre les anti-rétroviraux (ARV) accessibles aux malades et nous nous joignons aux organisations qui condamnent cette situation", indique l'organisation dans un rapport publié mercredi. Amnesty déplore également le manque important de personnel médical et le faible accès aux traitements, notamment dans les hôpitaux publics, ce qui contribue à accentuer l'ampleur des décès causés par le sida qui affecte 5,7 millions de personnes, soit un Sud-africain sur neuf. "Dans plusieurs hôpitaux visités, seul un nombre limité de patients ont accès aux ARV dont ils ont besoin à cause d'un manque considérable de personnel médical et des retards pour fournir des médicaments et mettre en place l'infrastructure nécessaire", poursuit l'organisation. En Afrique du sud, le sida est la première cause de décès, selon Conseil sud-africain pour la recherche médicale (MRC). Amnesty a en outre exprimé son inquiétude face à l'ampleur de la violence conjugale et l'absence d'une réelle volonté politique pour mettre un terme à ce phénomène. Selon une récente étude, la société sud-africaine est restée très violente malgré la fin de l'apartheid il y a onze ans, avec un taux élevé de violences contre les femmes. La violence conjugale tue une femme toutes les six heures en Afrique du Sud, et aboutit dans moins de 40 % des cas à une condamnation, estime une étude publiée cette semaine sur la base de données recueillies en 1999 par plusieurs instituts de recherche.