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«Les jeunes manifestants sahraouis ont été manipulés»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 05 - 2005

Mohamed Bahi, qui est passé par les camps de Tindouf, livre son analyse sur les troubles qui ont éclaté récemment à Laâyoune et Rabat.
ALM : Laâyoune a connu plusieurs manifestations de protestation à la fin de la semaine dernière. Quelle analyse en faites-vous ?
Mohamed Bahi : Il faut d'abord préciser que les jeunes Sahraouis, qui ont manifesté aussi bien à Laâyoune qu'à Rabat, sont des chômeurs et appartiennent généralement à des couches sociales marginalisées. Démunis, ils sont facilement manipulables. En clair, ces jeunes avaient été exploités lors des élections précédentes par des candidats sahraouis qui sont des notables.
Cette manifestation, qui a coïncidé avec la réunion à Rabat de ce que j'appellerais les « élus-notables », se veut l'expression du sentiment de ces jeunes d'avoir été dupés par ces derniers. Elle se veut également une réaction à une réunion qui se présenterait, aux yeux de ces jeunes manifestants sahraouis, comme une provocation eu égard aux privilèges dont les « élus-notables » continuent de bénéficier de la part de l'Etat. L'Etat est pointé du doigt pour avoir créé une catégorie de privilégiés au détriment de l'ensemble de la population sahraouie.
Nous savons que ces privilégiés avaient tiré profit des mêmes privilèges qu'avaient distribués le général Oufkir, Dlimi et Driss Basri.
Et maintenant ils font preuve d'un opportunisme inacceptable, sachant qu'ils n'ont même pas participé à la Marche pour la libération des séquestrés marocains de Tindouf organisée le 6 Mars 2005 par la Coalition « Watanouna », pas plus qu'ils n'ont jamais appelé à la libération d'aucun détenu sahraoui, alors que ces détenus ont été réhabilités dans leur dignité par le Conseil consultatif des droits de l'Homme et par l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Ajoutons à cela que ces « élus-notables » n'ont exprimé aucune réaction par rapport aux détentions dont ont été victimes les jeunes diplômés chômeurs sahraouis. Bref, les récents incidents de Laâyoune sont le résultat de la provocation des notables sahraouis et de l'indifférence de l'Etat.
Lors de ces manifestations, des slogans antimarocains ont été proclamés par les jeunes protestataires. Ne pensez-vous pas que ces jeunes Sahraouis ont été manipulés par les pro-Polisario ?
Je dois dire, là encore, que c'est l'Etat marocain qui en est responsable, parce que c'est justement lui qui a permis à Ould Tamek, Mohamed Dedech et compagnie de proclamer en public et dans plusieurs journaux marocains leur soutien au front du Polisario. Il faut dire que la démocratie et le respect des droits de l'Homme ont un prix. Si l'Etat marocain exprime sa disposition à entrer en négociation avec le front du Polisario, cet Etat devrait accepter ce que manigance le front du Polisario à Laâyoune.
Mais si encore ces jeunes protestataires proclament des slogans à l'encontre de l'intégrité territoriale du Royaume, il ne faut pas penser qu'ils y croient vraiment.
Ces slogans ne seraient-ils pas une forme de chantage à l'Etat marocain ?
Ceux qui exercent réellement le chantage, ce sont les notables élus qui s'enrichissent aux frais et aux dépens des contribuables.
Mais ces notables dont vous parlez n'ont-ils pas été élus par ceux-là mêmes qui protestent aujourd'hui ?
On connaît parfaitement la manière avec laquelle ils ont été élus. Un député, que je me passe de nommer, a financé sa campagne électorale avec un montant qui s'élèverait à un milliard de centimes, ceci sans compter l'intervention des autorités et la compromission de certains partis avec lui.
Les manifestations sahraouies datent certes de bien longtemps. Mais elles se sont exacerbées ces derniers temps. Selon vous, pour quelles raisons ?
Trois facteurs sont à l'origine de cette escalade. Il y a eu d'abord l'anniversaire de la naissance du front du Polisario célébré le 20 mai 2005 et la lettre adressée par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, au dirigeant du Polisario, Mohamed Abdelaziz.
Il y a eu ensuite le transfert d'un détenu sahraoui de la prison de Laâyoune vers la prison d'Aït Melloul. Et puis, la goutte qui a fait déborder le vase est la réunion, à la fin de la semaine dernière, des députés-notables qui ont été à l'origine de la marginalisation de la jeunesse sahraouie. Le front du Polisario a, bien entendu, exploité la situation sociale défaillante de ces jeunes et le laxisme des autorités qui a fragilisé l'Etat.
Que pensez-vous de l'intervention des services de l'ordre pour disperser les manifestants ?
L'opération musclée et violente des forces de l'ordre est intervenue très tard parce que les manifestations de protestation existent depuis 5 ans, il était alors préférable de traiter le mal à la racine en trouvant de l'emploi aux jeunes sahraouis, des logements décents à leurs familles… Il ne faut pas oublier les incidents qui ont éclaté il y a deux mois à Dakhla à cause des conditions sociales désastreuses dans lesquelles vivent les pêcheurs.
S'agissant d'emploi, le problème ne se limite pas aux jeunes diplômés chômeurs sahraouis. Bien des jeunes d'autres régions du Royaume en souffrent…
Il faut, en effet, trouver une stratégie dans le cadre national pour remédier à cette situation parce que les motifs qui poussent les habitants d'Al-Hoceïma à protester sont finalement les mêmes que ceux qui portent les habitants des régions sahraouies à faire de même. Il ne faut pas oublier que le boulevard Mohammed V de Rabat connaît des manifestations de protestation quotidiennement.


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