La campagne électorale pour les législatives du 25 janvier a démarré, hier, dans les territoires palestiniens en proie à un chaos sécuritaire. Scepticisme, incertitude, angoisse, c'est sous ces signes qu'a démarré, hier mardi 3 janvier 2006, la campagne électorale pour les législatives du 25 janvier dans les territoires palestiniens en proie à un chaos sécuritaire. Pour la première fois, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a évoqué le possible report desdites élections. Abbas, qui a résisté jusqu'à présent aux pressions de son propre Fatah pour ajourner le scrutin, a déclaré qu'il le reporterait si Israël empêchait les Palestiniens de Jérusalem-Est de voter. Israël avait, en effet, agité cette menace le mois dernier en raison de la participation au scrutin du mouvement islamiste Hamas. Mais les dirigeants israéliens avaient fait rapidement machine arrière en déclarant ne pas vouloir donner un prétexte aux Palestiniens pour reporter leurs législatives. Car, outre le cas de Jérusalem, le chaos actuel dans la bande de Gaza et les profondes divisions au sein du Fatah ont poussé nombre de dirigeants du mouvement à prôner un report, auquel le Hamas s'est jusqu'à présent opposé. Mahmoud Abbas, qui s'adressait à la télévision qatarie Al Jazira, a laissé entendre que toutes les factions étaient d'accord désormais pour que les élections n'aient pas lieu ce mois-ci si les Palestiniens de Jérusalem-Est ne pouvaient voter. «Nous sommes tous d'accord que Jérusalem doit être inclus dans l'élection. Et toutes les factions sont d'accord pour qu'il n'y ait pas d'élections si ce n'est pas le cas», a-t-il déclaré. Mais un porte-parole du Hamas à Gaza a démenti l'existence d'un tel accord. Aujourd'hui, les principaux groupes politiques et les candidats les plus en vue devront organiser des rassemblements pour marquer le coup d'envoi d'une campagne. Une campagne qui sera dominée par la rivalité entre le Fatah, parti au pouvoir de l'Autorité palestinienne depuis une décennie, et le mouvement radical Hamas, qui participera aux élections pour la première fois. Le parti du Fatah a décidé de mettre de côté les divergences entre la"vieille garde" de l'OLP, arrivée au pouvoir sous l'ère de Yasser Arafat, et les jeunes cadres du mouvement, qui réclament un meilleur partage des responsabilités, pour présenter une liste unique aux élections. Baptisée «L'Avenir», la liste des jeunes cadres est conduite par Marwan Barghouti, le chef populaire du mouvement qui purge une peine de prison à vie en Israël pour son rôle dans l'Intifada. Pour mettre fin à ces tractations, les deux camps sont finalement parvenus à un arrangement. La liste unique sera conduite par M.Barghouti. En vertu de ce compromis, les ministres et les députés sortants du Fatah ainsi que les membres du comité central disputeront le scrutin chacun comme candidat dans sa propre circonscription et ne figureront pas sur la liste présentée par le mouvement au niveau national. Quant au Hamas, il a donné le coup d'envoi de sa campagne dans son bastion de Gaza, Ismaïl Hanniyeh, tête de liste, devrait haranguer les sympathisants du mouvement devant la maison de son fondateur, Ahmad Yassine, assassiné par Israël en 2004. La bataille s'annonce ainsi rude et sans merci…