L'envoyé spécial du journal El Mundo à Lâayoune, Eduardo del Campo, a réalisé un reportage sur les Sahraouis qui sont en faveur de la marocanité du Sahara, les qualifiant des "autres Sahraouis", soulignant qu'il est impossible de déterminer leur poids réel ou celui des pro-indépendantistes en l'absence d'un référendum. "Il y a des Sahraouis, peu ou nombreux, qui rejettent le Front Polisario et qui sont en faveur de l'intégration au Maroc. Les compatriotes qui défendent l'indépendance et leurs sympathisants en Espagne disent que les unionistes représentent un collectif insignifiant et qu'ils appuient les thèses du Maroc sur le caractère marocain du Sahara par intérêt personnel ou par une nécessité d'autodéfense. Ceci quand ils ne les accusent pas d'être des colons marocains déguisés en Sahraouis", écrit le journal. "La même chose est dite dans les rangs des partisans d'un Sahara marocain: les indépendantistes, comme ils disent dans cet échange d'accusations et de propagande, sont un groupuscule insignifiant et ne sont même pas nés ici", ajoute le journal, soulignant qu'en "l'absence d'un référendum libre, il est impossible de savoir ce que cachent les c urs des habitants du Sahara et les forces réelles des unionistes et des indépendantistes". Le journal donne la parole à Mohamed, un Sahraoui, né dans le désert qui a étudié dans les universités espagnoles et qui se considère comme marocain. "Cela me fait plaisir quand des gens en Espagne se disent ami du peuple sahraoui, mais c'est que le peuple sahraoui n'est pas uniquement ceux qui sont dans les camps de Tindouf. Moi aussi j'ai droit d'être ami des amis du peuple sahraoui", a dit ce haut fonctionnaire de Lâayoune. Mohamed a fait remarquer que 42 députés dans la chambre des représentants marocaine sont Sahraouis et que plusieurs Sahraouis sont ambassadeurs, walis, gouverneurs et hauts fonctionnaires de l'Etat marocain. "60 PC du territoire marocain est administré par des Sahraouis. Le wali de Larache est Sahraoui, celui de Dakhla, celui de Tiznit. C'est une réalité qu'on ne peut occulter", a-t-il noté. Le journal donne aussi la parole à la députée Gajmoula Bent Abbi et au président de l'Association des victimes de la torture du Polisario (AVITOP), Ahmed Tarouzi, qui ont dénoncé la dictature du Polisario et relevé que plus de 5.000 dirigeants et membres du Front ont fui les camps de Tindouf pour rallier la mère-patrie.