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100% Jamal Berraoui : Le malaise d'une profession
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 06 - 01 - 2006

Les dérapages se sont multipliés et l'honneur des gens ne vaut plus un clou dans la majorité des rédactions. La justice doit sévir au risque d'être suspectée de vouloir nettoyer au karcher.
L'année 2006 a commencé fort, plusieurs procès contre la presse sont en cours avant le « big procès » prévu le 14 mars contre Nadia Yassine. La grande majorité de ces procès opposent les journalistes à des particuliers, inconnus au bataillon avant ces procès par ailleurs. Les journalistes se ridiculisent en contestant la rapidité avec laquelle la justice est rendue dans ces affaires, ils ont pendant longtemps mis à l'index la lenteur de la justice.
Là il s'agit de citations directes, de faits avérés puisque les écrits sont là, il n'y a donc aucune raison de traîner. Cette célérité s'accompagne de ce que d'aucuns appellent de la sévérité. Mon point de vue est connu depuis longtemps et bien qu'il soit ultra-minoritaire au sein de la profession, je le maintiens. Il faut que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur.
Les dérapages se sont multipliés et l'honneur des gens ne vaut plus un clou dans la majorité des rédactions. La justice doit sévir au risque d'être suspectée de vouloir nettoyer au karcher. En démocratie, il faut tendre vers des relations apaisées entre la presse et les tribunaux , ceux-ci défendant à la fois la liberté d'expression et les droits des autres institutions, nous en sommes loin et ce n'est pas la faute des juges. J'assume ce que j'écris !
La Fédération des éditeurs, taraudée par la question, propose une issue : une charte de valeurs. Celle-ci définirait ce que l'on peut appeler les contraintes que la presse accepte de s'imposer dans l'exercice de son métier. Ainsi le respect dû aux symboles de la nation serait mis en exergue. Les insultes à confrère bannies, la vie privée des gens respectée. N'étant pas éditeur, on ne m'a pas demandé mon avis, je le donne quand même. Ces règles n'auraient jamais pu être violées si le corps était sain, il ne l'est plus. L'idée de la charte est excellente, comme message politique adressé à la fois au pouvoir, à la société et à l'ensemble des journalistes. Ce message clair dirait que la presse marocaine est celle qui s'engage à respecter ces valeurs. Quid des autres ?
Le voyeurisme, le nihilisme, l'anarchie ambiante doivent être combattus de manière institutionnelle. Les éditeurs doivent imposer lors des commissions paritaires la charte des valeurs comme une condition à l'accès à la carte professionnelle ou au soutien de l'Etat. La profession ne peut pas s'auto-réguler en se limitant à prêcher la bonne parole. Il y a un marché juteux de l'esbroufe, il n'y a qu'à voir les ventes des uns et des autres. Le tout est justement de dire que ce n'est pas ce marché qui fait la référence. Les tabloïds anglais ne font pas le débat politique en Grande-Bretagne.
Par pédagogie on devrait arriver à faire comprendre, y compris aux lecteurs de ces journaux, que la presse de référence est ailleurs. Cela exige du courage de la part de la fédération, ainsi elle devrait, elle-même, dénoncer les atteintes à la personne du Roi, à l'intégrité territoriale, à ce qui fonde une nation. Elle ne l'a jamais fait et n'en prend pas le chemin. Selon des sources généralement bien informées, elle voudrait coupler sa charte de valeurs avec une demande d'amnistie. D'abord cela manque de classe et dénature le véritable objectif de la charte, celle-ci apparaissant comme une concession pour sauver les copains et non comme une prise de conscience du naufrage d'un métier.
Ensuite, la majorité des procès étant intentée par des particuliers, sauf à demander un déni de justice, l'amnistie est impossible. Par contre, si cette charte est claire, si elle est admise par la profession, une sortie par le haut existe : que ses auteurs présentent, au nom de la profession, leurs excuses à la société. Les justiciables seront alors en mesure de trouver plus facilement des accords avec les journaux. Sinon le remake de pas de pitié pour les salopards se rejouera épisodiquement. La fédération des éditeurs et le SNPM devraient rapidement se mettre d'accord pour une autorité morale; défenseurs acharnés des libertés mais dénonciateurs courageux des dérives pour éviter de mettre en danger à la fois la presse, les espaces de liberté et les acquis moraux de la profession. Revenons à la justice, je ne conçois celle-ci que dans le cadre de la suprématie de la règle de droit et de son application à tous. Alors que fait le procureur de Casablanca ?
«La Manãna», éditée par le groupe Maroc-soir, qu'on ne peut suspecter de gauchisme a publié un pamphlet contre les Espagnols amis du Maroc. On lit dans cette publication du groupe Maroc-Soir que Hassan II a exploité le peuple marocain, que le Maroc a envahi le Sahara occidental et bien d'autres joyeusetés. Il est évident que là il ne s'agit que d'une chaîne d'incompétences, ledit papier étant téléchargé d'un site anti-marocain.
C'est dire le degré de «professionnalisme» que nous avons atteint, une telle bavure étant inimaginable il y a dix ans. Mais la justice ne peut fermer les yeux, sans être suspectée d'éclectisme politique. La presse, elle, avant de réclamer que le Roi règne sans gouverner, devrait trouver le moyen de former des correcteurs et de véritables secrétaires de rédaction. Par respect pour ses lecteurs, tout simplement et cela les éditeurs en sont responsables.


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