Activer la coopération entre les pays du Maghreb et d'Afrique du Nord dans le domaine de l'emploi est l'une des recommandations émises par Al Tayeb Al-Bakoush, secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe lors, d'un récent webinaire organisé par le bureau de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) en Afrique du Nord sur l'impact du Covid sur le marché du travail dans la région. Le responsable a plaidé dans ce sens à un plan régional clair et intégré qui pourrait aider à harmoniser les stratégies nationales de l'emploi et contribuer à la mise en œuvre de l'agenda de l'Union africaine pour l'année 2063. Le webinaire a été une occasion pour dévoiler les grandes lignes d'une future étude de la CEA intitulée «Les marchés du travail en Afrique du Nord : défis structurels et impact du Covid-19- feuille de route pour faire face au post-Covid-19». Il ressort que les mesures mises en place pour limiter son développement ont touché les marchés du travail nationaux distinctement les pays, affectant ainsi divers niveaux et secteurs, notamment le commerce, la production industrielle, les transports et le tourisme, les services de restauration et le secteur informel. «Les experts sont de plus en plus préoccupés par les effets à long terme de la pandémie du Covid-19 sur l'éducation, en particulier dans les pays en développement qui sont moins équipés en infrastructures technologiques et en communications», a ajouté Amal Al-Bishbishi, experte économique, chef de l'emploi Division du Bureau Afrique du Nord de la Commission économique pour l'Afrique. Et d'ajouter que «l'insertion professionnelle des jeunes fait face à de multiples défis dans la sous-région, notamment en ce qui concerne l'accès à la formation et aux opportunités d'emploi, le risque de licenciement pour les moins qualifiés et l'accès limité à la protection sociale». Se référant aux résultats préliminaires de l'étude du CEA, le pourcentage de jeunes occupant des positions dites vulnérables est particulièrement élevé au Maroc (+60 %), au Soudan (+ 60 %) et en Mauritanie (53 %). Il se situe entre 20 et 30 % dans le reste de la région. A souligner que les femmes sont particulièrement représentées parmi les travailleurs ayant des positions vulnérables en Egypte (34 %), en Mauritanie (68 %), au Maroc (61 %) et au Soudan (65 %). Les participants au webinaire ont examiné plusieurs options politiques à court et moyen termes. Citons dans ce sens l'adaptation des politiques de soutien aux secteurs cibles et aux caractéristiques des entreprises qui y opèrent et diversifier les sources de financement disponibles par le développement de mécanismes de financement diversifiés, structurés et durables. Ils ont par ailleurs appelé à la préparation d'une synthèse temporaire des subventions salariales et à l'emploi post-Covid-19 dans les secteurs particulièrement touchés par la crise, avec un accent particulier sur les employeurs désireux d'offrir des modalités de travail flexibles à leurs employés. L'ambition étant d'atteindre également les travailleurs qui avaient du mal à trouver un emploi avant la pandémie. Il a été également recommandé l'élargissement de la couverture sociale, y compris l'introduction d'une compensation pour perte d'emploi afin de réduire l'impact du chômage sur la consommation, tout en contribuant au bien-être des chômeurs et leurs familles.