La Thaïlande a accusé lundi le Cambodge d'avoir violé le cessez-le-feu conclu samedi entre les deux pays après trois semaines d'affrontements frontaliers. Selon Bangkok, plus de 250 drones ont pénétré dans l'espace aérien thaïlandais dans la nuit de dimanche à lundi « en provenance du côté cambodgien », alors que la trêve n'avait pas encore 48 heures. « De telles actions constituent une provocation et une violation des mesures visant à réduire les tensions », a condamné l'armée thaïlandaise dans un communiqué. Le ministre des Affaires étrangères cambodgien, Prak Sokhonn, a qualifié l'incident de « petit problème », affirmant sur la télévision publique que les deux pays étaient « convenus de l'examiner et de le résoudre immédiatement ». Lire aussi : Trêve entre le Cambodge et la Thaïlande : l'ONU se félicite d'un pas vers une « paix durable » Cette nouvelle tension pourrait remettre en cause la libération de 18 soldats cambodgiens détenus depuis près de six mois, prévue après 72 heures de cessez-le-feu effectif. L'armée thaïlandaise a indiqué qu'elle pourrait « devoir reconsidérer sa décision » sur ce dossier. Le cessez-le-feu, annoncé samedi, avait mis fin à un conflit ayant fait au moins 47 morts et provoqué le déplacement de près d'un million de personnes de part et d'autre de la frontière. Les deux pays s'étaient engagés à geler leurs positions militaires et à coopérer au déminage des zones frontalières. Les deux royaumes asiatiques avaient connu un premier épisode d'affrontements en juillet (43 morts en cinq jours), suivi d'un accord signé le 26 octobre dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur en présence du président américain Donald Trump. La Chine, impliquée dans les efforts de médiation, a accueilli dimanche et lundi des pourparlers tripartites dans la province du Yunnan (sud-ouest) pour consolider le fragile cessez-le-feu.